On assiste à l'irruption du Peuple sur la scène politique et sociale !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2018
Comme disait Lénine : "la crise, c'est quand ceux d'en bas n'en veulent plus. Et que ceux d'en haut n'en peuvent plus ! "(sic) ( cf "La maladie infantile du communisme)”. Tous les éléments sont réunis de part et d'autre : nous nous acheminons vers une crise politique et sociale.
1)-Le Peuple ne veut plus de la politique libérale de Macron :
Depuis le début de l'année, on assiste à un réveil des luttes catégorielles : surveillants des prisons, agents des Ehpad, salariés de Carrefour, salariés en intérim, personnel soignant des hôpitaux, agriculteurs, motards, retraites très mobilisées lors de la journée du 15 mars. Fonctionnaires, cheminots lycéens, étudiants, parents d'élèves, enseignants, facteurs et agents de La Poste, agents de Air France, etc. On assiste à un bouillonnement ras la marmite, et ce n'est pas fini. Les étudiants bloquent l'université de Bordeaux 2, Nantes et Toulouse. les facteurs de la Mayenne se mettent en grève, les cheminots organisent une grève perlée 2 jours sur 5. Etc...
Il existe des colères minuscules et inextinguibles à la fois. Qui s'agrègent les unes aux autres de façon imprévisible. Ainsi, les retraités et les étudiants défilant ensemble jeudi dernier. N'en déplaisent aux jeteurs de sort, qui, hier encore, pariaient en rigolant sur notre défaite jugée certaine. En clair, et comme explique Alain Badiou, "ON ASSISTE A L'IRRUPTION DU PEUPLE SUR LA SCENE POLITIQUE ET SOCIALE, se battant d'arrache-pied pour son émancipation"(sic) (cf "Qu'est ce qu'un Peuple ?”, édition La Dispute, 2009).
Nous vivons un moment rare, quelles que soient les suites du Mouvement. Le Peuple en mouvement, conscientisé, se bat pour recouvrer ses droits spoliés par les réformes de Macron.
2)-Le Pouvoir n'en peut plus :
Domi écrit en ce sens : "le palais de l'Elysée Potemkine s'effondre par bribes. Le décor est troué, l'air passe...Une bourrasque, et il ne reste plus rien debout" (sic). Oui, le Pouvoir est aux abois. Face à la journée du 22 mars s'annonçant déjà comme un succès, avec la jonction réussie des cheminots, fonctionnaires, étudiants, retraités, agents des Ehpad,
Macron est seul. Et n'a rien à offrir si ce n'est son bla bla habituel. Jusqu'où maitrise-t-il encore la situation, telle est la seule vraie question du moment ? Ce qui est sûr, c'est que la fébrilité, l'inquiétude au sommet sont maximales. L'acceptation sociale minimum de Macron par le Peuple français semble avoir fondu comme neige au soleil.
Macron a été inventé par la classe dominante, afin de piller le pays, piquer le porte-monnaie des retraités. Encore et encore. Là, visiblement, il n'a rien à offrir aux manifestants en colère. Surtout que le mouvement dépasse largement la journée du 22 mars. C''est donc vers un blocage tout entier du pays que l'on s'achemine, avec mille raisons de colère différente : la sélection à l'université, la suppression du statut des cheminots, les sous-effectifs dans les Ehpad, la hausse indigne de la CSG pour les petits retraités. La réforme de la Fonction publique, etc...
Ne réduisons donc pas la journée du 22 au seul problème des cheminots. Telle une hydre à cent mille têtes, la colère sociale est partout, déterminée, multiforme, dans les villes et dans les campagnes, chez les jeunes comme chez les vieux, dans le secteur public, -salariés d'Air France en grève les 22 et 23 mars-, comme dans le secteur privé. Le bras de fer a commencé, qu’on se le dise...!