Réponse à Zoé Sagan : les artistes et intellectuels français sont au service de la Classe dominante : ils ne résisteront jamais au pouvoir macronien !
Tweet de Zoé Sagan du 9 mai 2024 + réponse à Zoé Sagan rédigée par Brigitte Bouzonnie, mai 2024
1°)- Zoé Sagan : L’art peut être une arme. Une arme de destruction massive. Il est donc temps pour les artistes français d’arrêter de se courber face à un pouvoir qui jouit de les soumettre. Les artistes doivent tous se réveiller d’un coup. Reprendre la parole libre qui est la leur. Arrêter de dire comme @OmarSy, qu’on doit simplement faire des rondes tous ensemble en se prenant par les mains en chantant. Les artistes doivent arrêter les enfantillages et passer à l’action.
2°)- Brigitte Bouzonnie : le tweet rédigé par Zoé Sagan appelle les artistes et intellectuels à se révolter contre le pouvoir Macronien. Certes, il s’agit d’un texte sympathique et sincère. Bien tourné. Mais hélas, qui ne sera jamais suivi d’effets concrets.
Depuis les années 1980, c’est à dire depuis les années Mitterrand, les artistes et intellectuels cessent de défendre le Peuple français dans ses problèmes d’emploi et de fin de mois. Ils se mettent au seul service du pouvoir du moment. Seul Coluche critique avec justesse dans ses sketchs la hausse du chômage (1 million de demandeurs d’emplois en 1980 ; 2 millions de chômeurs en 1988). On connait la suite. On connait hélas son décès en 1986 plus que mystérieux : un camion l’ayant heurté, alors qu’il roulait à 60 Kilomètres heure (1) (cf la mort mystérieuse de Coluche sur le site Réseau International, 2015).
Aujourd’hui, soit les intellectuels et artistes se taisent. Soit ils défendent Macron et son régime mortifère. Croire, comme Zoé Sagan, qu’ils peuvent retourner leur veste. Devenir de courageux “résistants” au capitalisme occidental pourri dans lequel nous végétons depuis plus de 40 ans, est une prise de position naïve, que nous ne partageons pas.
Depuis les années 1980, artistes et intellectuels petits-bourgeois ont choisi de façon cynique le camp de la Bourgeoisie. Sans vergogne, ils se sont ralliés à la Classe dominante. Dans son célèbre ouvrage intitulé “Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au rotary”, édition , 1986, Guy Hocquenghem dénonce à juste titre sa génération passée de la défense enchantée du Peuple français défendue par les maoïstes à la triste collaboration de classe. Au service des plus riches. Au service du traitre Mitterrand. On n’a pas oublié le mot de Jean-Louis Aubert du groupe Téléphone disant sèchement : “Notre succès (notre argent !), on le doit à notre refus de nous engager, comme dans les années 1970”(sic).
L’analyse de Guy Hocquenghem est corroborée par celle du philosophe Alain Badiou, qui analyse : “Avec BHL, André Glucksmann, Jean-Claude Milner ou Jacques-Alain Miller, nous avons bénéficié pour notre malheur d’une figure intellectuelle inédite : le renégat triomphant”(sic) (…) “Les français de type BHL, ont surtout joué le rôle, très important en fin de compte, de qui se propose de liquider tout ce que représentait l’intelligentsia française révolutionnaire, du point de vue mondial” (sic)”(sic), (cf. “Eloge de la politique”, édition Café Voltaire/ Flammarion, 2017. A la place de l’intellectuel révolutionnaire français, et depuis plus de quarante ans, on ne compte en majorité que des intellectuels médiocres, dont on se moque à l’international : Etats-Unis, Russie. Anti communistes et/ou soutenant le pouvoir du moment.
A partir de là, croire que leur âme lâche. Molle. Vénale. Conformiste. Rompue à toutes les trahisons : “En exigeant cette mollesse de conscience chez tout le monde, certaines gens se ménagent l’absolution de leurs traîtrises, de leur changement de parti” (sic), dixit Guy Hocquenghem dans sa célèbre lettre ouverte. Donc croire que de leurs crapuleries peut sortir du neuf. Un renouveau politique. Un projet de société nouvelle, égalitaire, où chacune, chacun aura une vie décente et joyeuse. Tout ceci relève, soit de la pure naïveté. Soit d’une erreur manifeste d’appréciation, de ce qu’est véritablement la société française en 2024, où le Peuple est seul. Livré à lui-même. Et où les inégalités sociales sont pires que sous l’Ancien Régime, tandis que personne ne moufte.
Certes, on peut et on doit construire une société nouvelle : notre programme Pouvoir au Peuple y contribue modestement, en appelant à la mise en oeuvre d’une société communiste autogestionnaire. Il souhaite une rupture définitive avec le capitalisme mondialisé occidental. Mais cette véritable révolution ne pourra se faire qu’avec des gens “neufs”. Certainement pas les artistes et intellectuels compromis dans la macronie corrompue et perverse.
Une société nouvelle s’appuiera forcément sur des femmes et des hommes venus des réseaux sociaux, chaines Youtube, -Tocsin, TVlibertés, Ligne droite, Réseau International, Réseau Voltaire, Géographie profonde, UPR-TV, l’émission de André Bercoff, le site Elucid créé par Olivier Berruyer. QG animé par Aude Lancelin. Blast dirigé par Denis Robert. Regis de Castelnau. Le Cercle Aristote de Pierre-Yves Rougeyron. Le site “Librairie Tropiques”. L’historienne, Madame Annie Lacroix-Riz, l’historien Jacques Pauwels. Le philosophe Alain Badiou. L’autre philosophe, Lucien Cerise. Le sociologue Jean-Pierre Garnier. L’éditeur Aymeric Monville. L’historien des pays de l’Est : Bruno Drweski. Mes amis : Monika Karbowska, Dominique Kern, Jilles Lazardeux, Alain Kieffer, Ernesto Monteagudo, Philippe Meens… Tous ces agents minoritaires du champ intellectuel, médiatique et politique, connus et inconnus, forment selon moi une “avant garde” nouvelle. Elle seule est de nature à proposer un nouvel espace des possibles politiques, permettant au Peuple français d’être réhabilité. D’occuper la juste part centrale qu’il mérite. Et de pouvoir enfin s’émanciper de ses chaînes. Ce ne sont pas Josiane Balasko, Gérard Jugnot et autres acteurs du cinéma français, vendus hier à Hollande, qui constitueront une alternative crédible.
(1) Nous nous appuyons sur l’article publié par le site Réseau International : “la mort mystérieuse de Coluche”
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