Quand le Collectif Me Too dynamite le champ politique français !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie entre le 15 et le 19 juillet 2023
Voici la version longue de mon article sur la pédophilie : “Quand le Collectif Me Too dynamite le champ politique français !”
On soutient que le Collectif Me Too sont de fausses féministes, vraies chiennes de garde de l’Etat profond. Elles ne cherchent nullement une véritable émancipation des femmes. Le Collectif Me Too ne rend pas la justice de façon sereine, comme Saint Louis sous son chêne au Moyen-Age. La vérité est que le Collectif Me Too mène une véritable chasse à l’homme, une véritable et ignoble corrida, où le taureau a été remplacé par un être humain : au nom soi-disant de « la lutte contre le patriarcat » (sic). « Et des violences faites aux femmes »(sic) : termes suffisamment flous pour accuse n’importe qui sur n’importe quoi.
Que l’on me permette un petit souvenir personnel : en 2017, et comme je rédigeais des textes critiquant sévèrement la dérive droitière de la direction de la France Insoumise, la direction de la France insoumise, notamment Autain, me dit que « je bafouai le droit des LGBT »(sic). Idem pour mon camarade Marc Lebas, : il reçut une lettre d’exclusion de la FI, au motif d’avoir enfreint le droit des homosexuels. La lettre était rédigée par la compagne de Bastien Lachaud. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avons jamais tenu une virgule de critique contre les homosexuels.
Le Collectif Me Too est un véritable procureur(e) en procès médiatiques truqués, menés uniquement à charge contre telle ou telle personne célèbre : Olivier Duhamel, Gabriel Matzneff, PPDA. Nicolas Hulot, Adrien Quatennens… Me Too prend la société française en otage. Pratiquant un véritable terrorisme intellectuel contre les hommes en général, sur lesquels le collectif fait planer en permanence la suspicion de se comporter en pédophiles. Et sur certaines cibles limitativement énoncées (Duhamel, Matzneff, PPDA, Hulot, Quatennens..) mises au rancart de la société, suite à leur parodie de procès. Sachant que cette liste n’est pas exaustive, et qu’un autre viendra, suivi encore d’un autre sur la longue liste des accusés médiatiques, pieds et poings liés par les médias aux ordres.
Pourquoi parler de parodie de procès ? On parle de « parodie de Procès » médiatiques, dans la mesure où ces attaques bruyamment et complaisamment relayées par les médias de la Macronie ne respectent absolument pas les principes élémentaires du contradictoire et de l’existence d’un juge à équidistance de l’initiateur du procès et de l’intimé, établi par notre Justice depuis la Révolution Française. Autrement dit, les femmes de Me Too font un truc médiatique, relevant plus du happening pseudo judiciaire que d’un véritable procès sérieux, quand les deux parties peuvent équitablement produire leurs arguments à charge et à décharge devant un juge neutre.
Donc, dans ce nouveau contexte de dénonciations successives et de mise à mort sociale de Monsieur Machin et Monsieur Truc, que nous vivons depuis plusieurs années, même un enfant de quatre ans sait au plus profond de lui, que les personnes mises en cause, il vaudrait mieux parler de « victimes », sont trainées sur la place publique des médias et des réseaux sociaux. Et qu’elles n’ont aucune chance de s’en sortir par le haut.
Donc on soutient qu’avec ses semblants de procès médiatiques, foncièrement inéquitables. Avec une grande partialité d’arguments. Sans juge professionnel pour instruire calmement, objectivement, méticuleusement la plainte. Les procès médiatiques de Me Too rappellent les heures les plus sombres de l’Inquisition espagnole. Le collectif Me Too prend, ni plus ni moins, la société française en otage.
Pendant cinq ans de ma vie, j’ai rédigé des mémoires de contentieux en droit du travail devant le Conseil d’Etat et la Chambre criminelle de la Cour de Cassation : je peux donc témoigner du fait qu’en matière de procès, ce que font les féministes de Me Too, c’est du grand n’importe quoi. Une sorte de happening parajudiciaire permanent. Peut-être que les français trouvent le discours de Me Too « normal », « allant de soi » : c’est uniquement parce que toute une presse aux ordres les soutient avec une complaisance XXL, dépassant la raison objective. Mais en réalité, on est dans le registre du pur émotionnel, où 1=1 ne font pas 2.
Le Collectif Me Too, fausses féministes, véritables procureurs de procès staliniens contre telle ou telle personne célèbre (Olivier Duhamel, Matzneff, PPDA, Adrien Quatennens), effectuent une véritable chasse à l’Homme contre leur victime.
Quand le collectif Me Too prend la société en otage :
L’attitude du collectif Me Too me rappelle la lecture d’un excellent article rédigé par l’économiste Frédéric Lordon intitulé : La gauche ne peut pas mourir". Et que j’ai rebaptisé sur mon blog Médiapart : quand le Capital prend en otage la société française, posté sur son blog La pompe à phynances au mois de septembre 2014.
Que nous dit F. LORDON ? "Dans chacune de ses actions, "on peut voir le fond du capital, c'est à dire son projet d'EMPRISE TOTALE SUR LA SOCIETE, sa manière de se la subordonner entièrement. Et de rappeler comment le sauvetage des banques en 2008 s'est fait sans la moindre contrepartie de la part des banksters, disposant du plus total blanc seing. Non seulement, on les a tirés du gouffre, mais on leur a donné la possibilité de nous y entrainer de nouveau. La capture, la prise d'otage de la société est totale...
Le salut étant dans "l'entreprise", il faut TOUT leur accorder. Or le capital prend en otage les salariés individuellement, avec la vente ultra concurrentielle de leur force de travail. Mais le capital prend aussi en otage les salariés collectivement, puisque, de sa position dans la société économique, il lui revient l'initiative de la production et de l'investissement : comme disait hier l'article de Martine Bulard citant "l'Entreprise nouvelle", les entreprises ont du cash, mais refusent d'investir". Et j'ajouterai et de créer des emplois.
Le mouvement même du capital est une déstabilisation permanente qui n'en finit pas de laisser sur le chemin des éclopés. Et de dire : " avec Peugeot, Alsthom, Fralib, Continental, Goodyear,.....les capitalistes se livrent avec passion à leur jeu de fusion-acquisition préféré, en somme l'ivresse de la mondialisation considérée comme un excitant "Kriegspiel" de l'aventure existentielle" (sic).
On ajoutera : cet immense jeu de casino ne se joue pas avec des jetons, mais avec des vies humaines. Des millions de chômeurs et de pauvres condamnés à la mort sociale et à une vie déformée, salie, souillée par la solitude, l'obligation de vivre sur une banquise de silence, pour tous celles et ceux qui, faute d'argent et d'emploi, sont obligés de passer leurs journées chez eux.
Le capital prend en otage notre société, en exigeant que l’Etat rembourse ses dettes, suite à la crise des subprimes de 2008. Capital qui a reçu encore 3000 milliards d’euros au printemps 202, en plein confinement : avec notamment les votes des élus de la France insoumise : soit une véritable trahison du Peuple que ce mouvement est sensé défendre. De même, avec l’argent de nos impôts, nous sommes sensés accorder au Capital tout ce qu’il exige : sur le budget de l’Etat, les aides aux entreprises sont passées de 2% sous Giscard à 13,5% sous Macron, soit 157 milliards d’euros donnés chaque année sur nos impôts (chiffre du site ELUCID). De plus, entre 1992 et 2018, les exonérations de cotisation sociales à la charge des patrons représente un manque à gagner de 498 milliards d’euros donnés aux employeurs. On voit comment le Capital mène une emprise totale sur la société, une véritable dictature sur le Peuple français.
A présent, revenons au collectif Me Too. De la même façon, le collectif Me too instrumentalise toute la société française, sur laquelle elle règne sans partage sur le plan idéologique. Un homme ne lui plait pas : il suffit qu’elle cite son nom. Lui trouve des actes sexuels répréhensibles, pour que aussitôt la presse se déchaine contre Monsieur Machin, à qui on fait un faux procès, dont on sait dès le début qu’il ne se relèvera pas. On assiste à la mise à mort sociale de Monsieur Machin sous nos yeux ébahis.
On n’a pas oublié la publication du livre de Camille Kouchner intitulé : "La familia grande", édition Points, 2021, opération jumelle du collectif Me Too. A Sanary, dans le Var, où Duhamel possède deux grandes maisons, l’une pour les adultes, l’autre pour les enfants, l’auteur raconte comment son beau-père Olivier Duhamel abuse de son frère jumeau : Viktor. La maison de Sanary est très ouverte. Aubry, Kouchner, Finkielkraut, Luc Ferry y sont les invités réguliers, et chacun y vit une vie « très libre ».
Première remarque : Camille Kouchner n’est pas la « victime » de Olivier Duhamel, mais son frère jumeau, Victor, nuance. Elle s’annexe donc la souffrance de son frère. Celui-ci, devenu adulte, marié avec « une fille de Sanary » (sic) et trois enfants, ne veut plus jamais entendre parler de cette histoire. Dans ce livre, il n’y a aucune souffrance de la part de l’auteur, aucune compassion, affectivité, sensibilité même minimale pour ce qu’a enduré son frère.
On ressent un sentiment d’imposture à la lecture de ce livre, plat, uniquement factuel, qui se lit comme une histoire de "Nous deux" malgré la gravité des faits révélés. Livre visiblement réécrit par un « nègre » pour ses petites phrases au rasoir et sa narration façon scénario de cinéma, histoire de lui donner un peu de rythme. Essayant de faire oublier la vacuité intellectuelle de l’auteur. Comment on sait que Camille Kouchner n’a pas écrit ce livre ? Pour la bonne raison que j’ai lu ses interviews d’un rare inintérêt. Ainsi, à l’occasion de la réédition de ce livre en poche, C. Kouchner dit comment « son éditrice se charge toute seule de répondre aux lettres de ses lecteurs »(sic). Ce qui montre à quel point l’auteur n’est pas concerné par la propre cause, qu’elle est sensée défendre : c’est-à-dire les abus sur mineurs dont a été victime son frère, pourtant qualifiés de « crime » par l’article 331 du code pénal.
Autre problème : entre le premier livre et la version de poche, il y a de sensibles différences. Visiblement la version de poche a été expurgée de toutes ses parties les plus sensibles. Les rapports Duhamel/Viktor sont décrits en cinq lignes : « Mon beau-père entrait dans la chambre de mon frère. J’entendais ses pas dans le couloir et je savais qu’il le rejoignait. Dans ce silence, j’imaginais. Qu’il demandait à mon frère de le caresser, peut-être de le sucer » (sic) (version de poche). De mémoire, le premier livre disait autre chose. Il était beaucoup plus précis.
Autre question : Camille Kouchner, juriste de formation, connaissant cette agression sexuelle depuis son adolescence, attend la "prescription" des faits (2020), pour écrire le livre. Là encore, on devine le « deal » conclu entre O. Duhamel et elle, « pour l’impliquer mais pas trop ». Faire en sorte qu’il ne soit pas condamné sur le plan pénal. Cela retire encore un peu de sincérité à l’ouvrage.
Sans parler du matraquage médiatique dont ce livre fait l’objet. On le trouve partout, y compris dans mon petit Carrefour Market, à côté des poireaux. Camille Kouchner est starifiée par de nombreuses « unes », ses photos retouchées à mort. Et une immense photo d’elle est plaquée sur le double bus 62, que j’emprunte pour aller au travail. Il est évident qu’avec ce livre, on a voulu faire un « coup » éditorial et politique. Mettre Duhamel sur la touche. Comme écrit notre ami Alain Benajam, hélas décédé : "nul doute que Duhamel a commis une faute vis à vis de l’Etat profond. Et que ce dernier le sanctionne, un peu comme DSK »(sic). Je partage assez l’avis de Alain. Les critiques portées sur O Duhamel sont toujours "ad hominem". A la personne. Elles ne portent jamais sur le fond, ne critiquant jamais frontalement les pratiques pédophiles, telles qu’elles ont émergé après Mai 68, dans le sillage du "Mai libertaire" imposant une "libération des mœurs".
On connait « télévisuellement » parlant Olivier Duhamel, car on a regardé un paquet de l’émission « Politiquement show ». Celle-ci, est par Pujadas. Puis animé par Michel Field (le jeudi), puis aujourd’hui par Arlette Chabot. J’aimais beaucoup cette émission pour ses analyses politico-historiques sur les 50 dernières années de la vie politique française. Avec mes intervenants préférés : Roland Cayrol, ex-rocardien de gauche au PSU, dont je lisais déjà les analyses dans "Tribune socialiste" le journal du PSU. Et qui a gardé pendant longtemps des analyses un peu décalées vis à vis de l’idéologie dominante. Jérôme Jaffré, montrant notamment comment le PS de Mitterrand est arrivé au pouvoir : faisant croire faussement au Peuple français, qu’elle allait mettre en oeuvre un programme de « Gauche ». Promesse que mitterrand n'avait évidemment pas l’intention d'appliquer dès le départ. PS qui ensuite, dans un second temps nous a imposés la rigueur à vie, à compter de 1983. Et même Patrick Buisson, dont la vraie culture de la droite extrême l’amène à dire un jour, que Ségolène, est une « jeune fille maurrassienne"(sic). Analyse très lucide, au regard de sa "bourgeoisitude". Et si on se souvient que son programme de 2007 ne contenait pas une seule proposition en faveur des classes populaires. Autrement dit, elle n’a rien à faire à gauche. S’agissant de Duhamel, ce n’est un secret pour personne : je ne partage pas ses idées deuxième gauche de la CFDT, hollandistes, macronistes, eurolâtres.
Mais je suis en désaccord total avec le terrible procès, la véritable corrida avec un homme pour taureau, que lui a intenté le collectif Me Too et C. Kouchner : sans que jamais personne ne prenne sa défense. Dans sa toute puissance, le collectif Me too décide de « tuer » Duhamel. Et on laisse ce collectif bidon, surgi de nulle part, cette sœur de la victime pas cocnernée, mener à bien leur « procès » médiatique, tant dans les médias aux ordres que sur les réseaux sociaux. Car souvenons-nous : ces derniers l’ont soutenu au-delà du pensable. Ainsi, on ne compte plus le nombre d’articles, posts sur Facebook et Tweeter suscités par l’affaire Duhamel, effervescence qui a bien duré six mois.
Même scénario avec Adrien Quatrennens, député LFI du Nord. à qui il est reproché d’avoir donné une gifle à sa femme. Comme par hasard, sa femme court se plaindre à la Police. La nouvelle fuite dans tous les journaux et réseaux sociaux à feu et à sang pendant plus de trois semaines contre l’élu de la France Insoumise. Dans un premier temps, intimidé par le poids pris par cette affaire, il démissionne de ses fonctions de député. Puis, recouvrant la raison, il demande un vrai procès, qui le condamne à une peine légère. Et là rebelote : sa femme l’accuse de nouveau de tous les maux imaginaires. Comme me disait mon ami Dominique Kern : « elle aurait reçue de l’argent qu’elle ne se comporterait pas autrement ». La femme de Quatennens, visiblement téléguidée par la Macronie, se comporte exactement comme le collectif Me Too, avec pour seul objectif de décaniller politiquement son mari. Le rayer de la carte des hommes politiques qui comptent. Sous le vernis féministe, on est dans le registre du pur règlement de compte inter-partis FI/LREM.
Il en ressort un constat : les médias et les réseaux sociaux sont complices du Collectif Me Too. La grande « force » du collectif Me Too, c’est d’avoir les médias et internet dans sa manche. Et les gens peu politisés acceptent cette mise à mort symbolique, ignorant ce qu’est un vrai procès à charge et à décharge.
De même que le capital prend la société française en otage. De la même façon, le collectif Me Too, surgi de nulle part. Elu par personne. Ne représentant qu’elles–même et surtout pas la cause des femmes, qui ne se trouve nullement améliorée dans leur vie quotidienne, parce qu’on met à mort publiquement Olivier Duhamel, le collectif Me Too, est un groupe de fausses féministes. Dans ses entretiens avec le Marquis, Louis de Dreslincourt parlait de « néo-féministes » à leur sujet. Mais je leur conteste le terme même de « féministe », qui suppose de défendre les femmes dans leur double journée de travail. Leur salaire moins élevé que celui des hommes…
Donc, le collectif Me Too prend en otage la société française, à qui elle impose sa supposée « lutte contre le patriarcat », contre « les violences faites aux femmes », nouvelle cause du millénaire promue au sommet de l’agenda politique français. En lieu et place des vrais sujets dont souffrent les français, comme le chômage et la pauvreté de masse. Les salaires jamais relevés à hauteur de l’inflation à deux chiffres que nous subissons tous…
Vis-à-vis de la pédophilie, l‘attitude du Collectif Me Too est plus qu’ambigüe. Sa supposé « lutte contre la patriarcat » ne vise nullement à lutter frontalement contre la pratique sexuelle de masse de la pédophilie, comme nous essayons de le faire modestement sur ce blog. Mais à faire croire qu’il suffit d’éliminer deux ou trois brebis galeuses (Duhamel, Matzneff, PPDA. Nicolas Hulot…), pour que ipso facto ; l’idéologie pédophile, produit de la culture libérale/libertaire des années 70, disparaisse des têtes et des coeurs.
2°)- Les 2 âges de la pédophilie : « l’âge d’or » des années 1970 et l’âge d’argent de la période actuelle, quand la pédophilie devient la « norme » pour toute une petite bourgeoisie boboïsée.
Pour rédiger ces lignes, nous nous appuyons sur deux ouvrages consacrés à l’histoire de la pédophilie : Histoire de la pédophilie au XIXème-21ème siècle rédigé par Madame Claude-André Ambroise Rendu, historienne à l’université de Limoges. Pour info, on signale la vidéo réalisée par la librairie Tropiques, qui interviewe Madame Ambroise-Rendu. Et celui rédigé par Pierre Verdrager : l’enfant interdit.
Ces deux livres relatent la sociogenèse de l’idéologie de la pédophilie. Parlant de « mode » à ce sujet. Une approche que nous partageons 5 sur 5 : n’importe quelle pratique sexuelle commence d’abord dans la « tête » : d’où l’importance des représentations à un moment donné, qu’elles soient favorables ou au contraire pas favorables à la pédophilie. Les deux auteurs, qui ont fait un très bon travail d’histoire sur longue période, distinguent deux époques : l’âge d’or de la pédophilie dans les années soixante-dix, qu’ils opposent à une pédophilie largement remise en cause, qu’exprimerait l’opinion publique française en 2023.
2-1°)-L’âge d’or de la pédophilie dans les années 1970 :
Comment l’intelligentsia s’est mis les pieds dans le tapis, dans un processus commencé à la fin des années 1960 ?
Dans les années 1960, sous couvert de « remise en cause de l’ordre bourgeois », et de « libération sexuelle », la pédophilie est perçue dans le milieu intellectuel comme le top du top de la singularité sexuelle. Il existerait une aristocratie dans le pays, qui ne serait pas contrainte par les règles normales de conduite en société. Mais qui serait encouragée dans ses transgressions. Après Mai 68, apparait le règne de « l’enfant roi ». Il est perçu comme « l’égal des adultes », et a une sexualité à l’égal des adultes. Tout le contraire des représentations de l’enfance prévalant avant Mai 68 : par exemple, au XVIIème siècle, l’enfant n’existe pratiquement pas. Ses parents ne lui parlent qu’à de rares occasions. Naturellement il n’a aucune sexualité.
Dans les années 1970, la pédophilie a son heure de gloire. Elle est à la mode, pouvant faire l’objet de succès littéraires comme le prix Médicis donné au livre de Tony Duvert : « « . Il existe aussi toute une militance pédophile à l’extrême gauche.
Et les deux auteurs de ne rien dire des chansons de Moustaki célébrant les tendrons de quinze ans, notamment dans sa chanson Tes gestes. Celles de Gainsbourg : Lemon incest. Le succès du livre de Vladimir Nabokov Lolita, porté au cinéma par Stanley Kubrick avec l’inoubliable James Mason. Donc, la chanson, le film, le roman, souvent avec des œuvres de qualité littéraire et cinématographique indiscutable, promeuvent les pratiques sexuelles de la pédophilie et de l’inceste, jusque-là interdites et sévèrement condamnés comme « crime sexuel » par l’article 331 du code pénal. On assiste donc à un grand renversement des valeurs idéologiques sur le sujet.
Qui est à la manœuvre derrière toute cette mobilisation idéologique de promotion de la pédophilie? C’est le résultat de la mobilisation du « Mai libertaire ». De quoi parle-t-on ? La philosophe Alain Badiou donne une définition très intéressante du Mai libertaire : « les questions dominantes y étaient la transformation des mœurs, les nouveaux rapports amoureux, la liberté individuelle. Le mouvement étudiant est interrogé par le biais de la « misère sexuelle »(sic) (cf son ouvrage : On a raison de se ‘révolter, l’actualité de Mai 68 », édition Fayard 2018.
Et d’analyser la spécificité de ce « Mai » pas comme les autres : Mai étudiant et Mai ouvrier. Le Mai libertaire s’inscrit dans la tradition du communisme utopique de Charles Fourier, ou encore à un niveau plus intellectuel, à la tradition surréaliste : celle qui pense que la révolution veut d’abord dire : « changements esthétiques de nos vies. En ce dernier sens, le penseur fétiche de ce troisième Mai 68 (après « Mai ouvrier » et « Mai étudiant ») a pu être Guy Debord, grand descendant moderne du surréalisme des années vingt et théoricien stylé, quelque peu aristocratique, du communisme comme mutation existentielle dans un monde désaliéné, extirpé de la marchandise et du culte de la consommation. Personnellement Debord restait éloigné du monde militant. Mais sa forte pensée a servi à faire du mouvement et de lui seul la catégorie en laquelle se cristallise la promesse des mondes nouveaux et des vies sublimées, et du désir, le moteur individualisé du moment.» (On a raison de se révolter, op cit). Dans le sens de l’analyse de Alain Badiou, j’ai souvenir d’avoir entendu l’ex-maoïste Philippe Sollers « expliquer » que, lorsqu’il faisait l’amour, il faisait la Révolution. Que c’était « un acte révolutionnaire »(sic).
On n’a pas oublié le célèbre slogan de Mai 68 : vivre sans entraves, jouir sans limite, scrupuleusement appliqué par toute une génération au cours de ce qu’on a appelé les « années rouges » : 1968-1978. Et on parle d’expérience. Militant alors au PSU (10 000 adhérents) au milieu des années 1970, on peut dire combien ce slogan a été appliqué à la lettre. On pourrait dire la même chose de la CFDT très idéologique de cette même époque, comptant tout de même 400 000 adhérents. Comme j’étais au lycée et donc pas salariée, je peux en parler librement. Dans les années 1970, la libération sexuelle, la pratique de la pédophilie sont donc des pratiques sexuelles de masse. Comme dit Josyane Balasko dans Les bronzés : « on vit au plus près de nos désirs ». Donc la réputation de la CFDT de cette époque n’est plus à faire. Aujourd’hui, il est donc très hypocrite de s’en prendre au seul Olivier Duhamel, venu de la deuxième gauche, car il n’était pas le seul !
2-2°)- L’âge d’argent de la pédophilie aujourd’hui : ou comment cette pratique devient la norme pour tous les petits-bourgeois branchés
Poursuivant leur étude diachronique, Claude-Anne Ambroise-Rendu et Pierre Verdrager analysent la période actuelle (1990-2023) comme celle de la remise en cause de l’idéologie pédophile. Claude-Anne Ambroise-Rendu écrit : dans les années 1990, on assiste à une déroute de l’idéologie pédophile, devenue entièrement négative. Suscitant une réprobation unanime, notamment de la part des féministes. Les violences sexuelles sur les enfants sont davantage dénoncées en public » (Histoire de la pédophilie au 19ème-21ème siècle.
Sous couvert d’indignation vertueuse, on assiste à une instrumentalisation du Collectif Me Too et des victimes. A une exposition publique de problèmes jusque-là gardés sous silence. Comme analyse Claude-Anne Ambroise-Rendu, lorsqu’elle tape le mot « pédophilie » ou « inceste », le catalogue de la BNF est muet avant 1990. Inversement, il lui fournit des centaines de références après cette date. La pédophilie devient un sujet du débat public, dont on parle comme les autres.
Me Too ne lutte pas frontalement contre la pédophilie, en tant que pratique sexuelle abusant de l’enfance, mais reste à l’écume du problème, en dénonçant des cas particuliers : Matzneff, Duhamel…
Nous ne partageons pas l’analyse de Madame Claude-Anne Ambroise-Rendu sur l’idée d’une supposée « défaite », que subirait la pratique pédophile aujourd’hui. S’il est vrai que l’idéologie pédophile s’est « usée, au bout de cinquante ans d’usage et de promotion quotidienne. S’il est vrai que sur le plan des représentations favorables à la pédophilie, les jeunes auteurs actuels n’ont pas produit de livres majeurs équivalents à celui de Vladimir Nabokov –Lolita-. S’il est vrai que toute la militance favorable à ces pratiques ce sujet, qui explosait dans les années 1970, a beaucoup diminué en intensité : on ne peut pas parler pour autant de diminution de la pédophilie dans la pratique.
Le déboutonnage sexuel continue, comme le montre le mot délicat d’un transgenre invité à l‘Elysée à la fête de la musique de 2021 : « faut qu’ça baise » (sic). Analysant les classes moyennes, le sociologue Alain Accardo parle de « décomposition intellectuelle et morale » d’une « petite-bourgeoisie marquée par l’américanolâtrie »(sic). Et d’ajouter : « le devoir de plaisir s’impose, quel que soit le moyen de se le procurer : alcool, vitesse, drogue, sexe, prouesse physique extrême, et bien sûr argent. Une soif inextinguible de jouissance immédiate, sans fin et sans frein » (sic) (cf Le petit-bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques de la petite-bourgeoisie », édition Agone ,2009
Dans la décennie 2010 et aujourd’hui, la grande affaire de notre existence est le plaisir immédiat. Inversement, le surmoi (cerveau intellectuel) et le limbique (cerveau émotionnel) sont renvoyés au cimetière de l’impensé, jugés quantité négligeable. La poursuite d’enlèvements et de trafics d’enfants (cf affaire Lola) montrent que la pédophilie est toujours hélas une pratique sexuelle très « côtée ».
Le fait que le Commission indépendante sur l’inceste et les violences faites aux enfants (CIIVE) n’ait recueilli que 6200 témoignages sur des agissements touchant environ 160 000 mineurs chaque année, à peine 3,8%, montre que les victimes ne sont pas prêtes à parler. L’omerta perdure, tout comme perdurent la pédophilie et l’inceste. Ainsi, le fait que 160 000 mineurs soient victimes d’inceste chaque année montre, s’il en était besoin, le caractère de masse de ce genre de pratiques (chiffres trouvés dans un article du Monde sur les résultats de la CIIVE du 17 novembre 2021. De leur côté, 19 700 mineurs sont victimes d’agressions sexuelles en 2017 selon l’Observatoire de la protection de l’enfance, : mais il s‘agit d’un chiffre très sous-estimé.
Vladimir Poutine a donc tout à fait raison de dire que dans l’Occident décadent, la pédophilie est devenue la norme (cf discours du 25 février 2023).
On soutient que le Collectif Me Too sont de fausses féministes, vraies chiennes de garde de l’Etat profond. Elles ne cherchent nullement une véritable émancipation des femmes. Le Collectif Me Too ne rend pas la justice de façon sereine, comme Saint Louis sous son chêne au Moyen-Age. La vérité est que le Collectif Me Too mène une véritable chasse à l’homme, une véritable et ignoble corrida, où le taureau a été remplacé par un être humain : au nom soi-disant de « la lutte contre le patriarcat » (sic). « Et des violences faites aux femmes »(sic) : termes suffisamment flous pour accuse n’importe qui sur n’importe quoi.
Que l’on me permette un petit souvenir personnel : en 2017, et comme je rédigeais des textes critiquant sévèrement la dérive droitière de la direction de la France Insoumise, la direction de la France insoumise, notamment Autain, me dit que « je bafouai le droit des LGBT »(sic). Idem pour mon camarade Marc Lebas, : il reçut une lettre d’exclusion de la FI, au motif d’avoir enfreint le droit des homosexuels. La lettre était rédigée par la compagne de Bastien Lachaud. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’avons jamais tenu une virgule de critique contre les homosexuels.
Le Collectif Me Too est un véritable procureur(e) en procès médiatiques truqués, menés uniquement à charge contre telle ou telle personne célèbre : Olivier Duhamel, Gabriel Matzneff, PPDA. Nicolas Hulot, Adrien Quatennens… Me Too prend la société française en otage. Pratiquant un véritable terrorisme intellectuel contre les hommes en général, sur lesquels le collectif fait planer en permanence la suspicion de se comporter en pédophiles. Et sur certaines cibles limitativement énoncées (Duhamel, Matzneff, PPDA, Hulot, Quatennens..) mises au rancart de la société, suite à leur parodie de procès. Sachant que cette liste n’est pas exaustive, et qu’un autre viendra, suivi encore d’un autre sur la longue liste des accusés médiatiques, pieds et poings liés par les médias aux ordres.
3°)-Quand le Collectif Me Too dynamite le champ politique français :
On est bien d’accord : le Collectif Me Too fait la chasse à l’homme. Il tire à vue sur tel ou tel pédophile : Matzneff, Duhamel, Hulot, PPDA, l’église catholique avec le rapport Servet, etc…Mais il ne fait pas que cela. Il dynamite aussi gravement le champ politique français, chose extrêmement grave. Au-delà de ses « trophées », (Duhamel, Matzneff, Hulot ,PPDA, l’Eglise catholique…), il importe donc d’analyser les conséquences du rôle du Collectif Me Too sur tout le reste de la société.
Nous nous appuyons sur le livre rédigé par Lucien Cerise : « Gouverner par le chaos. Ingénierie sociale et mondialisation », édition max Milo, 2023, notamment sa théorie de la “jeune-fillisation” de la société imposé par les femmes.
1°)-Lorsqu’on parle de « jeune-fillisation » de la société, de quoi parlons-nous exactement ? Lucien Cerise nous répond :
Désorganiser le collectif ennemi, où l’autorité transcendante assurant la cohésion du groupe est contesté au nom de l’oppression qu’elle fait peser sur les individus : tel est le but poursuivi par le Pouvoir moderne. Le Collectif Tiqqun (ancêtre du Comité invisible) montre que la figure de la bimbo, la jeune fille sexy et désirable, est la nouvelle figure d’autorité du capitalisme, incarnation par excellence de la dépolitisation consumériste. Il écrit : « La jeunesse et la féminité hypostasiées, abstraites et recodées en jeunitude et féminitude se trouvent dès lors élevées au rang d’idéaux régulateurs de l’intégration impériale-citoyenne » (sic (cf TIQQUN, Premiers matériaux pour une théorie de la jeune-fille, Mille et une nuits, 2001).
Afin de dépolitiser un groupe, on le fait entrer dans la société du spectacle. Pour le désorganiser, il suffit de le « jeune-filliser » à travers la diffusion d’images caricaturales des femmes et des jeunes. Persuader un groupe d’adopter des valeurs plus féminines, orientées vers l’intime et la sexualité d’abord, permet de dépolitiser le groupe. Faire disparaitre ses idées critiques et sa possible dangerosité »(sic) (Gouverner par la chaos, op cit)..
L’individualisme désoedipianisé, nouvelle figure de la culture libérale/libertaire, s’impose dans nos sociétés occidentales décadentes. Il contribue à dévaluer la politique, survaloriserde la féminité, l’enfant roi et le mépris des « vieux » que nous sommes.
Le plaisir immédiat s’impose comme la seule « quête », la seule « valeur » de la société française actuelle. La sexualité du groupe, la recherche du plaisir, « jouir sans entrave » comme disait le slogan de Mai 68, devient l’alpha et oméga de l’existence. Elle remplace sa politisation des consciences vis-à-vis du Pouvoir.
Nous avons trois cerveaux : le reptilien (le sexe) le limbique (les émotions) et le cortex (l’intelligence). Pendant toute la durée de ce qu’on a appelé « le capitalisme puritain », le choix est fait de privilégier le cortex et donc l’intelligence. L’intellect est une arme nécessaire, rien que pour survivre. Imposer et faire triompher le capitalisme sauvage brutal du XIXème siècle, puis le capitalisme keynésien, judicieusement analysé par l’économiste de la régulation, Robert Boyer dans son ouvrage ; « Croissance crise et accumulation », 1979.
Et puis pratiquement du jour au lendemain, avec la survenue de la culture libérale/libertaire à compter des années soixante-dix, on observe un renversement de valeurs. La Raison cartésienne, raisonnante (un + un = 2) disparait des priorités du moment. Pratiquement du jour au lendemain, l’hédonisme immédiat, une soif de plaisir inextinguible s’empare de nos sociétés occidentales.
La recherche du plaisir sexuel devient la grande affaire de nos vies. Nos idées visant à changer le monde disparaissent de nos têtes.
L’enfant-Roi, tout puissant, devient le seul « devenir » possible. La figure centrale de cette nouvelle période historique et de notre vie personnelle. Il ne peut connaître aucune limite. La dimension politique et intellectuelle de l’humain est déniée.
Jean-Claude Paye écrit : « Michel Onfray oppose une humanité hédoniste, uniquement habitée par la pulsion de vie, orchestrée par un dieu païen prônant une jouissance sans limite. Si on n’est pas aveuglé par cette notion d’un dieu solaire, on retrouve là la spécificité des valeurs de la post modernité »(sic) ( De quoi Michel Onfray est-il le nom ? », article rédigé le 22 juillet 2022 sur le site Réseau Voltaire d).
Le triomphe de la philosophie hédoniste pré-oedipienne, c’est la revanche du “ça” sur le “surmoi”. La revanche de la pulsion sexuelle sur la pulsion intellectuelle et politique, hier encore hégémonique.
Le triomphe de la philosophie hédoniste pré-oedipienne dans les têtes et dans les coeurs, c’est l’acceptation du présent comme unique champ d’investigation. Les hédonistes ont abandonné toute idée de “futur” différent du capitalisme mondialisé occidental actuel. Une vision qui fait mentir le mot de Victor Hugo : “le roi a le jour, le peuple tous les lendemains”. Aujourd’hui, en appui des catégories de pensée de cette petite bourgeoisie hédoniste, le Capitalisme mondialisé occidental confisque le jour et tous les lendemains subversifs.
La décomposition sociale prend la place de la dure construction sociale de nos parents et ancêtres, fondé sur le travail et la raison cartésienne. Vladimir Poutine traite les occidentaux de « décadents », pour qui « la pédophilie est devenue la norme ». Hélas, son analyse est vraie, sonnant juste dans ce nouveau monde occidental, dans lequel nous sommes entrés de plein pied depuis les années 1970/1980.
2°)—Me Too désintellectualise le groupe
Arrive le Collectif Me Too. Or ce dernier, loin de remettre le cortex et l’effort intellectuel au premier rang de notre action humaine, poursuit, ni plus ni moins les « valeurs » de plaisir et de dépolitisation du groupe initiés par la culture libérale/libertaire. Me Too est comme un poisson dans l’eau dans ce nouveau monde hédoniste, prônant une jouissance sans limite, dont il fait partie à part entière. A supposer que l’on mette sur la touche tel ou tel homme, accusé par Me Too d’être une « brebis galeuse »(sic), le cirque pédophile peut parfaitement continuer à s’imposer dans nos vies d’occidentaux, comme « la seule pratique sexuelle et sociale possible ».
Résultat : le groupe abandonne toute préoccupation intellectuelle jugée trop « contraignante ». Le groupe s’appauvrit donc sur le plan intellectuel. La réflexion intellectuelle et politique, les livres deviennent « une perte de temps »(sic), « Quantité négligeable » , comme on me disait au PSU.
Le secteur femmes du PSU dynamite le PSU intellectuel première manière
Le Collectif Me Too, de par son fonctionnement visant à dynamiter le champ politique et intellectuel me fait penser à la pagaille permanente, l’activité désorganisationnelle opérée par le secteur femme PSU dans les années 1970. Au départ, Le PSU se vit comme un « intellectuel collectif », un « laboratoire d’idées »(sic). Quand les militants du PSU reproche aux dirigeants PS de Mitterrand « d’avoir la cinquantaine bedonnante et peu imaginative »(sic) (citation de Roland Cayrol trouvé dans le livre de Bernard Ravenel, intitulé : « Quand la gauche se réinventait. Histoire d’un parti visionnaire », édition La Découverte, 2016). Une remarque qui signifie à contrario, que les militants du PSU, ont de « l’imagination politique », qualité portée comme une légion d’honneur. Force est de reconnaitre que le premier PSU comprend des militants, qui ont beaucoup de capital culturel/capital scolaire pour parler comme Pierre Bourdieu. Pierre Mendès-France, qu’on ne présente plus, Président du Conseil en 1955. Edouard Depreux, Ministre de l’intérieur sous la IVème République et premier responsable du PSU. Raymond Badiou, fondateur du PSU agrégé de mathématiques, diplômé de Normale Sup. Claude Bourdet ingénieur et fondateur de France Observateur. Dans ses mémoires, Henry Frenay fait l’éloge de son ami, -Bourdet-, fondateur du groupe de résistance Combat avec lui. Ce qui lui plait d’emblée chez lui explique Frenay, c’est : « son côté intellectuel, son bagage intellectuel que lui, ne possède pas »(sic) (cf son livre de souvenirs, La nuit finira). Pierre Naville, écrivain, surréaliste, sociologue du travail, directeur au CNRS sur les questions sociologie du travail. Henri Lefèbvre urbaniste marxiste, ce qui à l’époque ne va pas de soi. Aujourd’hui, l’urbaniste Jean-Pierre Garnier poursuit les travaux de Henri Lefebvre. Henri Benoit, porteur de valises au profit du FLN, -qui se fait enguirlander par Pierre Mendès-France venu le chercher dans un commissariat où il s’est fait arrêter avec d’autres militants du PSU-, rédige des dictionnaires. Bernard Ravenel, responsable du secteur international, est agrégé d’histoire. Alain Badiou diplômé de L’Ecole Normale Supérieure, agrégé de philosophie, sorti premier au concours de l’agrégation. Roland Cayrol, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Alain Joxe, Directeur d’études à l’Ecole pratique des Hautes Etudes en Sciences Sociales (comme Jacques Sapir), professeur de géopolitique. Serge Depaquit, membre du Bureau Politique du PSU, ancien responsable des jeunesses communistes, très brillant sur le plan intellectuel. Maurice Najman, journaliste au premier Libération. Michel Rocard, énarque. Michel Mousel, responsable du secteur économie, énarque, le seul que compte le PSU après le départ de Rocard…
On le voit : le PSU est un microcosme d’intellectuels de la politique. Malheureusement avec la prise de pouvoir du secteur femme du PSU dans les années 1970, tout change.
Le secteur femmes du PSU commence à faire parler de lui dans les années 1970. Sa responsable, c’est Huguette Bouchardeau, traumatisée d’être une fille d’ouvriers de Saint-Etienne. Professeur de français, puis professeur de sciences de l’éducation dans la même ville. Elle rédige un livre intitulé : « Pas d’histoire, les femmes », qui se veut un anti livre d’histoire sur les femmes. Son grand combat, son grand oeuvre ? Décaniller le secteur économie du PSU et donc Michel Mousel, qui a rédigé le programme du PSU : « L’utopie réaliste : une autre logique. économique pour la gauche », édition Christian Bourgois éditeur, 1977 : programme qu’elle juge « inutile », « incompréhensible »(sic).
Dans un parti d’intellectuels, Bouchardeau réussit le tour de force de devenir Secrétaire nationale du PSU, grâce à son anti-intellectualisme foncier. Puant. Effrayant. Transformant sa béquille en canne de golf.
Du jour au lendemain, l’analyse politique et intellectuelle de la situation devient un sujet « inutile »(sic). Sinon, on se fait traiter de « Stalinien(ne) » (sic). « Rocardien(ne) »(sic). Et on parle d’expérience, pour avoir reçu tous ces noms d’oiseau à la figure. Comme j’ai 20 ans, et que j’aime les livres, Bouchardeau me dit que « je ne suis pas une femme »(sic). Dans ses critères à elle, « une femme se devait de ne pas être intellectuelle, une qualité de mec »(sic). Par la suite, toutes les féministes, dont le Collectif Me Too, partageront le même anti intellectualisme.
Naturellement, « grâce » à Bourchardeau, nos deux programmes, L’utopie réaliste et Vivre, produire, travailler autrement, 1978, sont mis au rancart. Bouchardeau se présente aux élections présidentielles de 1981, où elle obtient à peine 1,1% des suffrages : à peine 600 000 voix. Nos programmes ne jouent aucun rôle. Bouchardeau improvise (mal) devant les caméras. Ce qu’elle dit est tellement mauvais, bête, inintéressant, qu’on rase les murs. On n’ose plus dire qu’on est militants au PSU, alors que hier c’était notre grande fierté. Le PSU devient un parti comme les autres, uniquement intéressé par les élections et les places à prendre.
Voilà comment le secteur femme du PSU, par ses coups de bélier répétés contre le PSU intellectuel première manière, en imposant ses valeurs de « femme (anti intellectuelle) », dynamite l’ADN intellectuel du PSU. Du jour au lendemain le parti devient méconnaissable. Beaucoup de militants quittent le parti à cette époque, car il n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est le cas notamment de Alain Joxe, très respecté au PSU, qui déchire sa carte, suite à un déjeuner avec Bouchardeau et à cause de cette dernière. Pierre Naville nous écrit, à nous, gauche du PSU opposé à Bourchardeau, pour nous dire qu’il nous soutient « contre la Bouchardeau » (sic).
Le Collectif Me Too dynamite le champ politique français :
A ce stade, nous faisons l’hypothèse que le Collectif Me Too, par son happening permanent contre tel ou tel « pédophile », véhicule de profondes valeurs anti intellectuelles. Exactement comme le secteur femme du PSU de ma jeunesse. Cet anti intellectualisme dynamite de l’intérieur le champ politique. Avec le Collectif Me Too, plus question de parler de sujets politiques importants : il n’y a place que pour le sexe-roi.
Il va se passer la même chose qu’au PSU avec le secteur femmes : le Collectif Me Too va prendre le pouvoir dans le champ politique. Vous verrez : dans dix ans elles seront toute ministres, députés, voire Présidente de la République. Toute la journée, elles nous imposeront leur discours à deux neurones : Monsieur Un tel a commis des violences sur Madame Truc. Une façon habile de renvoyer dans le cimetière de l’impensé toutes les vrais problèmes du moment : chômage et pauvreté de masse avec 15 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, selon mes calculs. Difficulté à finir ses fins de mois pour 80% des français (cf Sud Ouest du 1er mai 2010). Salaires jamais relevés à hauteur de l’inflation à deux chiffres que nous subissons, à cause de la suppression de l’échelle mobile. Effets secondaires des vaccins anti-Covid tueurs, qui font que les gens meurent dans l’indifférence générale, comme analyse Christine Cotton, biostatisticienne dans sa vidéo de juillet 2023. Hégémonie des Etats-Unis sur tous les pays européens, dont la France devenue sa petite colonie dérisoire. Appareil productif français hélas vendu à la criée deux euros cinquante, comme Alsthom, l’aéroport de Blagnac, les vignobles bordelais. Appareil productif où de nombreuses entreprises sont supprimées, grâce au confinement et à l’inflation à deux chiffres ; Kookaï, Gap, Promod, etc…Après le confinement, mon amie Monika Karbowska prend des photos de la Tour Montparnasse : malheureusement, toutes le enseignes sont en “dépôt de bilan”. Le prix de l’énergie est multiplié par dix, sans que le Gouvernement ne bloque son prix, comme après 1945, par tous les gouvernements de la IVème République et du début de la Cinquième République.
Toutes ces questions graves, touchant la vie de millions de français, sont et seront mises au rancart, tandis que nous pataugerons toute la journée, dans la gadoue anti intellectuelle du discours féministe de Me Too, véritable rideau de fumée pour occulter les vrais problèmes.