Remaniement : le triple casse-tête qui attend Macron et Borne
Article de l'Obs du 2 juillet 2022
Après le temps des consultations, l’épreuve du feu : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne s’apprêtent à remanier le gouvernement, un exercice de funambule devant tenir compte des résultats des législatives… et d’épineux cas personnels.
© Copyright 2022, L'ObsRemaniement : le triple casse-tête qui attend Macron et Borne
Après le temps des consultations, l’épreuve du feu : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne s’apprêtent à remanier le gouvernement, un exercice de funambule devant tenir compte des résultats des législatives… et d’épineux cas personnels.
Encalminé depuis deux semaines, après des élections législatives qui l’ont vu perdre sa majorité absolue à l’Assemblée, l’exécutif doit remettre la marche avant, tout en tenant sa promesse d’agir rapidement pour le pouvoir d’achat des Français. La promesse ? Un « gouvernement d’action ». Un poids lourd du gouvernement évoquait ainsi ce vendredi 1er juillet la nécessité d’avoir surtout des ministres « compétents » qui ont « la maîtrise du parlement » où se bâtiront les compromis. Dans les faits ? Ce sera surtout un triple casse-tête pour l’exécutif…
Remplacer les ministres déchues
Jupiter les avait prévenus : quatre ministres du gouvernement Borne ont été priés de faire leurs valises après leur défaite aux législatives. Le sort a ainsi frappé trois femmes, Amélie de Montchalin à la Transition écologique, Brigitte Bourguignon à la Santé ou encore Justine Bénin à la Mer. Auxquelles s’ajoute la ministre des Outre-mers Yaël Braun-Pivet, qui s’est empressée de laisser son ministère pour la présidence de l’Assemblée nationale…
Résultat : non seulement l’exécutif doit leur trouver des remplaçant(e)s, mais la parité de son gouvernement en a pris un sacré coup. Deux de ces quatre ministères (Santé et Transition écologique) promettent en plus d’être en première ligne dès les premiers mois (premières semaines ?) du quinquennat. Le casting sera donc scruté de près.
Un équilibre difficile
Outre la parité, c’est également l’équilibre des forces, autrement dit le dosage politique, qui sera disséqué. L’exécutif, mis en difficulté à l’Assemblée nationale, tentera-t-il une ouverture à sa droite avec le profil d’un LR comme Philippe Juvin, ancien candidat à la primaire LR, à la Santé par exemple ? Ou à gauche, avec un EELV prêt à rejoindre la majorité pour l’Ecologie ?
Vidéo associée : Après avoir remis sa démission, refusée par Macron, comment Borne tente-t-elle de sauver la face ?
Si le président préfère placer ici des fidèles, il pourra toujours compter sur les postes encore non pourvus dans sa besace, pour jouer l’ouverture : le Logement, l’Industrie, les Transports, la Citoyenneté, le Numérique, le Tourisme ou encore la Ruralité sont autant de postes de ministre ou de secrétaire d’État qui attendent de trouver d’heureux preneurs !
S’ouvrir aux oppositions… et rassurer les partenaires ! Car s’il manque quelques dizaines de députés à Emmanuel Macron pour obtenir la majorité absolue à l’Assemblée, c’est parce qu’il peut compter sur le MoDem (48 députés) et le parti Horizons d’Edouard Philippe (28 députés). Des partenaires qu’il faudra soigner dans la composition du gouvernement, au risque d’en faire des frondeurs au sein de la majorité.
Les cas épineux
Ce ne sera pas les cas les plus agréables à trancher. La question du maintien de Damien Abad aux Solidarités, alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative de viol après la plainte d’une femme le visant pour des faits qui se seraient déroulés lors d’une fête en 2010, se pose plus que jamais. L’entourage de l’ex-LR, qui représentait une prise de choix à droite (rien de moins que le patron des députés LR à l’Assemblée lors de la précédente magistrature), a fait savoir ce vendredi qu’il était « pleinement à la tâche ».
Si la situation est critique c’est qu’elle se double du cas de la secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue de profession, visée par trois plaintes, deux pour viols et une troisième pour « violences gynécologiques ».
Le parquet de Paris a ouvert une enquête, le 27 mai, après le dépôt de deux plaintes pour viol contre Chrysoula Zacharopoulou. Selon l’hebdomadaire « Marianne », qui a révélé l’affaire, les faits reprochés auraient été commis dans l’exercice de sa profession de gynécologue. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la Délinquance contre la Personne (BRDP).
« Les accusations graves à mon encontre, portant sur des examens cliniques médicaux réalisés afin de diagnostiquer et de soigner la maladie de mes patientes, sont inacceptables et révoltantes », s’était défendue la secrétaire d’Etat dans un communiqué transmis par son avocat à l’AFP, vendredi dernier.
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