Petit portrait personnel d'Alain Benajam !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 28 juin 2022
C’est tout à fait par hasard, lisant le fil d’actu de VK, que j’ai appris le triste décès de notre ami Alain Benajam. Dire que je suis bouleversée relève de la litote. Je ne suis pas la plus proche amie d’Alain, loin s’en faut. C’est Ariane Walter, qui le connaissait bien. Voilà comment je l’ai connu indirectement. Timidement. Je me permets de rédiger un portrait de lui, en réaction à la sècheresse de ton à son égard utilisée par les membres de réseau Voltaire (voir texte posté le 28 juin sur lettre politique indépendante). Réseau, où il s’est dépensé sans compter avec l’excellent Thierry Meyssan, dont chacune, chacun lit les indispensables articles sur la guerre en Ukraine.
On le sait : Alain restera dans les têtes et dans les coeurs, à cause de son courage et de sa franchise hors du commun.
Du courage, il en fallait pour tenir tête chaque jour à son cancer. Pour tenir tête tout court, quand les médecins lui donnaient à peine deux mois à vivre. Et qu’il a réussi à vivre trois ans de plus. Ce qui est un exploit avec cette saloperie nommée cancer, dont le nombre hélas se multiplie, notamment avec les vaccins tueurs dits “anti Covid”. Et le pire, comme disait un prix Nobel de médecine, c’est qu’on pourrait soigner le cancer. Mais les labos sont contre : c’est plus rentable pour eux une maladie mortelle, qu’une maladie dont on ne meurt pas !
Alain restera dans les têtes et dans les coeurs, à cause de sa franchise, que rien ne pouvait gommer. Entraver. Limiter. Et dans ce monde, où le mensonge est la monnaie d’échange obligée, la pierre angulaire du système, comme dit très bien l’essayiste de contre information Chris Hedges, la Franchise, la Vérité est un ilot de bonheur intellectuel. Indicible. Incommensurable. Un havre de paix, où on peut enfin poser ses valises. Voir les choses pour ce qu’elles sont.
Alain disait franchement qu’il était fiché S, ce qui n’est pas évident. Ce qui lui valait des contrôles à l’aéroport, lorsqu’il s’envolait pour les Emirats Arabes unis, où il avait trouvé un emploi. Ce temps partiel lui permettait de compléter sa modeste pension de retraite de 800 euros par mois. Il nous racontait comment, en plein confinement (on était à la fin du mois de mars 2020), il avait pu s’envoler aux Emirats Arabes Unis, sans aucun contrôle de la part des policiers. Ces derniers, fous de trouille, s’étaient planqués dans un coin : plutôt que de faire sérieusement leur travail !
Alain a beaucoup écrit sur les sujets géopolitiques : guerre en Libye, Syrie, Irak….C’est comme cela que je l’ai connu, intellectuellement parlant. Comme je suis archi nulle en géopolitique, ne m’intéressant qu’à des sujets franco-français : chômage et pauvreté du Peuple français, vie politique française- : la lecture des très beaux articles d’Alain sur les relations internationales m’a ouvert un peu les yeux sur ce monstre appelé : “les Etats-Unis”. Plus exactement les responsables néo cons et démocrates. Le Pentagone et la CIA. Les dirigeants de Rothschild, Rockfeller sans oublier Soros, Schwab, Gates et Fauci.
C’est grâce à Alain, si je connais (un peu) les problèmes géopolitiques dans le Donbass, bien avant que la guerre n’éclate le 24 février 2022. Il faudrait aussi citer Erwan castel et mon ami Dominique Kern, qui m’avaient parlé de la révolution Place de Maïdan en 2014…
Alain avait rédigé un article somptueux, que j’ai posté sur ma lettre politique indépendante sur le triomphe actuel du Mal sur le Bien : article dont hélas je partage bien sûr le contenu. Et que je mets très haut dans mon Panthéon personnel. Je vais essayer de le retrouver….
Alain avait milité longtemps au Parti communiste français. Il était donc très politisé. Ce n’était pas un de ces lanceurs d’alerte apolitique, comme il en existe tant sur le net, qui n’ont aucune culture politique. J’aimais beaucoup ses analyses politiques, qui visaient, atteignaient toujours le mille de la cible. Par exemple, il disait que l’avenir, c’étaient les réseaux comme Facebook. Pas d’organisation verticale. Pas d’argent. Pas de luttes de places à prendre. Pas de corruption possible de la part de nos adversaires. Ca, c’est une idée capitale, je la partage 5 sur 5. La Résistance, qu’est ce que c’est, sinon un réseau de réseaux, style Combat : où il n’y avait rien à gagner : sauf douze balles dans la peau ou un aller simple pour Dachau comme ce pauvre Claude Bourdet ?!
Ainsi, avec Alain, nous avions le projet de relier son réseau antimondialiste, créé en 2020, avec le rassemblement “Pouvoir au Peuple” (construit lui-aussi en réseau), que nous avons fondé le 30 juin 2019 avec mes amies et camarades Clémentine Langlois, Aymeric Monville, Jacques Cotta et moi. Cela ne s’est pas fait, uniquement à cause de sa maladie : l’horrible crabe dont souffrait Alain. Nul doute que le Alain Benajam 2011-2012 aurait mené ce combat jusqu’au bout. De la façon dynamique, volontariste, qu’on lui connaissait tous. Je regrette cet échec infiniment, car je sais, les yeux fermés, qu’en Politique, Alain aurait cassé la baraque….!
Entre lui et les petits monsieurs nouvellement ou anciennement élus de la NUPES (coucou Benjamin Lucas, coucou Quatennens), il n’y a pas photo ! Alain avait un charisme extraordinaire. Il nous racontait comment dans le 93, où il habitait, souvent, des jeunes intimidés lui disaient dans la rue : “Bonjour Monsieur”, alors qu’il n’avait, pour se faire connaitre, que son seul mur Facebook.
Alain, c’était un Politique : et c’est un compliment que je fais très, très peu.
Alain avait aussi un brave chat européen : Lulu, mort à 18 ans. Il avait de l’urée : ce qui nous avait fait beaucoup de peine.
Alain avait aussi une femme, dont il a fêté sur Facebook les 50 ans de mariage. Et c’est là où j’ai commis la bourde de ma vie : j’ai eu le malheur de dire qu’elle ressemblait un peu à Ariane : qu’est ce que je me suis prise ! Pourtant, Ariane, avec qui je me suis certes disputée comme chacun sait, n’est pas un crapaud !
Je me suis disputée avec Alain, à cause de son amie, la pute Mitterrandienne Deviers-Joncour, qui m’a piquée ma place sur le site Mediazone. Pute qui a eu en plus le toupet infernal de me piquer un article sur le Covid, sur longue période, longuement médité, rédigé à partir d’un très bel article de mon amie Monika Karbowska : “Comment en vingt ans, la pandémie de covid a été gérée comme une guerre bioterroriste”. Du livre de Robert Kennedy junior sur Bill Gates et Antony Fauci. Et de l’article du lanceur d’alerte Israel Adam Shamir intitulé : “La boite de Pandore”. Puis, comme je me mettais en colère, la pute m’avait traitée de “rien” (sic). Alain a préféré cette pute mitterrandienne de Deviers-Joncour à moi. Voilà pourquoi je l’ai bloqué sur Facebook.
Aujourd’hui, je le regrette : j’aurais pu parler un peu plus longtemps avec lui. Justement, en ce moment, je réfléchissais à son idée de “réseau”, que je crois fondamentale, et voulais en reparler sur ma lettre….!
Salut l’ami….
PS : En ce moment je passe mon temps à rédiger des textes funéraires. Hier, c’était à propos du décès du regretté Claude Karnoouh, dont j’appréciais la lucidité XXL sur le champ intellectuel français, composé de zigs tous moins fiables les uns que les autres. Puis ce fut notre camarade Michel Etiévent, auteur d’une magnifique biographie sur Ambroise Croizat, Ministre communiste du Travail en 1945. Lorsque j’ai commandé son livre par lettre, on ne le trouvait pas encore en librairie, j’ai promis à Michel de populariser les belles réformes de Croizat : réforme créant une sécurité sociale. Retraite par répartition. Un véritable service public de l’emploi dont on ressortait avec un CDI. Le relèvement substantiel des bas salaires. Un salaire maximum. Et j’ai tenu promesse. Puis José Dos Passos, fondateur du Mouvement Socialiste Bolivarien, avec qui j’aimais beaucoup discuter. Coralie Delaume : je ne la connaissais pas. Mais Bruno Adrie ne cessait de lui casser du sucre sur le dos. Aujourd’hui, c’est Alain… Comme aurait dit Brassens : “la camargue qui ne m’a jamais pardonnée d’avoir planté des fleurs dans les trous de son nez, me surveille d’un zèle imbécile”(sic)…. Il n’y a pas qu’elle….!.