Mélenchon donne du "Monsieur" à Macron (cf vidéo Youtube de janvier 2018). Exactement comme Corbière mardi sur France Inter. Quand la Autain sur BFMTV s'adresse majestueusement au "Président de la République"(sic), large comme une avenue. Et pourquoi pas "Monsignore" tant qu'on y est, façon bourgeois de Calais en chemise, corde au cou, venus rendre aux anglais les clefs de la ville...! Nul doute qu'il s'agit d'une consigne générale : parler de façon respectueuse à celui qui, surgi de nulle part, inconnu il y a deux ans, a saisi le pouvoir d'état grâce à l'appui des forces de l'argent, en particulier celles de Rothschild. Si les élus de la France Insoumise doivent l'appeler "Monsieur" Macron, c'est pour faire oublier le coup d'état grossier, réalisé par l'oligarchie afin de le mettre au pouvoir, en trafiquant le vote.
On se demande ce qui justifie tant de politesse de la part des responsables de la FI. "Monsieur" Macron, on trouve la formule surprenante adressée à un homme, qui n'a pas hésité hier encore à démolir notre bon code du travail. Achetant sans scrupules Mailly et Martinez : corruption jamais dénoncée par les dirigeants de la FI. "Monsieur" Macron, politesse surprenante adressé à un homme voulant nous imposer une tragédie sociale, une vie de larmes pour les jeunes et les microbes que nous sommes toutes et tous.
Au passage, pas un seul mot sur la vie glaciale qui nous attend. Un silence déjà perçu lors de l'interview de Corbière, qui a cité pour seul problème social "l'ubérisation"(sic) de la société française. Ce qui montre combien ces parlementnires, vivant sur un grand pied, grâce à la manne de l’argent public, sont hors sol. Ce qui en dit long sur leur absence totale de critiques sociales vis à vis du pire Président anti social, que l’on ait jamais eu depuis Pétain. On me reproche de parler emploi et de proposer la création de 2 millions d'emplois dans le secteur associatif. Mais même cela, ils ne le font pas...!
"Monsieur" Macron qui, par ailleurs, veut diminuer de façon drastique le nombre des parlementaires à 100 : soit une super partie de chaises musicales en perspective. Quoiqu'il en soit, Bonjour l'esprit critique ! Bonjour l'esprit de scission cher à Gramsci ! Dire qu'on nage en pleine idéologie dominante en respectant les chefs du moment haïssables, relève de la litote !
Dans le contexte de l'élection présidentielle 2017, surtout au premier tour, où il s'est passé de drôles de choses, -suivez mon regard-, il n'y a pas de place pour la politesse. Je me souviens de cette vidéo de Bourdieu parlant de BHL. BHL lui a proposé mille fois de débattre avec lui. Il a toujours refusé, estimant fort justement que ce serait le légitimer...De la même façon, et contrairement à Mélenchon, je ne me serai pas rendue à l'Elysée rencontrer Macron sur une affaire mineure. Et ensuite, sortir avec un large sourire, comme après une bringue façon vieux potes du régiment...Mélenchon, vieux routier de la politique, a légitimé l’aventurier Macron, surgi de nulle part : une faute politique de première...!
Léo ferré écrivait : "c'est à trop voir les humains sous leur vraie lumière qu'un jour ou l'autre nous prend l'envie de tout larguer. La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l'intelligence. C'en est aussi une maladie qui nous mène à la solitude"(sic) ("Testament phonographique").
La lucidité en politique est un exil contraint, obligé. Pointer la stratégie PS bis menée par la Direction de la Fi depuis le mois de juin 2017, c'est forcément un aller simple pour l'isolement. Dire les choses pour ce qu'elles sont, c’est forcément un aller simple pour des banquises de solitude. Mais je connais bien cet exil volontaire, pour l’avoir choisi volontairement.