Jacques-Marie Bourget : "Une perquisition, c'est une légion d'honneur pour un responsable politique honnête de la gauche critique" ..!
Article rédigé par Jacques-Marie Bourget et Brigitte Bouzonnie le 24 octobre 2018, mis à jour le 25 octobre 2023
1°)-Jacques-Marie Bourget : "Les perquisitions qui mettent Mélenchon en bouillon sont un avatar qui ne m’étonne pas, qui ne m’indigne pas. Quand on est un militant politique honnête, dérangeant et indocile, qui ne se couche pas devant les oligarques, il faut s’entrainer, tôt le matin, au bruit du toc toc à la porte, et savoir que ce n’est pas le laitier. Là je m’étonne que Mélenchon s’étonne. Une perquise ? C’est une Légion d’Honneur. Elle démontre que vous êtes un ennemi, elle vous situe, elle vous définit. Bien sûr que la centaine de policiers, la coordination de l’opération coup de poing a un sens ! Mélenchon ne l’a pas saisi. Elle fait de lui un Zapata et il s’indigne comme Méhaignerie. Y’a méprise.
Pourquoi son désir d’intégration au système est tel qu’il crie ? Comme un membre maltraité d’un club auquel il n’appartient pas. JLM faut pas gueuler, tu n’auras jamais ton rond de serviette à l’Assemblée ou dans les médias, c’est-à-dire la même musique. En revanche tu peux avoir le rond et la serviette dans le peuple. Alors, perquisition ? Garde à vue ? Rions ! Souviens-toi qu’en 1994 les mêmes policiers ont refusé d’exécuter une perquisition au domicile des époux Tibéri ! ("Mélenchon gardé à vue", Médiapart, 21 octobre 2018).
2°)- Brigitte Bouzonnie : Jacques-Marie Bourget pose très bien le problème : "une perquise, c'est une légion d'honneur pour un responsable politique de la gauche critique”. Or Mélenchon réagit en chef de meute, chef de clan meurtri, qui voit son désir d'embourgeoisement compromis. Voyant que le "système" refuse de l'intégrer dans le groupe des "bons clients" politico-médiatiques, pour reprendre une formule de Pierre Bourdieu.
Et alors ? Il sait bien que lui et son équipe d'élus la France Insoumise ne seront jamais des gens bien comme il faut, pour toute une oligarchie libérale mondialisée + petite bourgeoisie médiatique travaillant de façon forcenée à ce que les ultra riches restent au pouvoir.
Cela me rappelle une anecdote, où le Pouvoir le méprisait encore plus vivement qu'aujourd'hui. C'est à l'occasion du scrutin européen du 7 juin 2009. France 2 avait organisé une sorte de "débat". Avec deux plateaux télé : le plateau des grands partis : UMP, PS, EELV. Et un second plateau misérable avec le FN, le FDG, LO, NPA, etc...Dans son billet de blog de l'époque, Mélenchon raconte le triste accueil, dont il fait l'objet. Traité "comme le petit chose"(sic) d'Alphonse Daudet écrivait-il. Des humiliations comme celle qu'il a subies mardi 16 octobre 2018, il en a eues à l'hectolitre. Au wagon citerne : cela ne l'a pas empêché de s'imposer dans le champ politique comme le responsable de la première force de gauche, justement à cause de ces humiliations qui le place dans le camp du Peuple français.
Oui, Mélenchon se veut l'ennemi numéro un de la volonté de Macron de thatchériser le pays, vitesse grand V. Ce qui lui arrive est donc un honneur immense, pour le peuple qui souffre. Ce n'est pas le moment de la jouer petit bras, député disant que “sa perosnne est sacrée” (sic). Ne réclamant pas ses points de retraite, mais c’est tout comme.
Donc, il doit porter le front haut, le stigmate de la perquise, transmuée en canne de golf. C'est comme cela que les classes populaires, les jeunes, une partie de la classe moyenne déclassée lui feront confiance en votant pour lui. Et tant pis si les responsables EELV, Lienemann, Maurel, tous ces sociotraitres, écolos bobos se désolidarisent de lui : c'est au contraire un boulet de moins à porter jusqu'au bout de la route qui mène au pouvoir.
3°)- Brigitte Bouzonnie 2023 : La perquisition au domicile de Mélenchon du 16 octobre 2018 sert de révélateur à l’opinion publique en général. Son électorat en particulier, nous montrant le “vrai” Mélenchon. Ce qu’il a vraiment dans la tête. A ce moment là, on découvre, que Mélenchon n’est pas le responsable politique honnête de la gauche critique, que l’on pensait : mais un politique ayant commis des malversations financières : ne lui reproche-t-on pas les surfacturations de Chikirou, sa maîtresse : qui plus est, payées sur nos impôts ?
On découvre aussi un Mélenchon hautain, patricien, estimant que “sa personne est sacrée”(sic). Autrement dit, qu’il fait partie de “l’élite”, non de la “plèbe”, qu’il est sensé défendre dans son programme. Ce jour là, Mélenchon ne se moque pas “des crevards à 3000 euros” (sic), une autre de ses remarques préférées : mais c’est tout comme.
Oui, comme dit Jacques-Marie Bourget, “une perquise est une légion d’honneur pour un politique de gauche”(sic), mais à condition de n’avoir absolument rien à se reprocher, en terme de malversations financières : ce qui est loin d’être le cas dans le présente situation d’espèce.
Je croyais qu'on avait la liberté d'opinion et d'expression et qu'on ne devait pas être inquiété pour ses opinions... Il y a clairement instrumentalisation de la loi par des terroristes politiques, qui s'en prennent aux idées, et à ceux qui les développent... On peut combattre politiquement une idée, mais pas s'en prendre pénalement à son auteur...