UNE EXPLICATION FINE...sur la tactique russe en ex Ukraine !
Analyse développée par Philippe Forget
UNE EXPLICATION FINE...
Sur la tactique russe en ex Ukraine...
Pour parodier Schwab, ils n'auront plus rien et ils seront heureux (d'être libérés) !
Philippe Forget donne une explication de l'avancée lente des forces russes en ex Ukraine. Que les boutefeux et les raisonnables la lisent. Forget est l'auteur de plusieurs livres pertinents dont Puissance stratégique & réseaux techniques (Éd. Perspectives Libres) et Le Réseau et l’infini (Ed. Economica) :
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« Bien des commentateurs s'échinent à souligner combien les forces russes progressent lentement dans leur conquête de l'Ukraine, combien elles restent bloquées et arrêtées aux portes des grandes villes, telles que Kiev, Kharkov, Marioupol, etc. Le temps jouerait contre elles, pertes en hommes et en matériels les usant peu à peu. Comme si les Russes avaient voulu un choc et une victoire décisive et qu'ayant dû renoncer à ce motif, ils se sont trouvés contraints à s'enfoncer partout dans un territoire hostile qui les punira d'un bourbier fatal. L'allant, le coup d'oeil, la concentration des forces, la vitesse d'exécution, le lieu crucial, le moment décisif qui provoque la rupture brutale de la volonté ennemie, tout cela a échappé à la lourde invasion russe. Subissant les "frictions" accumulées par les multiples opérations conduites, l'armée russe se noierait-elle dans "le brouillard de la guerre" ? Nos Clausewitz du spectacle médiatique le souhaiteraient, bien que se résignant à une inéluctable victoire des forces russes.
Mais celles-ci cherchent-elles alors une victoire telle qu'ils l'entendent ? Une autre thèse devient alors possible : elles cherchent la maîtrise réticulaire du territoire pénétré. Méthodiquement, les opérations russes travaillent à s'emparer des noeuds productifs de flux. Elles lancent ainsi des tentacules armées qui ont pour fonction, non pas de briser le dispositif militaire ukrainien, mais de saisir le système énergétique de la société ukrainienne, de contrôler les noeuds concrets de sa réticulation matérielle. Une fois les noeuds de production ou de distribution ligotés, l'emprise russe peut étouffer, ou non, l'alimentation en besoins vitaux des zones ciblées et circonscrites. Dans cette perspective, c'est la possession physique des points vitaux du maillage qui constitue la finalité politicostratégique de l'action militaire, cependant que les villes deviennent des enjeux fixés, des objectifs tactiques dépassés ou surmontés par les mouvements de l'enveloppement réticulaire. En effet, des villes improductives de forces matérielles réelles n'ont pas les moyens de leur liberté. Vouées à l'administration ou à la consommation, dépouillées de forces ouvrières, ces noeuds de passivité sociale n'ont qu'une valeur stratégique indirecte, et une valeur militaire faible.
Abandonnée militairement, menacée de paralysie technovitale, l'Ukraine devrait, au fil du temps, être amenée à composer. Du moins, tel peut être le calcul du stratège russe.
Dans cette stratégie, il semblerait que les stratèges russes aient compris l'ancrage terrestre (tellurique?) des noeuds réticulaires. Ils acceptent la durée pour imprimer leur prise sur le maillage énergétique du dispositif adverse. N'est-ce pas là une stratégie d'un matérialisme vital ? A Fichte-Clausewitz, ils préféreraient Marx-Vernadski. En tout cas, comprendre un conflit de cette envergure nécessite de passer par une anthropologie stratégique. » (...)
2°)- Brigitte Bouzonnie : L’armée russe réitère la stratégie suivie avec succès en Syrie contre Daesh : contrôler l’accès de l’eau, de l’énergie, etc… : toutes ces ressources et matières premières essentielles à la vie. Cela ne l’empêche pas de négocier activement avec Zelensky, qui a perdu le soutien de l’OTAN…..!
c'est evident qu'ils prennent leur temps il ne veulent pas de ruine ! ils veulent tout et ils l'auront !