Petits bijoux d'analyse rédigés par Alain Badiou (17). Aujourd'hui, le philosophe parle de l'arrogance et de la liquidation de la classe moyenne !
Citations politiques choisies et rassemblées par Brigitte Bouzonnie le 13 mai 2023
Aujourd'hui, le philosophe parle de la liquidation de la classe moyenne.
1°)-Alain Badiou : “Subjectivité des classes moyennes. Un très grand contentement de soi, pour la classe moyenne occidentale, européenne et japonaise. Une arrogance historique. Mais avec la menace constante de se voir licenciée de l’entreprise. Les Gouvernements ”démocrates” jouent sur cette peur de la Classe moyenne, dirigée contre la masse des plus démunis. Il existe une guerre civile rampante. Au nom des intérêts organisationnels de la Classe moyenne, on désigne quand même les millions de pauvres français, comme les responsables de la situation périlleuse dans laquelle se trouve la petite bourgeoisie française” (conférence de Alain Badiou du 18 novembre 2015 au théâtre d’Aubervilliers, suite aux tueries de masses du 13 novembre 2015).
*Nous avons une société, qui prend toutes les mesures, afin que les riches deviennent plus riches. Et pour entretenir de façon coûteuse les classes moyennes, qui forment l’armée de secours des riches” (sic) (cf Le réveil de l’Histoire, édition Lignes, 2012)
2°)- Brigitte Bouzonnie : Alain Badiou parle avec lucidité et de façon originale du problème très complexe du positionnement et de la liquidation de la petite-bourgeoisie dans notre société française 2023. a)-Son arrogance extrême et sa haine du populaire : des classes populaires. b)-Sa fragilité extrême, étant condamnée par le capitalisme mondialisé occidental, afin de lutter contre la chute de son taux de profit.
Reprenons l’histoire de la petite-bourgeoisie. Les classes moyennes ont abandonné le bloc historique formé par les classes populaires alliées aux intellectuels au sens large : ce que l’on appelait le “peuple de gauche” dans les années soixante-dix. Les citadins bobos se sont ralliés à la Bourgeoisie afin que rien ne change. Bourgeoisie et classe moyenne ont fait en sorte que l’immobilisme social soit l’alpha et l’oméga de notre société. Comme dit Emmanuel Todd : “notre société est devenue une Belle au bois dormant”(sic).
Comme écrit Alain Badiou, La classe moyenne ralliée à la Bourgeoisie est d’une grande arrogance. Prétendant à l’hégémonie culturelle sur le reste de la société, comme analyse très bien le sociologue proche de Pierre Bourdieu, Alain Accardo dans son livre : “Le petit-bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes”, contre-feux, édition Agone, 2009.
Les classes moyennes cuvée 2023 n’ont pas vocation à combattre la domination sociale, mais au contraire à y participer, pour aider à son accomplissement. Avec leur développement numérique, elles ont un poids spécifique grandissant, tout en voulant intégrer les classes supérieures. Voilà pourquoi elles ont créé un véritable establishment petit-bourgeois, composé de fractions de la classe moyenne disposant le plus de capital culturel. Leur style de vie, leur divertissement (shit, pédophilie), elle l’impose au reste de la société française. Alain Accardo qualifie ce processus de “moyennisation de la société française”. Autrement dit, les enfants d’ouvriers rêvent, via internet, de devenir des bobos, de reprendre à leur compte ce mode de vie.
Les classes moyennes sont très anesthésiées, sur le plan moral. Alain Accardo parle même de “décomposition morale”(sic).
Mais, comme chacun sait : le taux de profit de la Bourgeoisie est en chute libre. Voilà pourquoi Macron veut sacrifier à son tour les classes moyennes, au profit des seuls ultra riches.
-Comme explique l’économiste hétérodoxe de droite, Philippe Béchade, aux Etats-Unis, et afin de faire monter le cours de la bourse, on n’hésite pas à licencier des charrettes de salariés qualifiés relevant de la petite-bourgeoisie.
-De plus, et dans son article “Sur les rails du grand Reset. Le petit train de l’horreur”, publié sur le site Réseau International le 4 décembre 2020 ( posté ce jour sur la lettre politique indépendante), l’économiste marxiste Vincent Gouysse montre comment, à la faveur de la pandémie de Covid, du million de licenciements résultant du premier confinement (16 mars 2020-11 mai 2020), la macronie veut liquider purement et simplement la classe moyenne, son alliée d’hier.
Son analyse n’est pas isolée. Dans son article collector intitulé : “La boite de pandore”, sur son blog “La plume et l’enclume”, de juin 2021 ( posté ce jour sur la lettre politique indépendante), le lanceur d’alerte Israël Adam Shamir montre comment le Covid augmenté en laboratoire devait “faire en principe 65 millions de morts sur toute la planète”(sic). Et comment, ayant été sous traité dans le laboratoire chinois de Wuan, qui ne l’ont pas rendu “aussi mortel que prévu”, il n’en a fait “que” 5 millions.
Mais, malheureusement depuis, le chiffre de 5 millions de morts du Covid doit être revu à la hausse en 2023. Entre temps, il y eut les vaccins tueurs et leurs effets secondaires. La lâche obligation de vacciner, imposée par les régimes en place. Les centaines de milliers de morts résultant de ces vaccinations anti Covid : multiplication du nombre de crises cardiaques, cancers du pancréas, dont le nombre explose, dit récemment le professeur Christian Perronne dans une conférence à Nantes d’avril 2023.
En clair, l’état profond américain prévoit un grand plan de dépopulation, frappant aussi bien les classes populaires que les classes moyennes. Le statut privilégié dévolu à la Classe moyenne, en tant qu’alliée de la Bourgeoisie, au cours des années quatre-vingt, a cessé d’être. Sur la question du chômage et de la pauvreté, La petite-bourgeoisie trinque et va trinquer autant et exactement comme les classes populaires. Sur la question des vaccins Covid, les vaccinés petits-bourgeois subiront les effets secondaires de ces injections tueuses, autant que les vaccinés issus des classes populaires.
Mais à ce stade, et c’est sans doute l’originalité de notre période historique, il n’est pas du tout sûr du tout, que la Classe moyenne, souvent ralliée à Macron, comprenne à minima son triste destin historique, au sein du capitalisme occidental agonisant.