P'tit mac', parrain de la mafia, qui s'est emparée de l'État pour son unique bénéfice, a engendré un volcan populaire de colère !
Analyse politique de Vincent Christophe Le Roux du 7 avril 2022
D'une citation célèbre à la réalité du moment...
"Il faut que tout change pour que rien ne change !"
Je crois que cette réplique fameuse que Giuseppe Tomasi di Lampedusa met dans la bouche d'un des protagonistes de son œuvre "Le Guépard" (roman et film à succès) est, ces jours-ci, d'une brûlante actualité dans les têtes de bien des membres de l'oligarchie et des classes dominantes.
Certains d'entre eux doivent bien percevoir que nous sommes très proches de la fin d'un cycle global et que poursuivre sur la même route en klaxonnant ne peut conduire qu'à la ruine du système. Car ils n'ignorent pas le degré de tension extrême que leur représentant du moment - le p'tit mac', parrain de la mafia qui s'est emparée de l'État pour le mettre à son unique service - a engendré dans le volcan populaire. La chambre magmatique est pleine et prête à se libérer d'un instant à l'autre !
Si la crise Covid a mis, au bon moment, un couvercle sur la marmite, si elle a gelé provisoirement les mouvements populaires de masse qui, dans le monde entier, avaient éclaté en 2019, et rendu, de fait, impossible un soulèvement pendant la période, ceux d'en haut n'ignorent pas que la pression n'en a que plus augmenté encore depuis deux ans et que l'explosion n'a jamais été si proche. Les plus malins d'entre eux ou disons les moins illuminés, les moins fanatisés doivent craindre la nuée ardente qui s'annonce dévastatrice pour leurs gros intérêts, pour le maintien de leurs privilèges et peut-être même pour leur vie tout simplement.
Car lorsqu'un peuple maltraité, méprisé, ignoré, insulté, violenté, martyrisé, confiné... se lève, cela ne se fait jamais dans la joie et la bonne humeur. La pitié envers ceux qui furent ses bourreaux est rarement de mise. La capacité au pardon est en général assez faible. La justice passe et quand c'est une justice populaire, elle ne s’accommode pas du carcan législatif et réglementaire existant. Elle fait sans lui. Les principes protecteurs des individus s'effacent quelques temps... avant de revenir une fois que la libération a fait son œuvre et que les écuries d'Augias ont été nettoyées. Et que les bourreaux de l'Ancien régime - ainsi que leurs zélés serviteurs qui se sont mis dans son camp à eux - coucou M'sieur le Préfet Lallemant - ont subi la loi vengeresse du peuple.
Oui, il faudra bien faire quelques exemples pour les dissuader de recommencer avant longtemps ! Et sur ce point, que les plus sensibles ou les plus tolérants ne défaillent pas. La peine de mort a été abolie en France il y a bien longtemps. Et tant mieux ! Il y a bien d'autres sanctions possibles qui ne porteraient pas atteinte à la vie des prévenus mais qui seraient assez sévères pour avoir un effet dissuasif sur quiconque envisagerait de réitérer les souffrances à l'encontre du peuple...
Bref, je pense que pour se sauver eux-même des pires châtiments à leur encontre, de la perte de leur position dominante et très privilégiée, et de la ruine même de leur système, ils pourraient lâcher du lest à l'occasion de cette élection et laisser élire soit Marine Le Pen, soit même Jean-Luc Mélenchon.
Si au sommet beaucoup ont intérêt à la guerre qui décimerait les peuples en colère, si beaucoup y ont de très gros intérêts financiers, si beaucoup estiment que ce peuple doit être maté par tous les moyens, il n'est pas certain que l'oligarchie ou les classes supérieures soient toutes aussi alignées sur un tel jusqu'au-boutisme quasi nihiliste.
Il n'est pas impossible qu'une partie non négligeable, qui a bien profité des dernières décennies mais qui ne veut pas sombrer ni être "punie" par un déchainement de violence vengeresse si le peuple devait faire une nouvelle révolution, se décide à laisser le peuple reprendre un peu de terrain, quelques mois, quelques années, peut-être un quinquennat et que, une fois les écarts colossaux réduits à quelque chose de plus acceptable, ils ne reprennent le contrôle du pays.
Certaines de mes amies considèrent que Mélenchon sera celui qui offrira au système l'opportunité de se sauver lui-même et donc de se maintenir, en revenant sur les pires excès mais sans révolutionner les choses.
Son projet est bien révolutionnaire en comparaison de ce que nous vivons depuis longtemps mais il n'est pas pour autant "anti-capitaliste". Des économistes ont expliqué qu'il était "néo-keynésien" ou "post-keynésien". Ce sont des mots qui ne disent pas grand chose sinon que la mise en œuvre du projet l'Avenir en commun serait un projet de gauche un peu radicale (par rapport à ce que la France a connu, sur la longue durée, de "gauche" au pouvoir ou de "gauche de gouvernement" ) mais pas trop radicale non plus... Il ne s'agit en fait que d'un réel et puissant rééquilibrage, mais pas à proprement parler d'une révolution...
Nous saurons sous peu si les dominants ont bel et bien décidé de se mettre en pause et de prendre du champ ou s'ils sont suicidaires et nihilistes. Disons que si Macron est battu et a fortiori si c'est Mélenchon qui lui succède, le scénario esquissé ci-dessus ne pourra pas être ignoré car il deviendra une des clés de lecture des évènements.