Petits bijoux d'analyse de Alain Badiou (15), qui pointe "une vie remplacée par la survie, la volonté de changer le monde par le divertissement des classes moyennes boboïsées"(sic).
Citation politique de Alain Badiou choisies et commentées le 11 mai 2023 par Brigitte Bouzonnie
1°)-Alain Badiou :
1-1°)-*On a remplacé la vie par la survie, le réel par le divertissement des classes moyennes boboïsées. La vie est désorientée par l'absence de Vérité. Ce qui règle le monde, c'est le CONSENTEMENT qu'il en soit ainsi, sans Révolution. C'est "l'humble corruption" de chacun”(sic) (A la recherche du réel perdu", édition ouvertures- Fayard, 2015).
1-2°)-*Une vie, abritée de tout réel, idée du Communisme, continue, perdure. Les gens s'installent dans l'existence, gèrent cette humble corruption. Renoncent à tort. LA SUBJECTIVITE DU RENONCEMENT S' IMPOSE...
1-3°)-*Le réel d'une image ciné, c'est ce qui est HORS CHAMP. Le hors champ est ce qui est impossible à filmer, le hors champ est l'infini de l'image cinématographique. Le Réel en politique, c'est ce point rejeté dans l'impossibilité latente de son pouvoir réel. MARX dit : " le réel de la politique révolutionnaire, c'est le dépérissement de l'Etat"'. Dans le champ politique, le hors champ, c'est ce qui est hors Etat, ce qui n'est pas sous la contrainte de l 'Etat. LE REEL EN POLITIQUE, C'EST L’IDEE DE REVOLUTION, C'EST L'IDEE DE COMMUNISME....!
1-4°)-*Pour faire advenir le réel, le communisme, il faut détruire la puissance de la première formalisation, celle de l'Etat. La Politique c'est l'art de l'IMPOSSIBLE, l'art de faire advenir le hors champ dans le champ, le non Etat dans la politique limitée à l'Etat.
Le réel du capitalisme c'est l'idée de communisme mise en oeuvre.
1-5°)-*En 1917, l'Histoire allait accoucher d'un monde nouveau, qui serait le réel du monde ancien. Il y a un héroïsme à affirmer que l'impossible existe. La petite jouissance de la classe moyenne exige que rien d'héroïque n'arrive ....
1-6°)-*”Dans le première moitié du XXème siècle, des millions d’hommes ont partagé l’idée que l’histoire allait accoucher du réel (révolution). Et ils étaient prêt à payer le prix, fut-il exorbitant, de cette naissance. L’Histoire, grâce au terrible labeur de la conviction, allait accoucher d’un monde nouveau, qui serait le réel du monde ancien, exactement comme le nombre infini est le réel de l’arithmétique ordinaire. Ce qui aujourd’hui dans le monde de la classe moyenne en proie à son divertissement, parait effroyable et scandaleux, le consentement à des violences, des millions de gens ont pensé que cela valait la peine tout simplement. S’il s’agit d’aider à la naissance d’un monde nouveau qui sera ni plus ni moins l’accomplissement réel de l’Histoire toute entière”.
1-7°)-Le bonheur n’est pas la possibilité de la satisfaction de chacun. Le bonheur n’est pas l’idée abstraite d’une bonne société dans laquelle chacun est satisfait. Le bonheur, c’est la subjectivité d’une tâche difficile : se débrouiller avec les conséquences d’un évènement et découvrir, sous l’existence terne et molle dans notre monde, les possibilités lumineuses offertes par le réel (révolution) affirmatif, dont la loi de ce monde était la négation cachée. Le bonheur, c’est de jouir de l’existence puissante et créatrice de quelque chose, qui du point de vue de notre monde, était impossible” (Métaphysique du bonheur réel, collection Métamorphoses, PUF, 2015).
2°)-Brigitte Bouzonnie
Comme écrit justement Alain Badiou : “la vraie vie (changer le monde) a été remplacée par la survie, le divertissement des classes moyennes boboïsées” (sic). Ce “divertissement” au sens pascalien du terme, c’est à dire, la peur terrible de rester seul(e) dans une chambre, c’est le plus souvent, dans la France 2023, la consommation de drogue qui explose. La pratique sexuelle de la pédophilie “devenue la norme”, dit Poutine dans son discours du 24 février 2023.
Comment en est-on arrivé là ?
2-1°)-Changement de bloc historique :
Les classes moyennes ont abandonné le bloc historique formé par les classes populaires alliées aux intellectuels au sens large : ce que l’on appelait le “peuple de gauche” dans les années soixante-dix. Les citadins bobos se sont ralliés à la Bourgeoisie afin que rien ne change. Bourgeoisie et classe moyenne ont fait en sorte que l’immobilisme social soit l’alpha et l’oméga de notre société. Comme dit Emmanuel Todd : “notre société est devenue une Belle au bois dormant”(sic).
2-2°)-Le champ du refoulé est devenu un véritable cimetière des éléphants :
Résultat : toutes les questions primordiales, sans solution dans la société libérale mondialisée actuelle ont été renvoyées, refoulées à coup de pieds dans le hors champ :
a°)-Le réel “Faire la Révolution"/changer le monde” post-68 ard a été mis au rancart du refoulé.
b°)-L’ampleur du chômage et de la pauvreté (6 à 9 millionsde chômeurs, 15 millions de pauvres selon nos calculs) a également basculé dans le non dit, le hors champ.
c°)-80% de la population a du mal à joindre les deux bouts (cf Sud Ouest du 1er mai 2010). La faute à qui ? Aux salaires qui stagnent depuis les années 80 et à la suppression de l’échelle mobile en 1983, soit un crédit de 300 milliards d’euros données aux entreprises (chiffre Martine Orange). Or, malgré son acuité, ce problème n’apparait jamais dans l’agenda politique des gouvernements de droite et de gauche, étant renvoyé dans le hors pensé.
d°)-La liquidation de nos Libertés Publiques est soigneusement tue. Par exemple, la fin du droit de manifester, droit constitutionnellement reconnu, est jugée “normale”, “allant de soi”, par des responsables de la France Insoumise corrompus. Macroncompatibles. “Il faut critiquer macron mais pas trop” dixit le beefsteackard Cobière.
L’application de la loi de 1884 a toujours été très libérale. Dans les années soixante-dix, période record de conflictualité et de mobilisations dans la rue, toutes les manifestations anti Giscard étaient autorisées. Sauf de petites manifestations politiques d’un millier de personnes devant les ambassades israéliennes, iraniennes, jordaniennes…. afin de ne pas créer d’incidents diplomatiques avec le Shah d’Iran par exemple. Ces rassemblement politiques représentaient 1 à 2% du volume total des manifestations. Or aujourd’hui, personne ne moufte quand tel ou tel préfet supprime le droit de manifester. C’est “normal” !
e°)- La fausse pandémie de COVID, et le nombre de millions de morts qu’elle génère, nous est présentée comme “inévitable”, “obligée”. En réalité, et comme le montre l’excellent article rédigé par mon amie Monika Karbowska, la pandémie virale est un scénario imaginé par Bush junior et Dick Cheney dès 2002. Avec les “dark winter”, où on confine et vaccine la population contre la variole. tandis que les médis “gèrent” l’opinion : voir son article collector : “comment, en vingt ans, la pandémie virale a été gérée comme une guerre bioterroriste”, que je vais reposter sur la lettre politique indépendante.
f°)-La dégringolade intellectuelle de la société française concomitante avec l’abandon de notre culture humaniste de haut niveau (Voltaire, Rousseau, l’Encyclopédie, Victor Hugo…) est un sujet tabou. Renvoyé dans la boite noire de l’impensé avec tous les autres sujets qui fâchent. Remplacée par une culture américaine bas de gamme.
2-3°)-Il faut rompre avec l’idéologie sournoise du renoncement, qui a renoncé à tout lendemain meilleur
Par ailleurs, IL FAUT FAIRE UN BILAN CRITIQUE DU RENONCEMENT AUX IDEOLOGIES COMMUNISTES DEPUIS 45 ANS...Ce que je retiens de l'ouvrage de BADIOU, c'est qu'il faut faire le deuil, l'examen critique d'une société sans idéologie, comme nous la vivons depuis Giscard. Société sans idéologie qui ne véhicule que la petite joie de la marchandise. Et dire aux gens : " voyez : on a renoncé aux " lendemains qui chantent", à l'idée de "Révolution" : mais la société que l'on a mise à la place est MILLE FOIS PIRE, car elle est totalement sans espoir d'une société nouvelle plus juste, proposant une vie lumineuse, libre et décente à la société française, dont la paupérisation est hélas bien avancée.
Il faut rompre avec l’idéologie sournoise du renoncement qui a renoncé à tout lendemain meilleur ....Sans comprendre que ces désabusés/désabusants participent directement de l'idéologie dominante d'être goguenard(e), amertumés sur tout, c'est très "chic", très "tendance" dans les diners en ville, désabusés surtout sur tous LES REVES, les UTOPIES REVOLUTIONNAIRES de société meilleure d'émancipation des classes populaires...Ce sont les premiers manipulés par macron et ses potes, pour qui ils font le jeu au delà de tout espoir....
En clair, et comme écrit Alain Badiou, il faut faire advenir un autre Monde, caché, dissimulé sous l'existence terne et molle de la société libérale. Inventer une autre société, où chacun(e) aura une vie décente, soit par un emploi correctement rémunéré, soit par un revenu de base conséquent.
Où chacun trouvera le goût d’un futur heureux, sentiment qui a totalement disparu dans la société française 2023. Est mort l'espoir d'un futur lumineux. D'un avenir meilleur pour tous, alors que notre existence actuelle est ramenée à la seule survie : 80% des français ont du mal à boucler leurs fins de mois (cf Sud Ouest du 1er mai 2010). 7,4 millions de français vivent de minima sociaux (chiffre DREES). Or, face à cette victoire idéologique incontestable du pouvoir en place sur nos têtes et nos coeurs, imposant le présent comme référence unique, tout le monde obéit craintivement. En silence. Personne ne moufte. Jamais nos supposées “élites” de “gôche” politique et syndicale n’y trouvent à redire.
Voilà pourquoi nous avons créé le Rassemblement "Le Peuple d'abord", regroupant le Pôle de la Renaissance pour le Communisme Français, le Conseil National Souverain pour la Justice Sociale, le PARDEM (parti de la démondialisation), les Insoumis critiques, Les Franchement Insoumis, le courant interne/externe à la FI : "Rupture, Pouvoir aux insoumis". Avec mes amis Philippe Meens et Dominique Kern, nous avons élaboré un programme politique en 43 points proposant notamment la rédaction d’une nouvelle Constitution aux ronds points des Gilets Jaunes, lieux de départ de manifs, entreprises en grève, esquisse d’un pouvoir à la base qui à terme gouvernera seul le pays. Une vie décente et joyeuse pour tous, débarrassée à jamais du chômage et de la pauvreté de masse. Des maladies et des vaccins tueurs “anti Covid”.
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