Refus de parler du scandale des cabinets conseil : le journalisme est une profession sinistrée !
Article rédigé par Viktor Dedaj
Le journalisme est une profession sinistrée
On dirait que les grands médias commerciaux n'ont pas trop envie de couvrir les scandales à répétition qui font surface autour du cabinet de conseil MacKinsey. Tous ceux dotés d'un cerveau comprennent bien qu'il s'agit de ne pas troubler la campagne électorale d'un certain candidat. Ce qui est une façon de tenter d'influencer directement le résultat des élections. Dont acte... MAIS.
Dans "ces milieux là", un des principaux reproches faites à Julian Assange est d'avoir publié les courriels de Hillary Clinton et d'avoir ainsi favorisé la victoire de Donald Trump. Ce qui est déjà plus que discutable en soi, car d'autres fuites avaient déjà eu lieu et qu'elle était aussi sous le coup d'une enquête du FBI et traînaient d'autres casseroles.
Sans oublier le fait qu'ils évitent d'expliquer ce que ces courriels pouvaient bien contenir qui auraient pu faire perdre Clinton... Non, elle a juste perdu *parce que* ses courriels ont été publiés. Ici, comme ailleurs, derrière un formalisme qui se veut "pro", la déficience intellectuelle de la profession est frappante.
Plus jeune, j'aurais dit "plus con que ça, tu meurs", mais là je suis adulte, donc je m'abstiens.
Mais le fait d'avoir supposément fait perdre leur candidate chérie lui vaut le mépris de la "profession" et leur indifférence devant un confrère - qu'ils le veuillent ou non - qui a passé 10 ans sans voir la lumière du soleil et qui risque 175 ans de prison pour avoir publié la vérité sur des crimes. Et qui pourraient probablement le faire sortir avec un bon coup de projecteur - "Navalny Style"- sur son sort et toutes les irrégularités qui émaillent cette affaire.
Plus jeune, j'aurais dit "quels salauds", mais là je suis adulte, donc je m'abstiens.
Mais les voilà, avec leur hypocrisie habituelle, en train de faire justement ça : tenter d'influencer l'issue d'un scrutin. Oh, pas via un petit éditeur indépendant sorti de nulle part, mais avec toute la puissance des mass médias commerciaux. Pas au nom de la vérité et de notre droit de savoir - "Wikileaks style" - mais au nom de leur "liberté" (de la presse) de ne pas nous informer lorsque bon leur semble - "Mainstream style". Pas en apportant plus de savoir pour pouvoir mieux décider, mais en nous privant de savoir pour mieux nous épargner quelques égarements.
Plus jeune, j'aurais dit "quelles ordures". Et là, d'un coup, je me souviens que je refuse de vieillir.