Portrait de Diego Fusaro, philosophe marxiste !
Texte rédigé part Brigitte Bouzonnie et Wikipédia
1°)- Présentation Brigitte Bouzonnie : Diego Fusaro est un jeune philosophe italien de 38 ans, se réclamant du marxisme et de Gramsci. Il a rédigé une dizaine d’ouvrages, dont deux traduits en français : “L’Europe et le capitalisme. Pour rouvrir le futur”, édition Mimesis, 2916. Et : “Encore Marx. Le spectre qui revient”, Les éditions Ovadia. Pour la petite histoire, c’est notre regretté ami, Claude Karnooh, qui m’a fait connaitre cet auteur marxiste, dont personne pour le moment ne parle en France. J’ai lu les deux ouvrages traduits en français. Il vient de rédiger un ouvrage : “Golpe Globale. Capitalisme thérapeutique et Grand Reset”, édition PIemme, 2021 : et j’attend avec impatience qu’il soit traduit en français.
Notons que la traduction en Français des ouvrages de Diego Fusaro est effectué par notre camarade et philosophe Denis Collin, dont nous admirons les articles publiés sur le blog de Jacques Cotta.
La jeunesse et le style de Diego Fusaro lui valent une forte présence télévisuelle en Italie. Une importante notoriété médiatique. En particulier, il contribue à forger la pensée du Mouvement 5 étoiles (M5S).
Ce succès médiatique ne “va pas de soi” au regard des longues années d’hiver idéologiques, observées depuis le début des années quatre-vingt. Années d’hiver parfaitement décrites par Félix Guattari dans son ouvrage : ‘Les années d’hiver”, édition Les prairies ordinaires, 1989. Une plongée dans l’hiver idéologique mondial des années 80, qui ont vu le triomphe de l’idéologie libérale. Du seul marché. De la loi du plus fort, abattoir des plus faibles. Les marxistes traités “d’archéos”, de “cadavres, dont les os s’entrechoquent”, “poubelles de l’Histoire”, et on parle d’expérience.
Le succès de Diego Fusaro symbolise donc le retour en grâce de la pensée marxiste. On ne peut bien sûr que se réjouir de cet important et fantastique) évènement dans l’histoire des idées philosophiques et politiques : même si j’avoue ma surprise, après l’Himalaya d’injures déversés sur les penseurs marxistes : par exemple, un Alain Badiou, par les chiens de garde de l’idéologie dominante libérale.
Maintenant, il est évident que tous les Peuples de la planète sont profondément désorientés, par ce qu’ils vivent depuis deux ans, à “manger” du Covid chaque jour. Macron est une machine à désorienter les consciences. Draghi aussi. Inversement, l’idéologie marxiste propose des analyses claires, structurelles, pointant notamment la crise de suraccumulation du capital et la baisse du taux de profit. La concurrence chinoise (cf économiste marxiste Vincent Gouysse). La mise à mort sociale des Peuples : explosion du chômage et de la pauvreté de masse avec 15 millions de pauvres en France, selon nos calculs. Explosion du nombre de morts tout court à cause du Covid-19. Mais aussi de la gestion malveillante de ce dernier : confinement brutal. Sédentarité forcée génératrice de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Explosion de la consommation d’alcool et de drogues. Obésité à l’origine de crises cardiaques. Mise sur le marché de vaccins tueurs comprenant de l’oxyde de graphène.
Idéologiquement parlant, les Peuples sont livrés à eux même. Il est évident que les ouvrages marxistes, ceux de Diego Fusaro en particulier, leur donnent une boussole véritable pour comprendre ce qu’ils sont en train de vivre, quand les médias menteurs déversent des tourbillons de mensonges à chaque seconde.
a)-La pensée de Diego Fusaro est excellente, quand elle dénonce frontalement la violence inouïe du capitalisme mondialisé, notamment celui du capitalisme européen. Son fonctionnement mortifère et brutal. Dictature invisible et sans âme :
“Depuis sa genèse et sa venue au monde, ”dégoulinante de sang et de saleté de la tête aux pieds”, pour reprendre la formule de Marx, le Capital fait valoir sa tendance à forger les rapports de force à sa propre image.(…)Le fait que la violence aujourd’hui ne soit plus exercée sous sa forme traditionnelle directe, par le biais de leaders charismatiques (Hitler, Mussolini), et ait été déployée sous une forme silencieuse, anonyme, et apparemment irrésistible et invisible de l’économie. Ou bien encore de la dictature des marchés transnationaux qui ne se voient pas, si ce n’est dans leurs effets désastreux pour la vie humaine et planétaire (chômage et pauvreté de masse par délocalisation des activités), perpétue la violence sous une forme économique, rendant impossible toute liberté qui ne soit pas celle de l’achat, de la consommation, et de l’expression d’opinions insignifiantes par rapport à l’idéologie dominante”(sic).
L’actuel système eurocratique impose, par le biais du processus de dépolitisation et d’absolutisation de l’économie, la violence en tant que catégorie économiquement immanente (Lukacs). Il s’agit de l’apogée du triomphe du capitalisme absolu post-1989. Le non renouvellement des contrats de travail, du à l’inflexible ordre économique, ainsi que l’augmentation de l’âge pour bénéficier d’une retraite à taux plein. La réduction sauvage des salaires, Les sacrifices des peuples au nom du marché. Et de manière plus générale l’expropriation du futur en tant que dimension projetée : ce sont tous les signaux qui révèlent de façon adamantine, non seulement que “la main invisible du marché” n’existe pas, mais également que l‘économie est politique et violence” (sic),
“Aujourd’hui, l’Europe est unie uniquement sur les bases de la Banque Centrale Européenne et de l’eurocratie qui en résulte et dans laquelle se réalise, par l’intermédiaire de la violence silencieuse de l’économie, l’oppression des Peuples, laquelle était obtenue au XIXème siècle, moyennant le déploiement des chars d’assaut et des détachements militaires, imposant aux états dépourvus de leur souveraineté, quarante-huit heures de délai, comme dans les ultimatums politiques et guerriers classiques, afin d’adopter les mesures adéquates”’sic). (cf “L’Europe et le capitalisme. Pour rouvrir le futur”, édition Mimesis, 2016.
b)-En revanche, Diego Fusaro occulte la capacité de résistance des Peuples. Ce faisant, il s’interdit de penser toute capacité, velléité de résistance populaire anti système, anti capitaliste, qui auraient selon lui, totalement disparu. Ce constat vaut pour son livre : “L’Europe et le capitalisme”, op cit.
Diego Fusaro développe l’image d’un capitalisme, jamais limité par de sérieuses contradictions de classes : absence dans ses analyses d’un Mai 68 ouvrier avec 17 millions de grévistes dans la rue. Absence dans ses livres des “années rouges” (“1968-1978”), qui ont vu un nombre record de journées individuelles non travaillées pour fait de grève, surtout l’année 1975. Absence dans son raisonnement du mouvement social de 1995 qui a fait céder Juppé. De la mobilisation contre la réforme des retraites de 2009 contre Sarkosy, qui a failli réussir, dixit Jean-Louis Borloo, qu’on ne peut pas traiter de bolchevique. Du mouvement contre la loi Khomri, qui n’a été adoptée qu’à la faveur du 49-3. Des courageux Gilets Jaunes. Rien sur les mobilisations chaque samedi de l’été 2021 contre l’obligation vaccinale déguisée imposée par Macron, avec des chiffres fantastiques : 3,6 millions de manifestants, rien que pour la journée du 31 juillet 2021.
Diego Fusaro postule l’incapacité des peuples à se battre face à la machine totalitaire du capitalisme absolu, alors que ces derniers se sont battus avec beaucoup de courage. Continuent de se battre, comme le montre en ce moment les manifestations des américains contre l’obligation vaccinales observées à Los Angeles (Californie). Des hollandais à Rotterdam. Sans oublier une Italie comptant un million de manifestants au mois d’octobre 2021 contre la dictature sanitaire.
Pour finir, on dira que la critique du capitalisme développée par Diego Fusaro est un peu sommaire, un peu “brute de décoffrage”. Elle fait penser à une version actualisée, moderne du “Manifeste du Parti Communiste” rédigé en 1848 par Karl Marx et Friedrich Engels. Il lui manque une critique des différentes classes sociales : ainsi, la Classe moyenne n’est jamais abordée comme problème spécifique, à la différence d’un Alain Badiou, qui en parle longuement dans son ouvrage : “Notre mal vient de plus loin. Penser les tueries du 13 novembre”, édition Fayard, 2016. Et sa conférence du même nom. De même, Fusaro ne parle pas des émeutes historiques, que ce même Alain Badiou analyse, et dont il fait la typologie, dans son ouvrage : “Le réveil de l’Histoire”, édition Lignes, 2012. Certainement le meilleur ouvrage écrit sur le sujet.
2°)- Extraits de la fiche Wikipedia : Biographie
(38 ans)
Turin
NationalitéItalienne
FormationUniversité de Turin (baccalauréat universitaire en lettres)
Université de Turin (maîtrise universitaire ès lettres)
Université Vie-Santé Saint-Raphaël (Philosophiæ doctor) (jusqu'en 2010)
Activités : Essayiste, blogueur, traducteur, personnalité médiatique
Autres informationsA travaillé pourUniversité Vie-Santé Saint-Raphaël (2011-2016)
MaîtreCostanzo Preve
Directeurs de thèse Andrea Tagliapietra, Pier Paolo Portinaro (d)
Site web(it) www.diegofusaro.com
Diego Fusaro, né le 15 juin 1983 à Turin, est un essayiste italien.
Sommaire
Biographie
Carrière
Élève de Costanzo Preve et Gianni Vattimo, il est diplômé à Turin en histoire de la philosophie, et obtient un doctorat en philosophie de l'histoire à l'Université Vie-Santé Saint-Raphaël de Milan, avec une thèse sur Reinhart Koselleck1.
Un temps chercheur à l'Université de Bielefeld (Allemagne)1, Diego Fusaro se réclame entre autres de Karl Marx et d'Antonio Gramsci, mais aussi de Giovanni Gentile et Martin Heidegger2. Il a également travaillé sur la pensée de Johann Gottlieb Fichte, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, et sur l'histoire des concepts1.
Il a publié plusieurs essais chez Bompiani, Feltrinelli et Einaudi2, dirige la série philosophique "I Cento Talleri” de la maison d'édition Il Prato et est chroniqueur pour La Stampa et Il Fatto Quotidiano1.
Il est intervenant en philosophie politique de l'Institut des hautes études stratégiques et politiques (IASSP)1.
Pensée politique
Diego Fusaro se réclame entre autres de Karl Marx et d'Antonio Gramsci, mais aussi de Giovanni Gentile et Martin Heidegger. Il a également travaillé sur la pensée de Hegel, Gramsci et Koselleck, et publié plusieurs essais chez Bompiani, Feltrinelli et Einaudi2.
Il considère que l'opposition entre la gauche et la droite est dépassée à l'époque du capitalisme financier et du mondialisme, réunissant dans ses écrits et dans ses intervention un discours de gauche nationale, des idées de la droite sociale et des sous-entendus complotistes2.
Il s'oppose à l'euro, critique une dictature financière, que George Soros incarne à ses yeux, dénonce la théorie du genre, s'inquiète de l'immigration massive3 et soutient les mouvements anti-vaccination2
Sa jeunesse et son style lui vaut une forte présence télévisuelle et une notoriété médiatique3.
Il contribue à forger la pensée du Mouvement 5 étoiles (M5S) et, selon certains, a conçu l'entente entre la Lega et le M5S4, 5. Proche du courant d'extrême-droite Nouvelle Droite d’Alain de Benoist, il est qualifié par la philosophe Donatella di Cesare, de « philosophe de téléréalité », xénophobe et l’antisémite3. L'historien Steven Forti l'assimile à la mouvance rouge-brun2.
En 2018, il participe à des réunions, dont la fête nationale à Grosseto, du groupe nationaliste-révolutionnaire et néofasciste Casa Pound, pour lequel il écrit dans les colonnes de son hebdomadaire, Il Primato Nazionale2.
En 2019, il lance la création du parti populiste et conservateur Vox Italia, issu d'une scission du Mouvement 5 étoiles6, puis Ancora Italia après le rapprochement de deux dirigeants avec le parti Italexit de Gianluigi Paragone7.
Publications[modifier
Ouvrages traduits en français
Diego Fusaro (trad. de l'italien par Damien Bondavalli et Denis Collin), L'Europe et le Capitalisme : Pour rouvrir le futur [« Europa e capitalismo: per riaprire il futuro »], Milan/Paris, Éditions Mimésis, coll. « Philosophie » (no 41), 2016, 120 p. (ISBN 978-88-6976-007-5).
Diego Fusaro (trad. de l'italien par Alessandro Leiduan, préf. Gianni Vattimo), Encore Marx ! : Le spectre qui revient, Nice, Éditions Ovadia, coll. « Chemins de pensée », 2018, 180 p. (ISBN 978-2-36392-292-2).
Notes et références
↑ Revenir plus haut en :a b c d et e (en-US) « Dipartimenti » [archive], sur IASSP (consulté le 23 octobre 2021)
↑ Revenir plus haut en :a b c d e f et g (it) « Un fantasma si aggira per l’Italia: il rossobrunismo » [archive], sur Rolling Stone Italia, 20 septembre 2018 (consulté le 24 février 2021)
↑ Revenir plus haut en :a b et c « Le cas Fusaro » [archive], sur Le Grand Continent, 27 octobre 2018 (consulté le 13 février 2021)
↑ Alphonse Moura, « Emmanuel Macron face au défi italien » [archive], sur lefigaro.fr, 28 mai 2018 (consulté le 30 octobre 2018).
↑ Emmanuel Defouloy, « La Gauche et l'Immigration » [archive], sur land.lu, 21 septembre 2018 (consulté le 30 octobre 2018).
↑ (it) « Perché Vox, il nuovo partito di Diego Fusaro, è una cosa seria » [archive], sur Wired, 19 septembre 2019 (consulté le 8 janvier 2021)
↑ (it) « Vox Italia, Fusaro: "Paragone ha una sola 'issue', fuori dall'euro e dall'UE" » [archive], sur Affaritaliani.it (consulté le 23 octobre 2021)