Vladimir Poutine vient de prendre les mesures nécessaires pour éviter une troisième guerre mondiale !
Article rédigé par Moon of Alabama et Paul Craig Roberts, publié dans Le Courrier des stratèges
Le point de vue de Paul Craig Roberts : Vladimir Poutine vient de prendre les mesures nécessaires pour éviter une troisième guerre mondiale
Moon of Alabama – l’un des meilleurs blogs pour suivre le conflit en Ukraine – s’interrogeait, le 20 septembre (avec une bonne anticipation du contenu du discours de Vladimir Poutine) sur l’accélération du côté russe :
« Si la LNR et la DPR votent pour faire partie de la Russie, et si la Russie l’accepte, toute attaque contre elles sera un acte de guerre contre la Russie. « L’opération militaire spéciale », que la Russie mène actuellement, se transformerait alors en quelque chose de beaucoup plus sérieux. La Russie pourrait déclarer que le conflit est une guerre. Elle pourrait alors utiliser des conscrits dans des fonctions de guerre, mobiliser des réserves et utiliser tout son arsenal contre l’Ukraine. Potentiellement aussi contre ceux qui la soutiennent avec des armes et d’autres matériels de guerre.
Je trouve ce processus apparemment précipité atypique par rapport à la manière habituelle de Poutine.
Mon intuition est que la Russie a reçu des informations sur certains systèmes d’armes que les États-Unis fournissent secrètement à l’Ukraine. Il pourrait s’agir de missiles d’une portée de plusieurs centaines de kilomètres ou d’autres types d’armes susceptibles de menacer sérieusement les villes russes.
Si tel est le cas, la Russie doit agir maintenant pour mettre fin à la guerre avant qu’elle ne devienne plus qu’une nuisance pour la Russie et son peuple. Mettre fin à la guerre signifie bien sûr la gagner.
L’entraînement d’une force de mobilisation prend environ trois mois. Elle serait sur le front au milieu de l’hiver, une saison pendant laquelle les forces russes peuvent très bien opérer ».
À l’inverse, après le discours de Vladimir Poutine, Paul Craig Roberts, ancien de l’administration Reagan, et aujourd’hui l’un des critiques les plus féroces de la politique étrangère américaine, disait, après le discours du président russe, son soulagement que la Russie éloigne le risque d’une guerre nucléaire :
« Poutine en est arrivé à la conclusion que j’avais formulée il y a huit ans, à savoir que la seule façon d’éviter une guerre dangereuse entre l’Occident et la Russie, susceptible de se terminer en Armageddon, est d’incorporer le Donbass et les zones libérées de l’Ukraine à la Russie.
Cela signifie « game over », comme l’a dit Paolo Raffone, directeur de la fondation belge CIPI. Une fois que les zones font partie de la Russie, le conflit ne peut plus se poursuivre sans que l’Occident ne commette une agression directement contre la Russie ».
Le point de vue de Paolo Raffone est rapporté par Sputnik (consultable avec un VPN) :
« Une fois que les Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, les régions de Zaporijia et de Kherson seront intégrées à la Fédération de Russie, la partie sera terminée », a déclaré Paolo Raffone, directeur de la Fondation CIPI, un groupe de réflexion géopolitique basé à Bruxelles. « En fait, le président américain a répété à plusieurs reprises que son pays n’est pas en guerre contre la Russie et qu’il ne veut pas engager des troupes américaines sur le terrain pour combattre la Russie ni utiliser des armes non conventionnelles. En raison des problèmes intérieurs des États-Unis, il serait difficile de revenir sur cette approche, au moins jusqu’aux élections présidentielles de 2024 » (…) « Le discours de Poutine a été accueilli par « l’hystérie formelle de l’Occident », selon M. Raffone. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et l’ambassadeur américain à Kiev ont tous deux affirmé que la mobilisation partielle de la Russie et les référendums sont des « signes de faiblesse ». Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a déclaré que cette évolution était « mauvaise et erronée », tandis que le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a supposé que le discours de Poutine indiquait que l’Ukraine était « en train de gagner ». Pour sa part, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que Varsovie « ne peut pas être d’accord » avec la décision russe. Quelle que soit la réaction des dirigeants occidentaux au discours de Poutine, il est désormais clair que toute activité militaire contre les régions en question signifierait automatiquement une « guerre contre la Russie », selon Raffone. « C’est une forte dissuasion qui a déjà fonctionné dans le cas de la Crimée », a fait valoir le directeur du think tank. « Si les États-Unis ou certains États de l’UE ne comprennent pas ce point, l’escalade de la guerre est une certitude ». Selon M. Raffone, l’impasse actuelle est bien plus large qu’un conflit russo-ukrainien. La crise découle de l’intention de Washington de préserver sa domination mondiale déclinante, explique l’universitaire. Le directeur du groupe de réflexion observe que dans ce schéma, l’Ukraine a été utilisée par les États-Unis comme un « cheval de Troie » contre l’UE et la Russie. Dans le même temps, la mobilisation partielle annoncée par Poutine aurait un effet stabilisateur sur le conflit, l’empêchant de s’intensifier, selon Raffone. « De plus, le déploiement de troupes russes supplémentaires dans les régions de la RPL, de la RPD, de Zaporijia et de Kherson crée les conditions de sécurité nécessaires à la tenue du référendum », a souligné le directeur du groupe de réflexion ».