Pour une nouvelle proposition politique, défendant véritablement les classes populaires et les petites classes moyennes !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie au mois de juin 2014, mis à jour le 8 juin 2023
POUR UNE REMISE A PLAT TOTALE.
Je n'aime pas le dernier billet de blog de Mélenchon. Je n'aime pas lire des propos-certes brillants, contre le redécoupage régional voulu par Hollande, quand la maison France brûle encore et encore. Les gens meurent, socialement parlant, à force de manque d'argent pour 80% d’entre eux (cf Sud Ouest du 1er mai 2010). Pareils à des torches vivantes.
"L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant" écrit René CHAR en 1950. “La mélancolie est une façon de voir la vie comme elle est” renchérit Gérard de Nerval. Comment un professionnel de la politique comme Mélenchon peut-il délaisser/oublier son combat central de toujours, construire une "autre gauche" (pour ma part, je préfère parler de "gauche critique"), combat qu'il mène depuis dix ans, comme il s'en explique longuement dans son excellent ouvrage "En quête de gauche", édition Balland, 2006, au profit de trois commentaires de détail sur le redécoupage des régions. Point de détail si on le compare à la misère immense de 15 millions de français, vivant avec beaucoup moins de 977 euros par mois.
On le sait : les dominants de l’oligarchie capitaliste mondialisée occidentale confisquent tous les pouvoirs et contre pouvoirs français, pour gérer le pays en coupes réglées : comme il n’a pas été possible de le faire depuis Pétain. Une même folie aux yeux de pierre organise la mort sociale et de masse de millions de gens parqués, regroupés en urgence dans la France périphérique : d’abord dans l'espace rural, les ouvriers forment 34,7% des actifs alors que les agriculteurs ne rassemblent que 8,2%, cf "Recherche le Peuple désespérément" de Gael Brustier et JP Huelin, édition Bourin, 2009. Puis dans la France péri-urbaine. Dans la France rurale et péri-urbaine vivent ceux qu'on ne voit et n'entend jamais. Et dont on ne parle jamais dans le débat politique.
Les ouvriers sont abandonnés aussi dans l'abstention. Abandonnés par les partis politiques dits "de gauche" au profit de thématiques petites-bourgeoises inoffensives pour le pouvoir, comme l’écologie et le redécoupage des régions. Le Front de Gauche et le Parti de Gauche participent de ce lâche abandon des classes populaires, dont on parle trop peu dans le programme l’Humain d’abord de 2012. En toute bonne conscience. Avec la superficialité de ceux qui ont laissé sur le bord du chemin la question sociale, comme on abandonne son chien pour partir en vacances. Alors que la priorité du moment est de procéder a une "remise à plat totale", comme le préconise l'article de Jacques COTTA dans son blog “La Sociale”, idée que je partage 5 sur 5.
En ajoutant remise à plat de tout ET réconciliation des deux coeurs de la gauche, gauche populaire et gauche petite-bourgeoise. Avec Mélenchon, j'ai le sentiment qu'on n'a pas du tout les mêmes analyses. Les mêmes arrière pensées. Les mêmes colères : contre le fascisme de l’Union Européenne supranationale, nous imposant ses réformes ( loi Khomri). Et ses Grandes Orientations de Politique Economique (GOPE) (voir vidéo de François Asselineau à ce sujet, postée le 7 juin 2023 sur la lettre politique indépendante).
Nous vivons dans une dictature, qui fait disparaître l'azur dans le crépuscule de cette non vie devenue la notre. Où il ne reste plus rien à vivre de beau, de neuf, que le travail exténuant des uns. L'inactivité forcée des autres. Où chacun contemple sa solitude, pourvu qu'elle soit moins pire que celle du voisin. Pour les classes populaires, ouvriers et chômeurs confondus, il ne reste plus rien. Rien que le discours du grand silence de ceux qui nous ont trahis depuis quarante ans, depuis les années quatre-vingt avec mitterrand. Et qui vont continuer tranquillement à le faire : coucou le PS, coucou Mélenchon.
Il ne reste plus rien, que la nuit éternelle d’outre-terre, faisant oublier la lumière, nuit éternelle attachée à tous ces morts vivants dont personne ne se soucie. A qui on préfère des sujets d' importance secondaire comme le redécoupage régional, l’écologie, le faux féminisme du collectif Me Too….
Il ne reste plus rien, que les lumières de l'esprit du philosophe Alain Badiou, pensée butte témoin de la grande philosophie politique française. Nous, les riennes et les riens, sommes recroquevillés dans le temps abandonné. Comme une vieille chose inutile. On ne parle que du baratin bobo, nullissime, mou du genou, patchwork rempli de propositions contradictoires, inapplicable, du programme de la France insoumise de 2022.
Alors, si tel est le projet de la France insoumise, je n'ai plus rien à y faire. Je n'ai pas soif de ses mensonges, pour me donner bonne conscience. Pas soif de cette mort de la "vraie" pensée et action de gauche, que suppose un énième rassemblement avec le PS et des européistes (EELV), tout ce qu’il y a de plus intégrés dans le capitalisme mondialisé occidental.
Voilà pourquoi nos avons créé le Rassemblement "Le Peuple d'abord", regroupant le Pôle de la Renaissance pour le Communisme Français, le Conseil National Souverain pour la Justice Sociale, le PARDEM (parti de la démondialisation), les Insoumis critiques, Les Franchement Insoumis, le courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux insoumis". Avec mes amis Monika Karbowska, Jilles Lazardeux, Philippe Meens et Dominique Kern, nous avons élaboré un programme politique en 44 points, proposant notamment la rédaction d’une nouvelle Constituante aux rond points des Gilets Jaunes, lieux de départ des manif, entreprises ne grève : esquisse d’un pouvoir à la base qui à terme gouvernera seul le pays. La suppression de tous les parlementaires, députés et sénateurs, pays 10 000 euros à ne rien faire. La sortie de la France de la zone euro en plan A, puis l’adhésion aux BRICS (Brésil, Russie Inde, Chine, Afrique du Sud), car nous sommes toujours dans une logique internationaliste. Une lutte contre les inégalités abyssales, passées d’un rapport de 1 à 20 dans les années soixante à un rapport de 1 à 400 aujourd’hui. A la place, nous proposons une échelle de 1 à 5 des salaires, et de 1 à 6 des revenus.
La nationalisation de Facebook, des banques et de nombreuses grandes entreprises stratégiques du pays. La suppression de la dette mondiale par une négociation d’état à état. Une réforme de l’hôpital avec notamment la création de 400 000 agents soignants. Pourquoi 400 000 ? Parce que c’est le nombre d’agents soignants supprimés en trente ans : l’hôpital est devenu une coquille vide.
Nous demandons aussi le rétablissement de l’échelle mobile, c’est à dire l’indexation des salaires et des retraites sur le coût de la vie. Des relèvements massifs des salaires et retraites. Un grand plan de rattrapage, afin de neutraliser la chute du niveau des salaires réels depuis les années 80. Une lutte frontale contre le chômage et la pauvreté : objectif : zéro chômeur, zéro pauvre. Une vie décente et joyeuse pour tous.
Comme disait Victor Hugo : “il me convient d’être avec les Peuples qui meurent (de pauvreté de masse). Je vous (à Mélenchon) plains d’être avec les hommes (macron) qui tuent” (sic).