Nous dire que nous allons mourir est devenu la seule raison de vivre de nos hommes politiques ...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
NOUS DIRE QUE NOUS ALLONS MOURIR EST DEVENU LA SEULE RAISON DE VIVRE DE NOS HOMMES POLITIQUES...!
(L'idée de cet article m'est venue ce matin, en écoutant sur France Inter une émission sur BRASSENS. Qui a repassé la chanson "Mourir pour des idées", en particulier le passage :
"Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire,
"C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas".
Un grand Merci au talent humaniste de BRASSENS...!)
La mort est devenue notre seul horizon. Après les 84 morts de Nice, l'attaque à la hache dans un train, la fusillade en Bavière, la mort hier d'un vieux curé dans l'Eglise Notre Dame Etienne du Rouvray : au passage, on passera pudiquement sur le traitement médiatique de cet otage tué, par des médias fouille merde, fouille mort, étalant toute honte bue les dernières souffrances de ce pauvre homme : histoire de faire de l'Emotionnel Majuscule. Obscurcir encore plus les esprits, noyer ce qui nous reste de jugeote et d'analyse logique dans un stress bas de gamme. On n'ose plus prononcer le mot RAISON, tellement le mot n'a plus cours, depuis belle lurette. Une propagande si omniprésente, afin de nous empêcher de produire de la contre analyse. Depuis Charlie, on en est au sixième attentat sur le territoire français.
Dans sa conférence de novembre 2015 à propos des tueries du 13 novembre, Alain Badiou recommandait à son public de ne pas céder à l'émotionnel, de ne jamais renoncer à penser. Sachant qu'on paye toujours très cher le refus de toute logique élémentaire (cf son ouvrage "Notre mal vient de plus loin, Penser les tueries du 13 novembre 2015", édition Fayard, 2016)..
Puis il y eut les mots de Valls : "Les Français sont condamnés à vivre avec le terrorisme". Et l'interview dans le JDD du 24 juillet de Francçis Heisbourg, auteur de l'ouvrage "Comment perdre la guerre contre le terrorisme ?", édition Stock, avril 2016, qui, à la question "Les français sont-ils condamnés à vivre dans la peur ?" déclare notamment : "nos ancêtres vivaient avec des loups, nous, avec des terroristes. Chacun va devoir acquérir de nouvelles habitudes. Quand je me rends à Tel-Haviv par exemple, je suis finalement plus détendu qu'à Paris. Je sais que le type qui regarde mon sac à l'entrée du centre commercial de la rue Dizengoff le fait efficacement, que les bordures de trottoir sont aménagées de façon qu'aucune voiture ne puisse monter dessus. En matière de terrorisme, le risque zéro n'existe pas, il n y a pas de clap de fin, mais on peut diminuer les risques" (sic, fin du topo). On voudrait nous désespérer qu'on ne s'y prendrait pas autrement...!
On le voit : UN VERITABLE GOUTTE A GOUTTE IDEOLOGIQUE est en train de se mettre en place. Goutte à goutte symbolique, auquel les médias non équitables participent fortement, au moins sinon plus que le Pouvoir politique lui-même. Et qui produit des effets très profonds : LA PEUR DU TERRORISME SE PRESENTE SOUS LES DEHORS DE L'INEVITABILITE. Sous la forme d'une nouvelle culture de chaque seconde, se substituant à nos croyances passées : croyance à un monde meilleur grâce à notre combat de classes, notamment contre la loi Khomri.
Nous dire que nous allons mourir est devenu le fond de commerce, la raison de vivre de certains hommes politiques, usés jusqu'à la corde. Et qui n'ont plus rien à proposer de neuf aux français : une vie décente, un avenir meilleur, une sécurité publique minimale. Alors, ils nous disent avec cynisme : "il faut vous préparer à mourir, vu que les attentats sont inévitables".
A quoi servent-ils donc ? En dehors de leur coût de coiffeur exorbitant, persévérer dans l'erreur libérale encore et encore (donner des milliards aux patrons qui n'embaucheront jamais), ne pas voir la réalité sociale (chômage et pauvreté) de leur propre pays ???
Si vous n'avez que la mort à proposer aux français, je vous engage à partir pour toujours. Le Peuple rédigera une Constitution aux ronds-points des Gilets Jaunes. Essaiera modestement de mener une stratégie anti système : abroger la loi Khomri. Tirer les plus démunis par le haut. Nationaliser la finance. Offrir à chacun une vie décente et joyeuse. Réhabiliter l'espoir d'un avenir meilleur, pour chaque français et pour ses enfants.