Progression irrésistible de l'abstention, tout au long de la cinquième République !
Article bien documenté, rédigé par Nicole Triouleyre et le Service Infographie du Figaro du 14 juin 2021, mis à jour le 29 juin, à conserver dans ses archives.
Article bien documenté sur l'évolution de l'abstention sous la cinquième République :
INFOGRAPHIES - Le second tour des régionales et départementales dimanche n'a pas plus mobilisé que le premier tour. Les élections voient leurs participations chuter depuis la fin des années 1980, quel que soient le scrutin.
En France, le vote n'est pas obligatoire au sens juridique : « voter est un droit, c'est aussi un devoir civique » comme le rappelle l'inscription sur les cartes électorales
En France, le vote n'est pas obligatoire au sens juridique : « voter est un droit, c'est aussi un devoir civique » comme le rappelle l'inscription sur les cartes électorales plprod / stock.adobe.com
L'abstention, premier parti de France ? Le sursaut électoral espéré pour le second tour des régionales et départementales n'a pas eu lieu et sans surprise, elle est demeurée dimanche à un très haut niveau, autour de 66% selon l'Ifop. Dimanche 20 juin, au premier tour, l'abstention a atteint 66,7%, soit un record tous scrutins confondus en France hors référendum. Qu’elles soient présidentielles, législatives, municipales, régionales, départementales ou européennes, les élections voient leur participation chuter depuis la fin des années 80. La hausse de l’abstention n’est pas linéaire dans le temps : la participation est volatile en fonction du type d'élection, du mode de scrutin et de l'incarnation de l’enjeu.
À LIRE AUSSI :Abstention : les territoires perdus de la politique
En France, le vote n'est pas obligatoire au sens juridique : « voter est un droit, c'est aussi un devoir civique », comme le rappelle l’inscription sur les cartes électorales. Ce droit et devoir citoyen a été acquis en 1848 pour les hommes et en 1944 pour les femmes. Le taux d’abstention est établi en rapportant le nombre des citoyens ne s'étant pas déplacées lors d'un vote au nombre de ceux inscrits sur les listes électorales à la date du scrutin. Les personnes n'étant pas inscrites sur les listes électorales ne sont donc pas comptées dans les abstentions. Les votes blancs et nuls ne sont pas non plus comptabilisés. « Il existe une sociologie de l'abstention. Plus vous montez dans l'échelle sociale, moins vous vous abstenez. Les jeunes, les moins diplômés, les plus fragiles vont avoir tendance à s'abstenir plus que les autres », explique Bruno Cautrès, politologue au Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po.
Alors que la grève des urnes retentit de plus en plus fort à chaque élection, Le Figaro propose une comparaison historique des évolutions de l’abstention sur l’ensemble des scrutins depuis le début de la Ve République.
À VOIR AUSSI - Régionales: Adrien Quatennens s'étonne de l'absence de campagne de communication pour lutter contre l'abstention
Aux régionales, une hausse quasi-constante jusqu'au record de 2021
Depuis les premières élections régionales de 1986, la tendance à l'abstention n'a cessé de croître. Jusqu'en 1998, le scrutin ne comptait qu'un seul tour. En 1986, il était lié aux législatives tandis qu'en 1992, 1998 et 2004, il était associé aux cantonales. Le premier tour des régionales dimanche 20 juin marque une «abstention abyssale». L'abstention atteint 66,7%, soit un record tous scrutins confondus en France hors référendum. Ces élections sont tout à fait caractéristiques d'élections intermédiaires, tenues en milieu de cycle et enregistrant une démobilisation de l'électorat de la majorité au pouvoir.
Plus forte abstention en 2021 : 68% au premier tour (estimation)
Le chiffre est terrible pour les partis en place : avec une poussée abstentionniste d'environ 17 points entre 2015 et 2021, on assiste à un très fort mouvement de retrait des urnes. Ce sont 32,5 millions de Français qui ne se sont pas déplacés. Très élevé, le chiffre de 66,7% approche le record absolu du référendum pour le quinquennat de 2000, où elle était montée à 69,8 %. Quasi confidentielle, la campagne a surtout mis en avant des thèmes comme la sécurité ou l'immigration, hors des compétences régionales. Ce scrutin n'a pas trouvé sa place coincé, selon le directeur général de l'Ifop, Frédéric Dabi, entre «une fin de crise sanitaire et l'inutilité du vote à ses élections».
À LIRE AUSSI :Percée de l’abstention et chute du RN: nos infographies pour comprendre deux phénomènes fortement liés
Plus faible abstention en 1986 : 22,1% (un seul tour)
Les élections régionales de 1986 sont organisées le 16 mars, le même jour que le premier tour des élections législatives. C'est la première fois que ces élections ont lieu et que les conseillers régionaux sont ainsi nommés au suffrage universel. François Mitterrand est au pouvoir depuis 5 ans et la confiance en son gouvernement s'essouffle dans l'opinion. La majorité subit un revers. Sur six régions (il y en a encore 22 à l'époque), elle n'en garde que deux en métropole: le Limousin et le Nord-Pas-de-Calais. À celles-ci s'ajoute la Guadeloupe en outre-mer.
Mais alors qu'à l'Assemblée, le RPR et l'UDF peuvent se permettre de refuser toute alliance avec les 35 députés Front national nouvellement élus, il n'en va pas de même au niveau local. Dans six régions, la droite passe des accords avec la formation d'extrême droite pour arracher la majorité absolue, en Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Franche-Comté, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, Picardie. Une situation qui se présente à nouveau aux régionales de 1998 avec cinq présidents de région élus avec l'aide des voix du Front national.
À LIRE AUSSI :Présidentielle: sous la Ve République, ce que disaient les sondages un an avant le scrutin
Les départementales, le scrutin mal-aimé
Ce scrutin succède aux « élections cantonales » qui, jusqu'en 2011, permettaient d'élire des « conseillers généraux », élus pour six ans mais renouvelés par moitié tous les trois ans. Les élections départementales sont sans grand écho auprès de la population.
Plus forte abstention en 2021 : 66,7 % au premier tour
Comme pour les régionales, le premier tour explose tous les records d'abstention pour ce scrutin. Les prérogatives du département restent très mal connues. Si l'on excepte la Corse, pas un seul département n'a enregistré une participation supérieure à 50%. Le Rassemblement national a toujours autant de mal à s'implanter dans les départements. Et quatre ans après son arrivée au pouvoir, LREM confirme également sa faiblesse dans la constitution d'un maillage territorial local.
Plus faible abstention en 1982 : 29,9 % au second tour
Le scrutin a lieu un peu moins d'un an après le double succès de la gauche à la présidentielle et aux législatives. Le 21 mars, au terme d'une campagne électorale plus politisée qu'à l'habitude, ces élections voient le succès de l'opposition de droite, qui s'est unie pour ces cantonales, malgré les grands espoirs du Parti socialiste après les législatives de 1981. La droite (RPR et UDF principalement) remporte ainsi 264 sièges de conseillers généraux en plus. Parmi les vaincus, le Parti socialiste limite les dégâts avec 10 sièges en moins, mais c'est une douche froide pour les communistes qui en perdent 45, ainsi que pour les radicaux de gauche qui en perdent 28 (un tiers de leurs sièges). Le ministre socialiste de la Communication Georges Fillioud est toutefois le seul membre du gouvernement à ne pas être réélu sur les huit qui se présentaient à ces élections.
La présidentielle, l'exception qui confirme la règle
L'élection présidentielle échappe à la désaffection. Hormis l'exception de 1969, elle mobilise plus que tous les autres scrutins et reste beaucoup moins touchée par la tendance à l'érosion de la participation. À noter qu'en 2002, l'abstention s'est située à un niveau élevé, notamment au premier tour (28,4%) marqué par l'élimination de Lionel Jospin au profit de Jean-Marie Le Pen. Seule une poignée de voix les sépare mais ce premier tour tombait au début des vacances scolaires de printemps pour la zone C, et nombreux étaient les Parisiens à avoir rejoint leurs lieux de détente plutôt que les isoloirs.
Deux autres épisodes sont également à relever. En 2007, l'abstention atteint l'un des niveaux les plus faibles de toute la Ve République tandis qu'en 2017, pour la première fois depuis 48 ans, la participation a été plus faible au second tour qu'au premier tour. Un 21 avril 2002 à l'envers : la qualification de Marine Le Pen en duel avec Macron ayant provoqué une relative démobilisation de l'électorat.
Plus forte abstention en 1969 : 31,1% au second tour
Au premier tour, l’héritier naturel du gaullisme, Georges Pompidou, devance Alain Poher, pourtant favori des sondages. Le communiste Jacques Duclos, sur la troisième marche du podium, invite ses électeurs à s'abstenir. Avec son slogan, le célèbre «Bonnet blanc, blanc bonnet», la campagne du Parti communiste pour le second tour de la présidentielle, a marqué les esprits. Jamais encore un parti politique n’avait appelé à boycotter une élection. Conséquence: 31% des Français ne se rendent pas aux urnes - un record - et Georges Pompidou, qui obtient 58% des suffrages, ne représente que 37% des inscrits.
Plus faible abstention en 1974 : 12,7% au second tour
Pour la seconde fois, l'élection présidentielle est anticipée après la mort en exercice du président Georges Pompidou, le 2 avril 1974. La droite est divisée: Jacques Chaban-Delmas, ancien premier ministre (1969-1972) représente les gaullistes de l'UDR, Valéry Giscard d'Estaing, ministre de l'Économie et des finances, soutenu par Jacques Chirac est le candidat de la droite centriste.
Au second tour, ce dernier affronte François Mitterrand, qui a, à nouveau, réussi à rassembler la Gauche. Près d'un million d'électeurs se sont mobilisés en plus par rapport au premier tour. Au terme d’une campagne animée, marquée par un débat tendu entre les deux tours, l’écart final n’est que de 425 000 voix entre le vainqueur (Giscard d'Estaing) et le vaincu (Mitterrand) sur plus de 26,7 millions de votants.
Les législatives, affaiblies par l'inversion du calendrier électoral
La participation est en très net recul sur ce type de scrutin. À partir de 1981, les législatives voient l’abstention progresser et dépasser les 30%. Dans les années 70, la participation y était supérieure à 80%. L’abstention a ensuite progressé régulièrement, pour dépasser la moitié des inscrits, niveau habituellement réservé aux ex-élections cantonales ou régionales.
À LIRE AUSSI :Quel équilibre si l’Assemblée était élue à la proportionnelle?
Cette chute de la participation est liée à une logique institutionnelle. Lorsque les législatives suivent juste l’élection présidentielle (à la suite d’une dissolution de l’Assemblée comme en 1981 ou en 1988) ou que le calendrier électoral s’inverse suite au passage au quinquennat (2002), la participation baisse par rapport à la présidentielle. De plus, hormis en 2007 avec la TVA sociale, elles ont été moins marquées par des propositions – le plus souvent déjà formulées lors de la campagne présidentielle – que par des attaques contre les premières mesures esquissées par le nouveau gouvernement.
Plus forte abstention en 2017: 57,36% au second tour
Déjà record au premier tour, l'abstention a encore augmenté lors de ce second tour des élections législatives de 2017. Il faut se tourner vers les élections européennes pour trouver une telle désaffection des urnes. Cette impressionnante dégringolade peut s'expliquer par la très large avance dont a été créditée La République en marche dès le soir du premier tour. Les cinq semaines qui ont séparé la présidentielle des législatives ont aussi laissé peu de temps aux candidats de développer leurs thèmes de campagne. À noter que lors de ce second tour, aucun électeur du village drômois de Pennes-le-Sec n'a émis de bulletin de vote. Pas même Madame la maire !
Plus faible abstention en 1978 : 15,1% au second tour
Les retournements de tendances entre le premier et le second tour d'une élection sont rares, mais il existe des précédents. Tandis que la gauche sort majoritaire du premier tour de scrutin le 12 mars - pour la première fois dans l'histoire de la Ve République -, elle s'effrite au second tour pour finalement consacrer la victoire de la majorité de droite sortante qui obtient 51,06 % des suffrages le 19 mars.
Le scrutin a lieu dans un climat économique et politique détérioré. La France est entrée en stagflation (fort taux d'inflation, croissance molle), avec une hausse ininterrompue du chômage. Sur le plan politique, la majorité apparaît déchirée depuis la démission de Jacques Chirac de son poste de premier ministre.
Le risque d'une victoire de la gauche conduit la droite à mener entre les deux tours une campagne particulièrement active. Valéry Giscard d'Estaing s’engage personnellement et reprend sa thématique de l'élection présidentielle de 1974 en insistant sur les risques encourus par la France en cas de victoire de la gauche.
À LIRE AUSSI :La crise du Covid a-t-elle figé la donne politique pour l’opinion?
Les européennes, l'élection de tous les records
En France, comme dans les autres pays de l'Union, les élections européennes sont les mal-aimées des scrutins. Depuis la première élection des députés européens au suffrage universel, il y a trente ans, la participation moyenne dans l'Union européenne subit à chaque échéance une inexorable érosion, passant de 63 % en 1979 à 43,4 % en 2009. Un phénomène de fond amplifié par l'entrée des anciens pays d'Europe centrale et orientale, qui ont enregistré depuis 2004 des niveaux de participation particulièrement bas. La faible participation résulte avant tout de l'idée que l'issue de ces élections européennes est sans enjeu de pouvoir.
Plus forte abstention en 2009 : 59,4%
Seuls 40 % des électeurs français se sont déplacés pour aller voter aux élections européennes de 2009. Il s'agit du niveau de participation le plus bas jamais enregistré, toute élection confondue, en France. Mais le phénomène n'est pas, loin de là, une spécificité française. L’Hexagone est abonné à des taux de participation légèrement inférieurs à la moyenne européenne. Comme dans la plupart des autres pays, la participation aux scrutins européens y est en baisse régulière. Elle est passée de 60,7 % en 1979 à 42,8 % en 2004, ce qui la classait au 9e rang sur 27 États membres, dans le ventre mou de la participation européenne, avant de tomber à 40% en ce 7 juin 2009.
Plus faible abstention en 1979 : 39,3%
Il s'agit des premières élections européennes au suffrage universel direct pour le Parlement européen, les membres étant auparavant désignés par les parlements nationaux. Pour ce premier scrutin, les électeurs français se sont déplacés en nombre dans les bureaux de vote, avec une participation de 60,7 %, légèrement inférieure à la participation moyenne du continent (61,9 %). Il s'agit de la plus faible abstention pour ce type de scrutin. Les dernières élections européennes ont néanmoins constitué une bonne surprise. Il faut remonter à 1994 pour retrouver une abstention inférieure à 50% des inscrits. Ce scrutin revêtait une importance cruciale pour Emmanuel Macron puisqu'il s'agissait du premier grand test électoral de son quinquennat. Et donc l'occasion de jauger sa popularité, après la crise des « gilets jaunes ».
Les municipales en perte de vitesse
Alors que les municipales ont longtemps été avec la présidentielle l’élection la plus mobilisatrice, la participation tend à s’y aligner sur les autres scrutins. En effet l’abstention ne cesse de progresser depuis la fin des années 80 et elle s’est accentuée en 2008. Les maires sont de plus en plus mal élus. Les électeurs s’identifient moins que par le passé à une politique communale qui leur semble plus lointaine, y compris en milieu rural. Un sondage de l’Association des Maires de France, en 2018, relevait qu’un Français sur deux ne connaissait pas le nom de son maire. Les jeunes, qui s’identifient moins à l'échelon local que leurs aînés, s’abstiennent plus que l’ensemble de la population. En 2020, l’abstention chez les 18-34 ans a représenté 72 % des inscrits, selon l’enquête Ipsos Sopra Steria.
Plus forte abstention en 2020 : 58,6% au second tour
Parmi les 16,5 millions d'électeurs appelés à voter, ils sont nombreux à avoir boudé le scrutin. Le taux de participation s'établit à un peu plus de 41 % contre 62,1 % lors du précédent scrutin. Cette abstention historique s'inscrit dans le contexte de crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus, qui a freiné les électeurs, malgré des mesures sanitaires renforcées, alors que les candidats n'ont quasiment pas pu faire campagne, trois mois après un premier tour déjà marqué par une forte abstention. Dans de nombreuses villes, plus des trois quarts des électeurs n’ont pas pris la peine d’aller voter, comme à Roubaix (Nord) avec 77,25 % d’abstention. Certes, ces élections municipales se sont tenues dans des circonstances hors normes. L’épidémie a provoqué de nombreux morts, entraîné un effondrement économique et social. La question est de savoir si la peur des contaminations est le moteur principal de cette désaffection.
Plus faible abstention en 1983 : 20,3% au second tour
C’est le meilleur cru de la droite. Dans la foulée des cantonales de l’année précédente, la majorité est victime d’un vote sanction. Jacques Chirac, qui triomphe à Paris, parle d'un «avertissement sans équivoque». Mais l'ampleur de la claque surprend tout le monde. Au second tour, la gauche a réussi à mobiliser les abstentionnistes du premier tour. Elle limite la casse mais perd toutefois 31 villes de plus de 30.000 habitants - 16 dès le premier tour - dont plusieurs conquêtes de 1977. À commencer par Nantes. L’une des plus grosses surprises est la chute, dès le premier tour, du socialiste Hubert Dubedout à Grenoble, battu par un RPR de 34 ans, Alain Carignon. Le PS perd également Brest et Avignon et le PC Reims, Saint-Étienne, Nîmes et Béziers. En Île-de-France, l’opposition gagne 54 communes.
Référendums : des participations très variables en fonction du sujet
Cette procédure de vote permet de consulter directement les électeurs sur une question ou un texte, qui ne sera adopté qu'en cas de réponse positive. Neuf référendums ont été organisés sous la Ve République depuis l’adoption de la Constitution de 1958 (sans compter celui du 28 septembre 1958, approuvant l’adoption de la Constitution). Le général de Gaulle y a eu recours à six reprises dont quatre fois sous la Ve République.
Outre celui de septembre 1958 pour poser les bases du régime, il a ensuite utilisé cet outil à quatre autres reprises : pour valider sa politique d'autodétermination en Algérie (1961) ; pour l'autoriser à négocier un traité avec le futur gouvernement algérien (1962); pour établir l'élection du président de la République au suffrage universel direct (1962) ; et une dernière fois, sur la régionalisation et la réforme du Sénat (1969). Seules deux consultations ont vu le non l'emporter depuis 1958 : celle sur la régionalisation et la réforme du Sénat (1969) et celle, qui devait permettre la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe (2005).
Plus forte abstention : 69,8 % en 2000
En 2000, les électeurs doivent se prononcer sur la réduction du mandat présidentiel à cinq ans, sans qu’aucune autre réforme constitutionnelle ne soit votée à cette occasion (c’est le "quinquennat sec"). Le «oui» l’emporte avec 73,21% des suffrages exprimés. Mais 69,8% des Français ne se sont pas déplacés. Un record, plus élevé encore que les 63,1% d'abstention enregistrée en 1988 lors du référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie. Cette faible participation s’explique par la quasi-certitude d’une réponse positive, mais aussi par la faible dramatisation des enjeux par le président de la République, qui déclara: «Si les Français répondent oui, c'est très bien ; s'ils répondent non, c'est très bien.»
À LIRE AUSSI :En 60 ans, 10 référendums, 24 révisions, quelques abandons
Plus faible abstention : 19,9% en 1969
Les électeurs doivent se prononcer sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Le débat porte en réalité surtout sur le maintien ou non du général de Gaulle au pouvoir, après onze ans de présidence et un an après la crise de mai 1968. En définitive, le «non» l’emporte avec 52,41% des suffrages exprimés. En raison de l’enjeu politique majeur de la consultation, le taux d’abstention est le plus faible de tous les référendums organisés sous la Ve République : seulement 19,87%. Le général de Gaulle démissionne, le président du Sénat, Alain Poher, exerce l'intérim dès le 28 avril.
0 commentaires