Aujourd'hui, nous poursuivons notre contre-analyse de l'Europe, révélant sa vraie nature "supra-nationale" d'Europe de la finance, autonomisée des peuples : histoire de déconstruire tous les mensonges, boniments, balivernes, fausses promesses, qui s'y attachent. Qui plus est, proférées par les candidats au scrutin européen en général, Manon Aubry en particulier, dont l'ignorance extrême du fonctionnement concret de l'Europe, même un savoir élémentaire, est en soi un grave problème politique en tant que tel, vu son statut de tête de liste de la FI.
Manon Aubry nous fait croire à un de ces bobards à la mode : la réalisation d'une "Europe sociale". sic) chère à son mentor : Jacques Delors. Cette "Europe heureuse", par opposition à la vie de bagne dans laquelle nous vivons, "grace" à l'Europe austeritaire, sensée répandre le bonheur, offrir une vie décente à chaque européen de l'Union, est en réalité une pure illusion, voire une imposture idéologique de première.
1)- D'abord, elle occulte la triste situation actuelle, à savoir, les 120 millions de pauvres, 32 millions de chômeurs comptés à ce jour par l'UE. L'Europe sociale", commme vague "promesse" (sans mode opératoire derriere) ne nous dit pas comment ces malheureux européens vont concrètement sortir de leur panade.
2°)-Ensuite, la réalisation d'un tel conte de fées n'est tout simplement pas possible. Comme l'explique très bien Jacques Sapir dans son blog de 2015, la réalisation de solutions anti-rigueur coûterait à l'Allemagne, la grande gagnante actuelle de la construction européenne austeritaire, PLUS DE +8 POINTS DE PIB ! Autrement dit, une somme tout à fait astronomique, que devraient payer notamment les rentiers allemands sur leurs propres économies.
3°)-Surtout, ce "voeu" d'une "Europe sociale" occulte le nécessaire rapport de forces pour y parvenir. Concrètement, le simple début de réalisation de cette "Europe sociale" supposerait une féroce guerre économique avec l'Allemagne, que la France, pays dominé de l'Union européenne n'a absolument pas les moyens de mener.
Mais ce n'est pas tout, le propos de Jacques Sapir est corroboré par celui de notre ami marxiste Ernesto Monteagudo. Lequel explique avec beaucoup de lucidité, que la réalisation de "l'Europe sociale" supposerait une lutte des classes 24 heures sur 24, et surtout une lutte des classes gagnante des classes populaires dans tous les pays de l'Union.
En clair, pour la situation française, il faudrait d'abord se débarrasser de l'oligarchie confisquant, via Macron, le pouvoir de notre pays, le gérant en coupes réglées : autrement dit, passer sur le corps des Arnault, Pinaut, Niel, Drahi, Rothschild, Bompard de Carrefour, Leclerc, Dassault fils etc.
Il faudrait aussi, pour obtenir un début d'Europe sociale que "tous" les Gilets Jaunes, les salariés descendent dans la rue, ainsi que tous les chômeurs, les retraités, les femmes au foyer, tous les jeunes lycéens et étudiants, afin d'obliger l'oligarchie française à accepter "l'Europe sociale". Avant de se confronter l 'oligarchie allemande, Berlin, assise sur son tas d'or, n'étant pas du tout résignée à perdre son argent préfère, au profit de "gueux" français pour lesquels elle n'éprouve que le plus profond mépris...!.
Cela supposerait donc un double combat, un double couvercle de domination à soulever, autrement dit, l'existence d'un rapport de forces favorable au Peuple français contre les Bourgeoisies nationale et allemande que, malheureusement, nous sommes très loin de posséder... !!
En vérité, "l'Europe sociale" est un conte que l'on substitue au réel. Un rêve d'autant plus popularisé, que le ou la politique qui le défend, ne veut pas sérieusement changer la réalité. A défaut de changer le monde, comme on disait dans les années 70.
Une preuve entre mille de la justesse de ce que l'on avance : à la fin des années 90, Jospin, Blair et Schroeder étaient tous les trois au pouvoir : France, Royaume-Uni et Allemagne. A aucun moment, ils n'ont essayé de se concerter pour construire "l'Europe sociale".
C'est même tout le contraire qui est arrivé, comme explique Jean-Luc Melenchon dans son ouvrage : "En quête de gauche", édition Balland, 2006. JLM raconte comment, au cours d'une réunion européenne de responsables socio- démocrates, Blair et Schroeder ont obligé Jospin à abandonner sa politique sociale suivie entre 1997 et 2000, la jugeant "trop à gauche"(sic) : création d'un million d emplois supplémentaires, 2 millions d'emplois jeunes, réduction du temps de travail, etc. Et qui plaisait beaucoup au Peuple français : 69% de français souhaitaient que Jospin poursuive cette politique sociale (cf sondage publié par Libération en mai 2000). Malheureusement, c'est ce qu'il a fait en 2001 en supprimant toutes les enveloppes sociales...!