Propositions culturelles du Programme Rassemblement Pouvoir au Peuple : Recréer une french theory et une littérature française de qualité !
Version 2 : Texte rédigé le 17 juillet 2023 par Brigitte Bouzonnie
1°)-Propositions culturelles du Programme Rassemblement Pouvoir au Peuple : Recréer une french theory et une littérature française de qualité !
Pendant des siècles, la France a un rayonnement culturel, qu’elle doit notamment à la grande qualité de ses écrivains et philosophes. Au XVIIème siècle : Jean de Lafontaine. Jean Labruyère. Racine. Corneille. Molière. Saint-Simon. Au XVIIIème siècle, on compte Jean-Jacques Rousseau (Le contrat social : 1762). Voltaire. Diderot, D’Alembert et l’Encyclopédie, livre, dont le but était de dire et d’écrire la Vérité sur tous les sujets. Montesquieu. Marivaux. Les gens l’ont oublié : mais on parlait français à la cour de Frédéric II de Prusse et à la cour de la grande Catherine II de Russie : ce qui montre le succès extraordinaire de nos livres et de nos idées. Au XIXème siècle, on a : Chateaubriant. Lamartine. Victor Hugo. Balzac. Musset. Flaubert. Maupassant. Baudelaire. Verlaine. Rimbaud. Apollinaire. Jules Vallès. Au XXème siècle : Proust. Eluard. Aragon. René Char. André Breton. Gide. Mauriac. Camus. Malraux. Michel Tournier.
Côté philosophie, on a : Blaise Pascal. Spinoza. Proud’hon et tous les utopistes du XIXème siècle. Les penseurs anarchistes vivant à Paris. Marx, vivant également à Paris. Bergson. Alain. Jean-Paul Sartre. Paul Nizan. Guy Debord. Michel Foucault. Merleau-Ponty. Alain Badiou. Cette pensée française, souvent révolutionnaire, est qualifiée à l’étranger de french théory.
Et puis des inclassables comme Roland Barthes et Pierre Bourdieu.
Malheureusement, en1980, arrivent ce qu’on a appelé « les travaux de la fresque ». Les meilleurs économistes du moment, dont Robert Boyer, auteur de l’ouvrage ; « croissance crise et accumulation (et directeur de thèse de l’économiste Frédéric Lordon), 1979, réalisent la fresque de l’appareil productif français par secteur d’activité. Résultat : les maisons d’édition se retrouvent bonnes dernières dans la hiérarchie des activités de l’appareil productif français. A l’occasion des travaux de la fresque, une prise de conscience s’opère. On découvre, ce que l’on savait déjà : les livres ne sont pas rentables.
Du coup, les éditeurs se mettent à éditer n’importe qui, histoire de faire de la rentabilité à court terme. C’est le cas notamment de la célèbre éditrice Françoise Verny, qui publie de jeunes auteurs n’ayant pas la qualité d’écriture des anciens : Yann Queffelec et Alexandre Jardin. Yann Queffelec l’a raconté : un jour il faisait du bateau en Bretagne. Françoise Verny lui dit : toi tu es un écrivain. Et, sans même lire son manuscrit, l’édite tout de suite. Et l’impose dans le champ littéraire et le grand public.
Tout de suite, Françoise Verny s’impose comme LA nouvelle éditrice à la mode. Au début de son roman, Eve, Albin Michel 1987, Guy Hocquenghem, auteur du célèbre Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, Albin Michel, 1986, donc un auteur critique, raconte un cocktail organisé par son éditeur : Albin Michel. Il fait le portrait d’une femme grosse, avec son verre à la main, qui est, ni plus ni moins que Française Verny. Anecdote qui montre que tout de suite, y compris chez un auteur critique comme Hocquenghem, Verny s’impose dans les têtes et les cœurs. Son mode opératoire aussi, consistant à casser la qualité des livres français publiés. Faire de l’argent rapidement.
On connait les résultats aujourd’hui : Albin Michel publie les torchons de Virginie Despentes ; Baise-moi et Cher connard : l’équivalent de la lecture de Nous-Deux. De son côté, Gallimard publie les platitudes de Annie Ernaux, sacrée abusivement prix Nobel en 2022. Le célèbre et nullissime livre de Catherine Millet : la vie sexuelle de Catherine M est traduit en trente langues.
Entre temps, on liquide la littérature classique (Rousseau, Hugo) renvoyée au cimetière de l’impensé comme tout sujet qui fâche. La littérature de qualité, jugée trop « élitiste », « difficile à lire », est sacrifiée au profit d’oeuvrettes à sueur de : Virginie Despentes. Annie Ernaux. Amélie Notomb. Musso, Marie Darrieussecq, Sylvie Germain, Emmanuel Carrière, Muriel Barbery, Patrick Chamoiseau, Maryse Cond. Johnatan Littel…
Côté philosophie, et comme analyse avec lucidité le philosophe Alain Badiou : on liquide la figure de l’intellectuel français révolutionnaire (Jean-Paul Sartre) au profit des nouveaux philosophes : BHL, André Glucksmann… Ces derniers ne font ni plus ni moins que recopier le discours anti totalitaire des idéologues conservateurs américains (cf Eloge de la politique, édition Café Voltaire, Flammarion, 2017).
Comme analyse Gisèle Sapiro, élève de Pierre Bourdieu, dans son article intitulé : «Mort de la culture française ? » dans Revue de la BNF 2018/2 (n° 57), estimant qu'il n'y a pas déclin de la culture française : « Les éditeurs, agents et critiques que nous avons interrogés opposent souvent une littérature anglo-américaine qui sait « raconter des histoires » et le formalisme abstrait de la littérature française, qui serait selon eux à l’origine d’un désintérêt du public pour les écrivains français »(sic). En clair, les éditeurs anglo-saxons ne veulent plus de nos livres bas de gamme : on les comprend.
Dans ce marasme absolu, deux auteurs résistent de toutes leurs forces à cette dégringolade intellectuelle, hélas bien avancée. Continuant à écrire fièrement de la littérature et de la philosophie classique de qualité (french théory). Dont ils sont la butte témoin : il s’agit de l’écrivain sensible et humaniste Christian Bobin et du philosophe marxiste Alain Badiou. Sur la Politique, la philosophie, l’amour, les mathématiques, l’obscénité des images, l’art, l’antisémitisme, l’éloge du noir, le statut de la femme, les violences policières, la littérature classique (Hugo, Malebranche), Badiou écrit plus de 100 livres, et à travers, recrée le statut d’intellectuel total à la Jean-Paul Sartre.
En France et à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, les livres de Alain Badiou se vendent très bien, comme le montre l’article rédigé par Gisèle Sapiro (mort de la culture classique ? op cit). En France, son livre : De quoi Sarkosy est-il le nom ?, édition Lignes, 2009, se vend à 270 000 exemplaires en France. Ce qui montre que faire de la philosophie de qualité et gagner de l’argent sont parfois synonymes.
Autre best-seller absolu rédigé par Alain Badiou : son raffraichissant Eloge de l’amour, édition Champ Flammarion 2009, se vend très bien en France, Italie, Espagne, Etats-Unis, etc.. Sans parler des vidéos sur Eloge de l’Amour en français, espagnol, italien, très regardées sur Youtube.
Malheureusement, en 2022, Christian Bobin décède à 71 ans de la maladie de Charcot. Du jour au lendemain, les amateurs de littérature de qualité se découvrent orphelins.
Proposition n°51 : Ce que propose le programme du Rassemblement Pouvoir au Peuple, c’est de réhabiliter la littérature et la philosophie classique, ce qui passe en premier lieu par LA NATIONALISATION DES MAISONS D’EDITION. Comme cela, les éditeurs cesseront de faire les imbéciles en éditant de la daube.
Un livre n’est pas un objet marchand : il n’a pas à faire de profit, on pense notamment à la poésie. Donc, si les livres se vendent bien comme ceux de Alain Badiou, tant mieux : cela permettra à la collectivité publique d’éditer des livres de poésie et ses romans humanistes de jeunes auteurs plus difficiles à vendre.
Proposition n°52 : Le Rassemblement Pouvoir au Peuple propose le RETOUR A UN CATALOGUE D’OUVRAGES DE QUALITE. Terminés, balayés, envolés les livres d’une médiocre Despentes, de BHL et consort…La collectivité publique éditera de jeunes auteurs de qualité, et s’efforcera de recréer une littérature française du même niveau que notre littérature du XVIIIème siècle.
Naturellement, cet effort s’accomplira sur la durée : il faut compter au moins vingt-trente ans, avant d’arriver au but escompté : des livres de qualité perçus dans les têtes et les coeurs comme quelque chose de « normal », « allant de soi ».
Proposition n°53 : les programmes de français seront totalement refondus. Les collégiens et lycéens apprendront Rousseau, Voltaire, Victor Hugo… à partir du retour du célèbre manuel de français : Lagarde et Michard par siècle. Les journaux, médias divers, vidéos sur le net feront la promotion des grands auteurs classiques, comme ils le méritent.