Propositions sociales du programme Pouvoir au Peuple. Comment on les finance ? De l’argent il y en a dans les caisses du patronat et de l'Etat : 860 milliards d'euros !
Texte du programme Pouvoir au Peuple rédigé le 6 septembre 2023 par Brigitte Bouzonnie
Propositions sociales du programme de Pouvoir au Peuple. Comment on finance les propositions sociales ?De l’argent il y en a dans les caisses du patronat !
Pouvoir au Peuple propose des réformes sociales importantes et ambitieuses : droit de véto donné au comité d’entreprise (conseil social et économique depuis 2017). Relèvement massif des salaires et retour de l’échelle mobile. Création de millions et de millions d’emplois, afin de parvenir à l’objectif « zéro chômeur zéro pauvre ». Création d’un nouveau revenu minimum d’un montant de 1200 euros par mois. Lutte drastique contre les inégalités, de façon à revenir à un écart maximal des revenus de 1 à 6….
Ces réformes sociales et économiques ont un coût : il importe de préciser comment on les finance, si on veut convaincre des millions de femmes et d’hommes peu politisés, de rejoindre notre camp : celui du Peuple qui décide tout seul.
Pouvoir au Peuple trouve des pistes de financements à nos réformes dans deux directions :
1°)- De l’argent il y en a dans les poches du patronat !
On le rappelle : le premier acte politique de Pouvoir au Peuple est de faire basculer tous les profits dans la sphère publique. Pouvoir au Peuple propose une transformation profonde des rapports de production, où tous les échanges marchands, l’orientation des productions, l’emploi des travailleurs, la formation des revenus sont soustraits à l’expression marchande de l’exploitation : le profit.
Il propose, par la voie législative donc juridique, un programme de nationalisations de toutes les entreprises occupant plus de 1000 salariés.
Les profits privés deviennent des profits publics. Appartenant à tous. Le marché capitaliste, n’existe plus. Les échanges marchands n’obéissent plus à la recherche du marché et donc du profit, mais s’organisent en fonction d’une maitrise collective des choix de production et de consommation. Et des objectifs d’investissement, d’emploi, de revenu, de dépenses qui ne découlent.
Rappelons, comme le fait Alain Badiou dans une interview avec l’économiste Thomas Pietty que le taux de profit annuel est de +6% par an (cf émission Contre-courant sur Médiapat, avec Aude Lancelin de 2017). Et on ajoutera : le taux d’augmentation généralisé des salaries est zéro, depuis 1992.
De plus, Attac vient de publier un livre noir sur les super profiteurs : Super Profiteurs, le nouveau livre d’Attac et de l’Observatoire des multinationales. Ouvrage coordonné par Olivier Petitjean et Frédéric Lemaire. L’équipe de rédaction est : Marie Beyer, Emma Bougerol, Maxime Combes, Vincent Drezet, Alice Picard, Chiara Pignatelli, Dominique Plihon, Ophélie Gath.
Il note que, sur avril-juin 2023, le CAC40 a distribué 49,6 milliards d’euros de dividendes, record battu ! Les multinationales françaises gavent les actionnaires et matraquent le reste de la population : hausses de prix, salaires en berne. Soit. Mais, comme piste de solution, Attrac propose de « taxer » les multinationales, autrement dit, il accepte le principe d’une caste de profiteurs, le CAC 40 : il demande juste de les taxer, c’est-à-dire d’avoir une parcelle de leurs profits. Telle n’est pas du tout notre proposition.
Pouvoir au Peuple demande que tous les profits (soit 49,6 milliards d’euros entre le mois d’avril et le mois de juin 2023) soient restitués à la collectivité nationale, qui en dispose en fonction de l’intérêt général.
Donc le slogan de la CGT : « de l’argent il y en a dans les caisses du patronat » est juste, et on ne peut plus vérifié !
.2°)- De l’argent il y en a dans les caisses de l’Etat !
Mais de l’argent, il y en a encore dans les caisses de l’Etat. Le budget public annuel est de 522 milliards d’euros chaque année. Pendant longtemps, entre 1945 et 1983, le budget de l’Etat était un lieu de redistribution des plus riches vers les plus pauvres. Par exemple, l’économiste Thomas Piketty explique que les hauts revenus étaient taxés à hauteur de +40% par an, au titre de l’impôt sur le revenu (cf Histoire des Hauts revenus, édition de poche Pluriel, 2009). Mieux encore, il montre comment chaque année, une loi spéciale était votée à la fin du mois de décembre pour taxer les hauts revenus entre 10 et 25%.
Mais aujourd’hui, le budget de l’Etat redistribue des plus pauvres et salariés vers les riches :
1°)- 157 milliards sont donnés chaque année en « aides aux entreprises » sur le budget de l’Etat (chiffre du site ELUCID), notamment le célèbre CICE d’un montant de 50 milliards d’euros.
2°)-160 milliards sont donnés aux entreprises en niches sociales et fiscales.
3°)- 498 milliards sont donnés en exonérations de cotisations sociales patronales entre 1992 et 2018.
4°)-Retirer aux banques le droit de battre monnaie : dans les années 1910, le Président américain a "inventé" le fait de donner aux banques privées le droit de battre monnaie. Et les américains paient chaque année des millions de dollars, rien qu'en intérêts donnés à ces banques privées.
Plus tard, Giscard a fait la même chose en France avec la loi Rothschild de 1973, quand il était ministre des finances de Pompidou. Résultat : les français paient chaque année 45 millions d'euros en intérêts de la dette aux banques. Interrogé sur l'opportunité de confier le droit de battre monnaie aux banques privées, Giscard a réponde avec désinvolture : "ah, mais cela se fait ailleurs !" : sous entendu, cela se fait aux Etats-Unis depuis Wilson.
Pouvoir au Peuple propose donc de retirer aux banques le droit de battre monnaie, ce qui économisera 45 millions d’euros sur le budget de l’Etat.
Cela ne peut plus durer comme ça ! Comme disait le capitaine Thomas Sankara : « qu’est-ce qu’on veut ? Du champagne pour 25 personnes ? Ou de l’eau potable pour tous ?! Pouvoir au Peuple veut de l’eau potable et un revenu décent pour tous.
Donc, nous disposons de 860 milliards d’euros dans le cadre du budget de l’Etat et de la sécurité sociale. 860 milliards, qui peuvent aller aux salariés, notamment vers les plus pauvres. Pouvoir au Peuple a donc largement de quoi financer ses propositions économiques et sociales, aussi ambitieuses soient-elles