PRÉPARER LA FRANCE À +4°C : AVEU D’ÉCHEC OU ANTICIPATION NÉCESSAIRE ?
Article rédigé le 9 mai 2023 par Lucie Toucy
En février dernier, le ministre de la Transition Écologique, Christophe Béchu, a annoncé l’installation d’un Comité de pilotage ministériel sur l’adaptation au changement climatique et a souligné l’importance de préparer la France à un réchauffement de +4 °C à la fin du siècle… S’adapter au réchauffement climatique, plutôt que de s’attaquer directement aux causes du problème, est-ce la bonne solution à adopter ?
Dans la synthèse de son sixème rapport d’évaluation, rendu public fin mars, le GIEC alerte sur le réchauffement climatique dans le monde avec une augmentation de la température mondiale de 1,1 °C par rapport à la période préindustrielle (1850-1900). Alors qu’on ne cesse de répéter qu’il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre, celles-ci ont continué d’augmenter au cours de cette dernière décennie, mais deux fois moins vite que lors de la décennie précédente.
Quant à l’objectif de l’Accord de Paris de ne pas dépasser un réchauffement global de 2 °C, voire de 1,5 °C, il devient de plus en plus difficile à atteindre à moins qu’il y ait une diminution radicale de nos émissions à l’échelle planétaire. « Est-ce que nous sommes capables d’ici 2050 de devenir tous végétariens, d’arrêter de prendre l’avion et la voiture ou de prendre des appartements plus petits et mieux isolés ? Pour moi, l’obstacle à l’Accord de Paris, il n’est pas climatique, il est humain », assure Stéphane La Branche, coordinateur scientifique du GIECo-IPBC.
Une chose est sûre, dans tous les scénarios examinés par le GIEC, le seuil de 1,5 °C de réchauffement global sera franchi au début des années 2030. Le rapport du GIEC indique :
« Le réchauffement attendu au niveau mondial en 2100, par rapport à la période 1850-1900, est d’environ +2 °C pour un scénario de faibles émissions de gaz à effet de serre (SSP1-2.6), +3 °C pour un scénario d’émissions modérées (SSP2-4.5), et +5 °C pour un scénario de fortes émissions (SSP5-8.5). »
Et la France dans tout ça ?
Le pays subit de plein fouet les effets du changement climatique, comme on a pu le remarquer cet hiver avec des températures particulièrement douces pour la saison et une forte sécheresse. Météo France indique dans son rapport :
« L’hiver 2023 se classe au 9e rang des moins arrosés depuis 1959. Le déficit pluviométrique a dépassé 75 % en février 2023, qui se classe au 4e rang des mois de février les plus secs sur la période 1959 – 2023. Cet hiver est la cinquième saison consécutive marquée par un déficit de précipitations et des températures plus élevées que la normale. »
De plus, le territoire métropolitain se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale. « En France, nous sommes déjà à 1,7 °C de réchauffement et la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre nous emmène vers environ 3 °C en 2050 et près de 4 °C en 2100 », ajoute Françoise Vimeux, climatologue et directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.
C’est pourquoi le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France, Christophe Béchu, a annoncé la mise en œuvre d’une nouvelle politique d’adaptation à travers l’installation d’un Comité de pilotage ministériel sur l’adaptation au changement climatique. Le communiqué de presse du ministère indique :
« Inspirée des travaux internationaux, notamment ceux du GIEC, cette stratégie s’appuiera sur des scénarios de référence reposant sur des trajectoires de réchauffement climatique d’ici à la fin du siècle. Cette stratégie permettra d’harmoniser l’ensemble des politiques publiques d’adaptation afin de prévenir les risques environnementaux, sociaux et économiques encourus dans chaque territoire. »
Ce comité va alors travailler sur différents scénarios de référence, dont celui d’un réchauffement à +4 °C qui ne respecterait pas l’Accord de Paris. « Loin d’être un signe de défaitisme, il s’agit de se préparer aux différents risques tout en poursuivant inlassablement, en parallèle, nos efforts pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et notre empreinte carbone », explique Christophe Béchu. Il ajoute dans une interview sur Europe 1 :
« Tant mieux si on n’arrive pas à 4 °C, mais ne pas s’y préparer c’est exposer nos concitoyens, nos agriculteurs, nos activités économiques à des risques sans leur donner les moyens d’y faire face. »
Cette décision du gouvernement, de se préparer à ce scénario climatique tout à fait probable pour la France, crée le débat. Certains y voient un manque d’ambition politique d’atténuation du réchauffement climatique et une volonté de se focaliser sur l’adaptation aux impacts de ce dernier sans agir en amont. « En resteront-ils à des scénarios issus des sciences naturelles ou vont-ils aborder de front la vraie question : celle de la construction de la résilience humaine et sociétale ? », s’interroge Stéphane La Branche concernant le comité.
Atténuation et adaptation : deux mesures complémentaires
Les mesures d’adaptation aux changements climatiques en cours sont nécessaires et doivent être prises rapidement pour réduire au maximum les impacts sur les populations et la biodiversité, mais elles doivent être accompagnées, en parallèle, par des politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. « Il est vrai que si on fait moins d’effort d’atténuation, on va avoir plus de problèmes d’adaptation. Mais commencer à penser maintenant qu’il faut faire que de l’atténuation et ne pas se préparer à l’adaptation, ce serait une erreur », assure Stéphane La Branche.
En effet, il ne faut pas oublier que nos émissions passées déterminent le réchauffement des 20 années à venir, c’est pourquoi « la température va encore augmenter au moins jusqu’à 2040-2050. Nous pouvons encore agir pour limiter le réchauffement sur la seconde moitié du XXIe siècle en diminuant drastiquement nos émissions », confirme la climatologue Françoise Vimeux.
D’après le sociologue du climat Stéphane La Branche, il y a trois gros chantiers d’adaptation urgents : la végétalisation, la rénovation des bâtiments résistants autant à la chaleur qu’au froid et enfin la modification des productions agricoles :
« Il y a de nouvelles céréales, comme le Sorghum par exemple, qui poussent dans des pays plus chauds et arides, et qui seraient parfaitement appropriées ici. Mais est-ce que c’est compatible avec l’art culinaire français ? Il va falloir commencer à faire du pain avec de nouvelles céréales. »
Cependant, se focaliser sur l’horizon 2100 n’est pas la bonne technique pour sensibiliser et pousser la population à l’action. « La capacité du cerveau humain ne permet pas de se représenter de quoi va avoir l’air 2100, alors que 2050 c’est déjà moins difficile à envisager », assure-t-il. Il faut également veiller à ne pas mener des politiques fondées sur la peur, car cela peut être contre-productif et pousser à la démobilisation :
« Psychologiquement, lorsqu’on offre un problème non résolu à quelqu’un, cela provoque des angoisses. Or, l’angoisse est un moteur d’inertie, de paralysie et d’inaction. »
Il faut, bien sûr, continuer à lancer des messages d’alerte, mais ils doivent être accompagnés de solutions concrètes :
« On a tendance à mettre beaucoup trop d’emphases sur la question des sciences naturelles et sur la compréhension du phénomène, et pas assez sur la capacité des sociétés, des individus et du territoire à s’adapter et à construire une résilience appropriée. »
L’inaction climatique de l’État français
Il ne faut surtout pas baisser les bras, il est encore temps d’agir, mais vite ! Le gouvernement français doit passer des paroles aux actes… En mars 2019, quatre associations environnementales, regroupées sous le nom de L’Affaire du Siècle, avaient saisi le tribunal administratif de Paris pour non-respect des engagements de la France dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Condamné pour inaction climatique en octobre 2021, le Tribunal avait ordonné à l’État de réparer le préjudice écologique causé par le dépassement illégal des budgets carbone entre 2015 et 2018, au plus tard, le 31 décembre 2022. L’échéance étant dépassée, les organisations de L’Affaire du Siècle estiment que :
« Les mesures prises jusqu’à présent par l’exécutif ne sont pas assez ambitieuses et que la baisse effective des émissions de gaz à effet de serre de la France depuis le jugement est, par ailleurs, principalement conjoncturelle, due à la crise du Covid et à la crise énergétique. Les mesures structurelles mises en place sont largement insuffisantes. »
De plus, elles rappellent qu’en 2020 le gouvernement a rehaussé les plafonds d’émissions de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) pour la période 2019-2023, en prévoyant une diminution des émissions françaises de 6 % et en augmentant l’objectif pour la période 2024-2028 à 12 %. « Autrement dit, alors qu’il faut accélérer, l’État a décidé de repousser à plus tard l’essentiel de l’effort », assure l’Affaire du Siècle dans un communiqué. D’après le rapport annuel 2022 du Haut Conseil pour le Climat :
« Des risques majeurs de ne pas atteindre les objectifs fixés par la France pour la réduction des gaz à effet de serre persistent. Seules 6 des 25 orientations de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) bénéficient de mesures au niveau requis pour l’atteinte des budgets carbone. »
Photo d'ouverture : Barrage de Bimont, près d'Aix-en-Provence - Jef Wodniack - @Shutterstock
Personnellement j'ai toujours pensé que ramener l'origine du réchauffement climatique au seul CO2 — et/ou la conversion des autres GES à cette unité étalon — procédait d'une arnaque.
Ayant travaillé pour le réseau Sortir du Nucléaire, puis ayant été administrateur individuel au Réseau Action Climat-France (RAC-F), j'ai toujours perçu que l'objectif de cette arnaque était de forcer l'adhésion à l'énergie nucléaire.
Quand on constate qu'un François Asselineau (que j'apprécie par ailleurs), comme tant d'autres, revendiquent aujourd'hui le statut d'énergie "propre" au nucléaire, je me dis que le lobby a bien réussi son coup.
Mais il y a une autre explication, complémentaire, qui me paraît très intéressante et que relève Philippe Bobola avec finesse, le CO2 qui ne représente en réalité dans l'atmosphère une proportion que de 0,04%, est aussi à l'origine de la Vie. A 0,02% les végétaux commencent à péricliter.
Le narratif biaisé du réchauffement climatique qui a été mis en place par Reagan et Thatcher avec la création de l'IPCC (en anglais, traduit fallacieusement dans les autres langues par l'équivalent de GIEC, le mot "expert" n'est pas compris dans le sigle anglais) permet aux mafias financières apatrides de contrôler encore un peu plus les populations en jouissant de les faire se mobiliser sur un faux sujet, ce qui leur permet de leur prendre encore de l'argent (telle la nouvelle monnaie du contrôle de la "taxe carbone") et de les pousser à réduire la Vie sur terre.
Comme dit Phillipe Bobola, le problème bien réel du monoxyde de carbone (et de toutes les autres pollutions industrielles) a été remplacé par le faux problème du dioxyde de carbone.
Philippe Bobola - Changement climatique: un outil politique ?https://odysee.com/@Rencontres2cara:7/philippe-bobola-changement-climatique-un:2?r=2kC3551ytz415bJZ88j7mm6yy6aNFbPp
https://crowdbunker.com/v/XuyPcG5RAN
https://youtu.be/9LLCxCIQ6SI
Pour le dernier prix Nobel de Physique (2022) John Clauser, il n’y a pas de crise climatique. Les températures mondiales sont à leur niveau de 1998
https://pgibertie.com/2023/05/09/pour-le-dernier-prix-nobel-de-physique-2022-john-clauser-il-ny-a-pas-de-crise-climatique-les-temperatures-mondiales-sont-a-leur-niveau-de-1998/