L’Histoire est implacable ; mais c’est notre Histoire. Et tant mieux si parfois elle nous empêche de dormir sur nos deux oreilles.
J’ai publié ici-même plusieurs textes contre le régime de Vichy et son vieux leader Pétain. Ce régime et sa principale figure de proue sont bien ancrés à l’extrême droite. Personne ne conteste ce fait. Mais, m’a-t-on souvent rétorqué (et c’est de bonne guerre, si j’ose dire), votre Mitterrand de gauche ne faisait-il pas partie du lot ? Certes ! Sauf qu’un Mitterrand était loin de se situer à gauche. Ce n’est qu’après la guerre qu’il a épinglé cette étiquette sur le revers de son veston, avec, hélas, trois fois hélas, le succès que l’on sait. Nulle personne, faisant siens les idéaux de la gauche, ne saurait prendre comme référence cet individu, en dépit de son élection de jadis à la présidence de la République.
J’évoque aujourd’hui la participation du tortueux personnage à la manifestation contre « l’invasion métèque » et à la manifestation contre Gaston Jèze.
Source : Site Academic fr.academic.com « François Mitterrand et l’extrême droite ».
Pas mal du tout, ce site !
Mitterrand vint à Paris en 1934 pour étudier le droit. Sympathisant de la Roque, il adhère de suite aux Volontaires nationaux, organisation des Croix-de-Feu.
Le 1er février 1935, Mitterrand participe à la manifestation de l'Action française contre les médecins étrangers autorisés à exercer en France, aux cris de « La France aux Français ». Mitterrand et ses séides baptisèrent ça, manifestation contre « l’invasion métèque ».
Sa participation à cette manifestation fut attestée par deux photographies, publiées dans Les Camelots du Roi de Maurice Pujo, où François Mitterrand apparaît face à un cordon de policiers. Le président ne niera pas avoir participé à cette manifestation (c’était quand même difficile de le nier) mais n'en reconnaîtra pas le mot d'ordre.
Selon une théorie énoncée principalement par Jean Lacouture, la présence de Mitterrand dans une foule confuse à la fin de cette manifestation contre « l'invasion métèque » en février 1935 ne signifiait pas grand-chose. Ben voyons…Lacouture effaça sa théorie lors de sa collaboration ultérieure au livre de Patrick Rotman.
En janvier 1935, Eugène Deloncle fonde l’Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale, rebaptisée La Cagoule par Pujo. Certes, l’appartenance de Mitterrand à ce mouvement n’a pas été formellement prouvée. Néanmoins, il est établi que notre ami traînait assidûment ses guêtres dans les hauts lieux du Tout-Cagoule.
Vint l’hiver 1936.
Voilà notre Mitterrand qui participe à des manifestations contre le professeur de droit public Gaston Jèze.
Ces manifestations, qui durent de janvier à mars 1936, à l'instigation de la droite nationaliste et de l'Action française, demandent la démission de Gaston Jèze.
Selon Lacouture, dans un point de vue une fois de plus gommé lors de sa collaboration avec Patrick Rotman, ces manifestations contre Gaston Jèze étaient un chahut d'étudiants contre un enseignant tyrannique, accusé d'obliger ses étudiants à apprendre les notes de bas de page de ses ouvrages de finances publiques.
En fait, ce que ne pouvaient supporter Mitterrand et ses amis, c’était l’engagement de Jèze (alors catalogué comme républicain de gauche) contre l’agression de l’ Éthiopie par l’Italie mussolinienne. Cela suffira pour enflammer une certaine jeunesse étudiante en majorité acquise aux idéaux d’une droite nationaliste et xénophobe…
Et tout ça nous conduira au Mitterrand francisquain qui réclamera et obtiendra le hochet du vieux maréchal. L’Ordre de la Francisque gallique lui sera attribué au printemps 1943. Il est parrainé par deux membres de la Cagoule (Gabriel Jeantet, membre du cabinet du maréchal Pétain, et Simon Arbellot).
Mais c’est une autre histoire…
Ci-dessous : Le manifestant Mitterrand contre « l’invasion métèque ».
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