Comme écrit Silence, "depuis le 17 novembre, et face aux Gilets jaunes, le Pouvoir serre les fesses tous les samedis (cf Le Grand Soir). A partir de là, les propos fous de "l'intellectuel" Ferry appelant à tirer à balles réelles sur les Gilets Jaunes. La nouvelle loi anti casseur de Edouard Philippe. Le grand flou entourant le "débat" national, contesté au sein même du Gouvernement. La colère puérile de Schiappa devant le succès de la cagnotte organisée pour le boxeur mis en examen, signe de la sympathie populaire, pour celui qui s'en est pris à un policier, tandis que ses collègues restaient inertes : autant d'initiatives, de mots, qui ne sont en définitive que les "symptômes" de cette trouille de ceux d'en haut, peur qui n'en finit pas de dégouliner encore et encore.
Tous les samedis, le Pouvoir serre les fesses. Alors, il réactive ce que Badiou dénomme "la pulsion psychique individuelle, en train de disparaitre au profit de l'enthousiasme collectif" ("Sarkosy : pire que prévu, les autres : prévoir le pire", Nouvelles éditions Lignes, 2012). Avec les Gilets Jaunes, nous avons affaire à un véritable enthousiasme collectif, une conscience collective dit la philosophe Madame Nathalie Sarthou-Lajus dans Francetinfo. Ressortent alors les pulsions psychologiques individuelles de chacun, tant vis à vis de la cagnotte supprimée, l'attitude supposée "inacceptable" de la masse des Gilets Jaunes par Ferry ; face à l'ultra sévérité, - les projets sécuritaires liberticides du Gouvernement-, sensés épuiser l'ultra violence, telle qu'elle découlerait mécaniquement de la porte enfoncée de Griveaux. Ou des gestes d'un boxeur, que l'on semble avoir laisser agir à sa guise.
Tous les samedis, le Pouvoir serre les fesses. Alors il multiplie les initiatives, afin de reprendre l'offensive. En effet, tout l'art du Pouvoir est de faire "oublier" l'enthousiasme collectif rationnel, qui émerge et perdure grâce aux Gilets Jaunes. Et que d'aucun nomme "Politique". Comme me disait Bernard Beau-Vignon, Gilets Jaune de Toulouse : "tu ne peux pas imaginer l'enthousiasme des GJ à Toulouse, tellement c'est fort" (sic). Idem pour Djordje partageant le même enthousiasme : "Je suis en Gironde pour les fêtes en famille et à Bordeaux pour participer à l'#ActeVII des manifestations des #GiletsJaunes. C'est ENORME ! La mobilisation est encore plus forte entre les fêtes ! Les Bordelais et Girondins ne lâchent rien ! Et quelle ambiance : c'est populaire, joyeux, déterminé et très politisé !
Le pari de #Macron et du gouvernement est raté"(sic).
Tous les samedis, le Pouvoir serre les fesses. Son objectif est donc de faire régresser chacun d'entre nous dans la protestation molle et secondaire du capitalo-parlementarisme : où la gauche du capital (France Insoumise) est d'accord avec la droite du capital (LREM), pour assumer la sale besogne attachée à l'ultra-libéralisme : faire basculer dans la mort sociale des millions de femmes et d'homme venus des Classes populaires.
Justement, le grand mérite des Gilets Jaunes, c'est de nous avoir fait sortir brutalement, au pied de biche, de cette fausse "contestation", par représentants politiques professionnels interposés. D'avoir su inventer un enthousiasme collectif rationnel mille fois supérieur aux petites pulsions individuelles qui nous agitent en "temps normal", à marée basse, lorsque la Classe dominante et la petite bourgeoisie intellectuelle qui lui sert de laquais sont seules aux manettes....!