Pari réussi : Gilet Jaunes, Gilets rouges, étudiants créant un nouveau type d'union populaire contre Macron !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2019
Pari réussi : la mobilisation des Gilets jaunes et des Gilets rouges d'hier a créé hier (5 février 2019) un nouveau type d'unité populaire contre Macron. Ce fut joyeux, déterminé, offensif : 300 000 manifestants au total, selon un chiffre de la direction syndicale CGT, 55 000 militants sur le vieux Port, 30 000 à Paris, 8 500 personnes à Toulouse, 5 000 à Montpellier, 5 000 à Nancy, 2500 à 5000 à Grenoble. Les chiffres minorés de la Police parlent de 4 300 manifestants à Lyon, 2 300 à Clermont-Ferrand, 2 500 à Caen, 2 300 à Lille, 2 200 au Havre, 1 700 à Saint Etienne, 1 500 à Strasbourg, 1 400 à Nîmes, 1 300 à Tours, 500 à Rennes, 300 à Montauban. Beaucoup de monde à Quimper, Nantes, Bordeaux, Chatelraut, Nice, etc. Le MIN de Rungis bloqué, ainsi que la raffinerie d'essence à La Palice (La Rochelle). Idem pour Sciences Po Toulouse. De très nombreux blocages d'autoroutes à la périphérie de Toulouse.
Bordeaux s'était donne rendez vous rue Sainte-Catherine, gilets rouges, gilets jaunes et étudiants rassemblés tous ensemble contre le Pouvoir macronien, qui n'a plus que le vide et la matraque pour "tenir" contre ce siège répète de l'Etat, comme au Moyen Age, on faisait les sièges d'une ville sensée être imprenable. La mobilisation multigroupes bordelaise ressemblait à une affiche de Mai 68, mêlant ouvriers et étudiants sous le même slogan : TOUS ENSEMBLE ! Même Mickael Wamen reconnaît que la journée a été réussie, en terme de mobilisation, c'est dire !
Bien sur, les médias n'en ont pas parlé. Préférant nous faire le coup du mépris, pratiquant le déni de l'ampleur de notre belle mobilisation. Ce devait même etre un "flop", annonçait fielleusement dimanche le JDD, dont l'article "impartial", ignorait tout de la détermination des GJ. Et surtout de leur mode opératoire visant à bloquer les points névralgiques de l'economie, plutôt que de faire une grève classique.
NOUS VIVONS UN TRES LONG MAI 68, où le temps, les échecs et les réussites sont abolies. Seule compte la victoire définitive. La mobilisation du 5 février 2019 est la suite logique, par d'autres moyens, de la mobilisation contre la réforme des retraites voulue par Sarkosy à l'automne 2010. Avec des directions syndicales ne voulant pas se battre véritablement contre cette réforme abjecte. Elle est aussi la suite logique de la mobilisatin anti Khomri ( 14 journées nationales de mobilisation + grèves des raffineries et des déchetteries), les "chefs", les directions syndicales corrompues en moins.
A propos de la mobilisation de 2010 contre la réforme des retraites, Alain Badiou concluait : "à cette occasion, on a pu constater "la dissidence évidente, dans les cortèges, de plusieurs gros bataillons syndicaux, BIEN PLUS HARGNEUX QUE LEURS CHEFS, et qui voulaient tout, tout de suite" (cf Le réveil de l'Histoire", éditon Lignes, 2011). Et d'ajouter : "L'occupation de certains sites amalgamant des étudiants, des jeunes, des retraités, des intelectuels... Ainsi se réalisait localement, et dans la visée d'actions immédiates, une dimension importante des émeutes les plus significatives : LA CREATION D'UN NOUVEAU TYPE D'UNITE POPULAIRE"(sic).
C'est exactement ce que nous avons vécu hier à Bordeaux, avec une mobilisation des gilets jaunes, militants syndicaux, étudiants sur un même mieu, la rue Sainte-Catherine, bien plus offensive que le seul mot d'ordre de Martinez ( "pour la satisfaction de nos revendications"), créant de ce fait, un nouveau type D'UNITE POPULAIRE, impensable hier encore. C'est cette unité populaire, indépendamment des strates sociales catégorielles, qu'il faut construire dans la lutte et dans la rue, au cours des prochaines mois...!