Piketty est un parfait produit de l'écurie Rosanvallon, au service de la CFDT, porte-étendard de la collaboration de classes
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2015
1°)- Brigitte Bouzonnie : En théorie tu as absolument raison. Sauf, que tu oublies une chose : Piketty est un parfait produit de l'écurie Rosanvallon, au service de la deuxième gauche, tendance CFDT, porte-étendard de la collaboration de classes, et de la défense des intérêts de la seule petite-bourgeoisie : voir en ce sens, ce qu'écrit Alain Accardo sur ces opportunistes, dans son livre : Le petit-bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques de la Classe moyenne, édition Agone, 2009. Idem pour Piketty.
Son ouvrage sur les inégalités, réduite à n'être "que" de nature idéologique, est une resucée "moderne" de la "participation" voulue en 1965 par De Gaulle : c'est dire si Piketty ne met pas la mode au pays ! Et, surtout, une façon de "nier", "euphémiser" les inégalités salariales qui, elles, sont abyssales. Et ne peuvent en aucune façon faire l'objet d'une collaboration employeur/salariés !
2°)-Patrick Feldstein : Brigitte Pascall Merci de rappeler, ceci dit sans aucune ironie de ma part son origine idéologique. Après il me semble que nous risquons de tomber dans un faux débat de type l'oeuf avant la poule et inversement quand à l'origine des inégalités. Celles ci aussi abyssales soient elles sont la cause ou la conséquence du capitalisme. Est ce l'approche par la grille d'analyse marxiste qui mais en lumière les inégalités en tant que conséquences ou bien est ce l'idéologie posée comme culture dominante dont découleraient les inégalités ? Je lance le débat
3°)-Brigitte Bouzonnie : Dans ton analyse il y a un implicite que je ne partage pas : tu vois la situation à partir du binôme Marx/Piketty. Moi je la vois à partir du trinôme Marx/Gramsci/Piketty. Ou pour dire les choses simplement, Piketty ne détient pas le monopole de l'idéologique. Il n est que la très pâle copie de Gramsci, qui le premier, a pensé les inégalités sur le terrain idéologique : dénonçant l'idéologie dominante appelée "sens commun". Et préconisant "l'esprit de scission" vis à vis de cette idéologie dominante : ce que ne fait absolument pas Piketty, qui participe de cette idéologie dominante. Donc, sur la question des inégalités, OK pour un binôme Marx/Gramsci, mais pas d'accord pour un binôme Marx/Piketty !
4°)-Patrick Feldstein : Ce n'est pas parce que Piketty omet d'intégrer dans sa réflexion l'esprit de scission cher à Gramsci qu'il faut tout de suite considérer qu'il participe à cette idéologie dominante. Je persiste à croire que son analyse est certes incomplète mais néanmoins pertinente parce qu'elle participe au débat et permet un élargissement de celui ci de l'analyse marxiste orthodoxe qui devient selon moi trop restrictive.
5°)-Brigitte Bouzonnie : On voit que tu ne connais pas l'état du marxisme au 21ème siècle : le marxisme économiste de Marx a cédé la place depuis belle lurette à un gramscisme, c'est à dire, le primat de l'idéologique. Piketty est juste dans la voiture balai pour récupérer les miettes du succès d'une idée, qu'il n'a même pas eu par lui même !
6°)-Patrick Feldstein Brigitte Pascall Je concède que je suis resté sur les fondamentaux du marxisme économique. Je vais reprendre Gramsci.
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