Waterloo morne plaine : l'imposture antidémocratique de la non campagne législative 2022 !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 11 juin 2022
Waterloo morne plaine que ces élections législatives 2022. Plus tard, on se souviendra. Les historiens parleront de façon très critique de la non campagne législative de la France 2022. Du silence réitéré des grands candidats, notamment celui de Macron. Comme un truc zombi surgi de nulle part. Combat ne ressemblant à aucun autre connu, digne de ce nom.
Certes, le choix calamiteux imaginé par le triste Jospin en 2002 de faire succéder les élections présidentielles et législatives à trois mois d’intervalle était déjà un choix scandaleux pour la vraie démocratie. Deux élections à trois mois d’intervalle, qui ont “normalisé” la vie politique à n’y pas croire. Transmué le scrutin législatif en simple variable d’adaptation de la Présidentielle. Scrutin croupion, dont le seul rôle est de confirmer les gagnants et les perdants de l’élection présidentielle encore présents dans les esprits. Simple photocopie de l’original.
Mais le choix de Jospin n’explique pas tout. Malgré ce regroupement d’élections, choix à la hussarde revenant à vendre Présidentielle et Législative dans un même panier, on a pu avoir dans le passé récent des scrutins législatifs assez vivants, intéressants. Des campagnes abordant les sujets qui fâchent, comme le chômage et la pauvreté de masse recouvrant hélas notre beau pays. Par exemple, ce fut le cas de la législative 2017. Sur une clé USB, j’ai conservé tous mes articles des campagnes présidentielle et législative 2017 : soit plus de 100 articles rédigés alors très naïvement en soutien à la France insoumise et à son porte-parole : Jean-Luc Mélenchon.
1°)- Mon appel à voter hier, mon appel à l’abstention aujourd’hui :
Parcourant ces articles, je retrouve mon enthousiasme militant d’alors. J’écrivais au mois d’avril 2017 : “Arrêtez de vous abstenir n'importe comment. L'élection de nos députés n'est pas un divertissement de bal populaire. Ni un concours de sous préfecture. Mais une chose bien trop grave, pour que la démotivation d'un jour nous oblige à supporter pendant 5 ans Macron anti social, pratiquant cyniquement le gel des intérêts populaires. Semant le dégoût et la désespérance dans une société française paupérisée”(sic).
Aujourd’hui, de cette injonction à faire voter de force le Peuple français, il n’y a plus rien. Comme aurait dit Brassens : “avec le feu qui reste, à peine y pourrait-on rôtir quatre châtaignes” (“le 22 septembre”). Non seulement, je n’ai appelé à voter pour personne. Et surtout pas pour la NUPES et Mélenchon. Pire, j’ai repris à mon compte l’excellente analyse rédigée par Alain Badiou dans son ouvrage “Eloge de la politique, édition Café Voltaire/Flammarion, 2017, où il écrit :”au bout du compte, le seul camp raisonnable de toute cette affaire (élections 2017) a été le camp des abstentionnistes. Au moins n’ont-ils pas participé à cette farce amère” (sic). Je ne suis pas la seule à m’être rangée des scrutins au suffrage universel importants. Parmi des amis de la France Insoumise déçus par Mélenchon et ses sbires : le réflexe est le même.
2°)- Mon enthousiasme hier pour le programme de la FI de 2017. Aujourd’hui mes critiques sans nuance du programme de la NUPES 2022
En 2017, j’étais enthousiaste pour le programme de la France insoumise de 2017. Aujourd’hui, je ne lui trouve que des défauts. Le programme de la NUPES est un manteau d’Arlequin, rempli de propositions chatoyantes. Tissu séduisant, superficiel et menteur, qui fait penser à la nouvelle de Michel Tournier : “Pierrot ou les secrets de la nuit”: où Pierrot, boulanger sincère, est concurrencé dans le coeur de Colombine, par le superficiel et menteur personnage d’Arlequin.
De la même façon, à faire de fausses promesses au Peuple français, on court au devant de déceptions majeures à venir dans les têtes et les coeurs des électeurs de la NUPES. Arrivé au pouvoir, la FI/NUPES au pouvoir ne réalisera pas son programme bien aimé. Versera du jour au lendemain dans les joies du réalisme économique, comme un Mitterrand en 1983. Au profit du seul libéralisme, seul plat que l’on mange tous les jours à la cantine depuis le plan de Raymond Barre de 1976.
3)- Seules mes critiques contre le sieur Macron demeurent encore et encore !
En revanche, demeurent inchangées mes critiques virulentes de macron. Tueur à gages du camp mondialiste. Agent de la CIA. Bébé Clinton. Marionnette des responsables américains démocrates. Ces derniers l’ont placé à l’Elysée grâce à des fraudes massives, afin de détruire tous les droits sociaux du Peuple français, conquis de haute lutte depuis 150 ans. Faire basculer les classes populaires et la classe moyenne dans la grande pauvreté. Accentuer les inégalités sociales : celles-ci sont passées d’un écart de 1 à 20 dans les années 60 à un écart de 1 à 400 aujourd’hui (chiffres Martine Orange de Médiapart). Dézinguer l’Etat social raclé jusqu’à l’os : par exemple, les enveloppes de contrats aidés pour les pauvres (des milliards d’euros !) ont été siphonnés par les riches, bénéficiant désormais d’exonérations de cotisations sociales totalement abusives et stériles. Qui ne créent pas un seul emploi !
En conclusion, je vous dirai : abstenez-vous, votez contre Macron, quel que soit le bulletin de vote. Montrez votre colère contre la marionnette de la Classe dirigeante internationale. Colère dans la rue (ma préférence), ou colère dans les urnes : il en restera toujours quelque chose !
PS : l'entretien de l’ex-Président uruguayen Pepe Mujica dans le journal belge "Le soir" m'a beaucoup fait réfléchir. Pepe Mujica explique que ses amis politiques et lui ont subi deux dictatures. puis deux gouvernements de droite, avant de pouvoir arriver enfin aux manettes. Une élection doit se penser sur la longue durée (15-20 ans)mois. Mais ce n’est pas tout : lorsqu’il était au pouvoir, Pépé Mujica a surtout fait des réformes sociétales. Aucune réforme économique et sociale structurelle sur la pauvreté ! o na envie de dire : tout ça pour ça !