On se marre : Coquerel fait la "Une" de Politis, sur le thème : "Gilets Jaunes : un moment révolutionnaire". Le journal le désigne explicitement comme le nouveau Che Guevara de Prisunic de la cause des ronds-points. Comme si un député, rémunéré 20 000 euros par mois, était le mieux placé pour défendre la cause des Gilets Jaunes, dont la doléance numéro une est :
1)- "de pouvoir bouffer à la fin du mois"(sic). 80% des français ont du mal à joindre les deux bouts explique le rapport du Médiateur de la République 2015.
2)- "Avoir une pension de retraite suivant le coût de la vie", demande la pétition lancée par Francine, retraitée, et qui a déjà obtenu plus de 240 000 signatures !
3)-Obtenir le retour de l'Impôt sur les grandes fortunes et l'obtention du RIC, référendum d'initiative citoyenne.
J'écoute attentivement Coquerel dans sa phase "Gilets Jaunes". Essayant de dire sans rire un discours "social". Certes, on voit des efforts de sa part. Mais son topo médiocre, ennuyeux, manque de sincérité, de chaleur humaine, pour tirer véritablement vers le haut les sans nom, les sans grade que nous sommes. Avec nos misères et nos larmes.
Coquerel participe de cette "fausse" gauche opportuniste qui tient le système. Hier encore, il donnait du "Monsieur" à Macron. Aujourd'hui, il essaie de récupérer grossièrement le mouvement des Gilets Jaunes, oubliant son hostilité première à cette mobilisation jugée "facho"(sic), de son propre aveu. Et puis, en l'espace d'une seule nuit, il trouve soudainement que le mouvement des Gilets Jaunes a de beaux yeux, surtout maintenant qu’un sondage dit que 70% des français soutiennent toujours les GJ, au bout de onze semaines de luttes. Et ce, malgré les chiffres truqués de Castaner à chaque mobilisation des GJ, tous les samedis. Malgré ou peut être à cause des mauvais traitements de la Police et de la Justice (projet de loi anti casseurs) contre les Gilets Jaunes, traités, par la métropole française de la IIIeme République, comme des Peuples colonisés avant 1914. Des citoyens de seconde zone.
Plus tard, les historiens jugeront très sévèrement, ou rigoleront plein pot, c'est selon, ces retournements de veste lamentables, dignes du théâtre de Guignol. On rappellera à Coquerel son refus catégorique de répondre à la lettre du syndicaliste Mickael Wamen, l'invitant à défiler contre Macron le 18 novembre 2018 : au seul motif que, pour lui et le reste de la direction de la FI, “Macron avait le point”( sic) : ce qui exonérait, selon lui, de se battre contre la casse abjecte de notre code du travail vieux de plus de 100 ans.
Mais aujourd'hui, et comme dans la chanson, Coquerel a la mémoire qui flanche. Il nous jure, la main sur le coeur, qu'il aime le Peuple, comme d'aucun dise : "j'aime le cassoulet". Attitude puante d'hypocrisie, d'opportunisme grossier, fausse sincérité : lui qui n'a eu de cesse de mettre mes articles sur le chômage et la pauvreté à la poubelle, lorsque j'étais au Parti de Gauche, -c'est lui qui m'en a virée !-, Responsable de la Commission Chômage-précarité : où il passait ses après-midi à caviarder mes projets de tract sur la pauvreté, mettre mes propositions de création d'emplois au rancart.
Y'a pas à dire : Coquerel a plus de talent à faire des croche-pattes fielleux, perfides et venimeux, aux militants du PG/FI voulant sincèrement défendre la question sociale ; plutôt qu'à se transmuer en tribun hugolien se battant pour l'abolition de la misère. Coquerel, je te verrai toujours penser plat des idées courtes, le totalitarisme du moment : déjà vu, déjà entendu. Elle s'arrête au premier étage, ta pseudo envolée sociale et encore..! Tes mots faussement sociaux dit avec un coeur d'huissier venu récupérer les meubles du pauvre expulsé de chez lui, faute de loyers payés. Rien à voir avec le célèbre accent de sincérité de l'Abbé PIERRE, nous saisissant les tripes, notamment lors de son discours de l'hiver 54...!
Comme écrit Alain Badiou : "la gauche a toujours été une institution du pouvoir dominant, elle en est une nuance" (sic) (Éloge de la politique", édition Café Voltaire/Flammarion, 2017). Faire croire qu'elle défend sincèrement le Peuple, est un fake grossier. Coquerel, tu n’as d'autre but que de sauver ton poste de député. Sauver le soldat Macron. Servir le pouvoir dominant, en faisant très attention de ne pas relayer véritablement les Gilets Jaunes, lorsqu'ils demandent la démission du locataire de l'Elysée. Mais aussi, dans leur demande d'obtenir une vie décente, c’est à dire avoir un peu plus d'argent pour mieux finir le mois.
2019 va être une année charnière, où les Gilets jaunes vont se structurer en nouvel intellectuel collectif. Elaborer un nouveau corps d'idées. Tandis que la petite gauche vivotera, frileuse comme ses notables. Décrédibilisée. Démonétisée de partout, elle ne pourra pas survivre à cette Révolution sociale imposée par les classes populaires, qui est en train de venir...!