Soi disant, "le travail occuperait une place trop importante dans nos vies". Retour sur un bobard à la mode !
Article rédigé par Aurély Clay et Brigitte Bouzonnie le 10 septembre 2022
1°)-Aurely Clay : Pourquoi le travail occupe-t-il une place si importante dans nos existences ? La philosophe, Céline Marty publie un ouvrage* dans lequel elle montre que "le travail dévore nos vies". Selon elle, le travail est "mystifié", investi d’une idéologie qui doit être, à l'heure de la crise écologique, remise en question afin de "s'émanciper du productivisme". Et si travailler moins était la solution?
Pourquoi avons-nous tendance à "mystifier" le travail dans nos sociétés, selon vous?
C’est le résultat de l’accumulation de plusieurs phénomènes. Suite à la révolution industrielle, nos gouvernements ont organisé une société de l’emploi. Pour acquérir des droits sociaux et des ressources économiques, le travail déclaré et rémunéré est devenu central. On a considéré qu’il était nécessaire que tout le monde ait un emploi à plein temps pendant quarante ans. À cette exigence de travailler s’est ensuite greffé un discours sur la valeur. On a ainsi donné progressivement une valeur existentielle et morale au travail.
Il y a deux siècles, ce discours n’existait pas.
2°)-Brigitte Pascall : Pas d'accord. C'est très chic, très tendance, dans les dîners en ville, de réduire le travail à une simple "idéologie" vieille de deux siècles. Mais ce n'est pas vrai. Le travail, c'est beaucoup plus que la simple croyance du moment. Un travail vous socialise. Il vous donne un salaire, qui vous donne une place dans la société.
Les chômeurs, dont je me suis occupée pendant douze ans, sont hélas mis au rancart de la société. Terminus, tout le monde descend, et poignée de miraculés mise à part, personne n'en revient. Je me suis souvent faite traitée de "travaillo-centriste", et je le revendique, car je souhaite réinsérer les chômeurs et les chômeurs de longue durée sur un emploi durable.
Et pourquoi, me direz-vous? Car tous les chômeurs au téléphone me disaient, qu'ils voulaient TRAVAILLER, point barre !
N’en déplaisent aux idéologues hors sol, le problème n’est pas de “changer de paradigme sur la valeur travail”. Mais de jeter par-dessus bord le capitalisme mondialisé, responsable du chômage et de la pauvreté de masse de toute la planète !
De nos jours, les «wokes» ne se définissent pas par leurs compétences, mais par leurs orientations sexuelles. Ils rêvent d'une société de désœuvrés où tout le travail est effectué par des robots et où les êtres humains n'ont qu'à baiser, manger et dormir.
Ce rêve est en train de tourner au cauchemar dans la mesure où la majorité se rend compte qu'elle n'est pas invitée au banquet et sera éliminée de mille et une façons. L'humanité est en état de légitime défense...