QUAND LE CAPITAL PREND EN OTAGE LA SOCIETE FRANCAISE....!
Excellent article rédigé par l'économiste Frédéric Lordon sur son blog à phynances au mois de septembre 2014
QUAND LE CAPITAL PREND EN OTAGE LA SOCIETE FRANCAISE....!
(Analyse du dernier (et excellent) article de Frédéric LORDON publié dans Le Monde Diplomatique du mois de septembre 2014, intitulé "La gauche ne peut pas mourir"
Je vous recommande chaudement la lecture du dernier article de F LORDON dans Le DIPLO de septembre 2014. D'accord, le titre est nul "La gauche ne peut pas mourir", heureusement le contenu est hyper stimulant, mille fois plus que ne le suggère ce titre pour série télévisée..
Que nous dit LORDON : "Dans chacune de ses actions, "on peut voir le fond du capital, c'est à dire son projet d'EMPRISE TOTALE SUR LA SOCIETE, sa manière de se la subordonner entièrement. Et de rappeler comment le sauvetage des banques en 2008 s'est fait sans la moindre contrepartie de la part des banksters, disposant du plus total blanc seing. Non seulement, on les a tirés du gouffre, mais on leur a donné la possibilité de nous y entrainer de nouveau. La capture, la prise d'otage de la société est totale...Et de citer cette anecdote :" au grand raout aixois du Cercle des économistes (libéraux de choc !), le dernier des trois petits cochons, ils sont ronds, ils sont roses, et on pourrait en faire des tire-lires, à lâché le morceau, quoique sans aller jusqu'au bout de sa pensée véritable : " notre bonne amie, c'est la finance" a dit Sapin...
Le salut étant dans "l'entreprise", il faut TOUT leur accorder. Or le capital prend en otage les salariés individuellement, avec la vente ultra concurrentielle de leur force de travail. Mais le capital prend aussi en otage les salariés collectivement, puisque, de sa position dans la société économique, il lui revient l'initiative de la production et de l'investissement : comme disait hier l'article de Martine Bulard citant "l'Entreprise nouvelle", les entreprises ont du cash, mais refusent d'investir". Et j'ajouterai et de créer des emplois.
Le mouvement même du capital est une déstabilisation permanente qui n'en finit pas de laisser sur le chemin des éclopés. Et de dire : " avec Peugeot, Alsthom, Fralib, Continental, Goodyear,.....les capitalistes se livrent avec passion à leur jeu de fusion-acquisition préféré, en somme l'ivresse de la mondialisation considérée comme un excitant "Kriegspiel" de l'aventure existentielle" (sic). Pour ma part, je dirai : tant pis si cet immense jeu de casino ne se joue pas avec des jetons, mais avec des vies humaines, ces millions de chômeurs et de pauvres condamnés à la mort sociale et à une vie déformée, salie, souillée par la solitude, l'obligation de vivre sur une banquise de silence, pour tous celles et ceux qui, faute d'argent et d'emploi, sont obligés de passer leurs journées chez eux.
2°)- LA VRAIE GAUCHE EST CELLE QUI BATAILLE FERME CONTRE LE CAPITAL...!
Et, par symétrie, on peut donc voir à quoi consiste la "vraie" gauche : on rappelle les vraies mesures de gauche énoncées par F Lordon :
2.1°)- FERMER LA BOURSE.
2.2°)-NATIONALISATION DES BANQUES et des assurances. + ensuite, mutation sous l'espèce d'un système socialisé.
2.3°)-NATIONALISATION DES GRANDS MOYENS DE PRODUCTION
2.3°)-PROTECTIONNISME RAISONNE.
2.4°)-LIMITATION DE LA REMUNERATION DES ACTIONNAIRES;
2;5°)- PRIMAT DE LA SOUVERAINETE NATIONALE : afin de désarmer la capital, et ses élans d'emprise totale sur la société, il faut revenir à la nation, et donc sortir de l'euro. Et de flinguer les postures de ces universitaires européistes d'ATTAC, qui renvoient d'un mouvement de mépris tout ce qui s'élabore au niveau national, soit, en passant, la quasi totalité des luttes effectives (chemjnots, intermittents) et non rêvées qui s'y mènent. Histoire de poursuivre leur chimère de "l'international", espace indéterminé et sans formé"(re-sic). Et j'ajouterai sans luttes transnationales....
Les propositions économiques de F LORDON sont très proches, sans toutefois être les mêmes que celles contenues dans notre programme du PG "L'Humain d'abord". ELLES VONT BEAUCOUP PLUS LOIN QUE notre chapitre "gouverner face à la finance", car elles incluent l'idée de nationalisation des banques et de la nécessaire sortie de l'euro, fermer la bourse. A titre personnel, je suis beaucoup plus proche des propositions de Frédéric LORDON que de notre programme économique : qui n'est pas mal non plus, mais qui doit être bonifié sur trois points :
- nécessaire sortie de l'euro.
- Nationalisation des banques? assurances, grands moyens de production.
- solides propositions en matière de lutte contre le chômage et la pauvreté.
Voilà pourquoi je réitère l'idée de reprendre notre programme sur ces points, maintenant que nous n'avons plus le PCF sur la couenne...
Au passage, il est amusant de lire comment F Lordon exécute Laurent et ses sbires : proposant "évidemment de laisser de côté les supplétifs de la gauche et de la droite"(re-re-sic). Certes, on a perdu Laurent, uniquement préoccupé de montrer sa bobine avec les autres francs et franches camarades de la "gauche"(sic) à La Rochelle. En revanche, on a gagné Frédéric Lordon, dont beaucoup de militants du PG sont idéologiquement très proches...Dire qu'on a gagné au change relève de la simple litote..
PS : En relisant les propositions de Frédéric Lordon aujourd'hui, sortie de la zone euro en plan A, retour aux frontières, nationalisation des banques, fermer la bourse, ce sont exactement les mêmes propositions que formule en ce moment le programme politique du Rassemblement "Le Peuple d'abord", regroupant le PRCF, le PARDEM, le CNSJS, Les Insoumis démocrates, Les Franchement Insoumis, le courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux insoumis".
Jamais ce corps d'idées n'a été aussi essentiel pour tirer le Peuple (qui se noie) par le haut !
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