Pierre-Yves Rougeyron : "Bonnes années de luttes !"
Mes compagnons, mes camarades,
Il y a peu à dire pour des voeux où le traditionnel "bonne année" devrait s'accompagner d'un "bonne chance" empreint d'angoisse. Alors oui, ils vont continuer dans leur volonté de destruction en pariant sur une crise qui est depuis le début une crise politique.
Politique car elle illustre jusqu'à la caricature les traits de notre époque. Notre époque est un inter-monde ou un demi-monde (comme il y a des demies-mondaines) un lieu où naisse les monstres comme disait Gramsci, la jonction délicate et dangereuse de la putréfaction d'un temps et du mystère des origines d'un autre.
Depuis la fin de la Guerre froide, l'Occident vend de la peur. Incapable de se renouveler profondément et de régler une crise existentielle profonde masquée par une adversité largement factice, nous renouvelons nos stocks d'ennemis du barbu islamiste à nos portes au virus mortel à nos fenêtres (RIP au dessus d'1M59) comme on renouvelle son stock d'anxiolytiques. Un groupe social et une classe d'âge dépourvu de la fougue industrieuse et parfois imaginative du bourgeois d'antan (ce qui le rendait à peine supportable) ont fait dont de leurs névroses à l'Occident. Et comme la matérialité de la souveraineté nous a échappé le monde de demain nous surclasse silencieusement. Par de char dans la shame-pride funèbre de l'Homo Panicus.
Alors que faire disait le Grand Ancêtre ? Comme le disaient les anarcho-syndicalistes : Donner à l'ouvrier la science de son propre malheur. C'est ce que nous devons à nos frères. Rien n'est fortuit. Aucune malédiction ni faute à pas de bol dans cela, un enchevêtrement de relations politiques, économiques, culturelles illustrant des rapports de domination et de classes à travers l'Histoire. Le tout baignant dans le chaos de l'hétérotélie. D'où l'importance de l'éducation populaire et politique. Bander l'arc qui rendra l'Action possible. L'autre travail sur soi par la vertu de force. Eviter d'avoir à choisir entre le fardeau d'être des lâches instruits et la déveine d'être des brutes débiles. Vaste programme.
Je vous souhaite le meilleur à tous et j'espère que dès que les brumes électorales se seront dissipées nous pourrons nous retrouver et affronter ensemble un examen de conscience fraternelle pour mieux renaître.
Puisque tout recommence toujours disait le grand Charles, luttons en ce temps comme dans ceux qui suivront pour le peu de choses qu'une vie donne réellement : le labeur déployé et les enfants (par la lignée ou l'esprit) qu'on laissera. Tout le reste c'est de la Mélenchonite.
Votre dévoué
Bonne année