NOTRE DROIT D'EXPRESSION SE MEURT, PERSONNE NE MOUFTE !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 2 septembre 2019 sur mon blog Médiapart
"Ô nuit désastreuse, Ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un coup de tonnerre : sous Macron, notre liberté d'expression se meurt, notre liberté d'expression est morte" aurait dit le grand Bossuet ! Notre droit de parler librement est mis au rancart : il s'agit d'un évènement de portée considérable. Pourtant personne ne s'indigne, personne ne moufte !
1°)-Notre liberté d'expression se meurt, notre liberté d'expression est morte !
Dans la Macronie, il n'y a plus de droit d'expression critique vis à vis du pouvoir dictatorial macronien. Les intellectuels critiques se taisent. Ceux qui hier, étrillaient d'importance Sarkosy et Hollande, font curieusement silence sur la défense du mouvement des gilets jaunes, la pauvreté de masse qui augmente inexorablement, les fins de mois difficiles pour 80% des français.
Des contraintes venues du Pouvoir s'imposent de plus en plus dans le champ intellectuel, menaçant un certain type de production critique et un certain type d'intellectuels critiques : Alain Badiou se tait, idem pour Jacques Généreux, Jacques Sapir et Frédéric Lordon sont moins critiques vis à vis de Macron. Etienne Chouat est fragilisé suite à ses propos sur la Shoah.
Inversement, sont promus les idéologues macroniens : voir le repas à l'Elysée de 65 pseudo "intellectuels" autour de Macron !
Même lorsqu'on parle des gilets jaunes, ce n'est pas pour relayer leur juste revendication de vie décente pour tous. C'est uniquement pour parler de la violence des forces de l'ordre des tirs de LBD, sujet écran permettant d'occulter la question sociale posée clairement par les GJ.
2°)- Le champ intellectuel français subit la tyrannie de l'ordre politique, policier et médiatique, personne ne moufte !
Mais le pire, c'est que personne n'ose critiquer ce coup de force macronien, nos libertés publiques réduites comme peau de chagrin, sauf Dominique, le juriste Régis de Castelnau, moi modestement ! Notre droit constitutionnel de critiquer le pouvoir en place est/était pourtant reconnu depuis trois siècles : depuis la Déclaration des Droits de l'homme et du Citoyen de 1789. Macron et le Ministère de l'intérieur imposent leur coup de force à l'ordre intellectuel critique. LE CHAMP DES IDEES SUBIT LA TYRANNIE DE L'ORDRE POLITIQUE, POLICIER, JURIDIQUE ET MEDIATIQUE.
On se sert d'une force extérieure à la logique du champ intellectuel (contraintes politiques) pour exercer un coup de force sur un champ intellectuel, qui a pourtant une longue et sourcilleuse tradition d'autonomie.
Mais le pire, c'est que personne n'ose seulement pointer cette situation, sauf les journaux américains comme le New York Times dénoncant justement combien la France, pays des Droits de l'Homme, a jeté au rancart ses principes fondamentaux de liberté de parole !
De même, en Allemagne, l'écrivain Ernst Wolf écrivait en novembre 2015 dans le Frankfurter Allegemeine Zeintung : "Pour augmenter sa capacité de concurrence sur le marché mondial, le pays doit prochainement durcir la loi du travail et abaisser le niveau des salaires. Toutes ces mesures vont provoquer une résistance sociale considérable à cause des inégalités sociales déjà existentes dans le pays. Cettte résistance va pouvoir être réprimée au moyen toutes ces mesures de limitation du droit d'expression, de rassemblement, de surveillance d'internet et de l'extension des pouvoirs de la police et de l'armée" (sic). Certes, ce texte est un peu ancien (2015) : mais il est hélas d'une incroyable actualité.
Sinon en France, tout le monde se tait, dans un grave déni de réalité, remplaçant la Vérité par du verbe insignifiant ! Ainsi, le petit monde éditorialo-médiatico-mégalo-nombrilo-parisien s'émeut du dernier livre de Yann Moix. Dans son intérêt bien compris, il ferait mieux de parler de son pouvoir d'expression clairement menacé par Macron, réduit à celui d'une feuille de chou préfectorale. Mais il y a longtemps que les intellectuels parisiens, chevaux de Troie de la Macronie, ne sont plus des intellectuels contestataires à la Zola, mais ses anti-clones dérisoires.