Milan Hübl : "Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire (…), leur histoire..."
Texte rédigé par Milan Hübl, historien tchèque + commentaires Brigitte Bouzonnie du 29 août 2023
“Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire (…), leur histoire. Puis quelqu’un d’autre (…) leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, et ce qu’il était. “
1°)- Milan Hübl, historien tchèque : “Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite.“
2°)-Brigitte Bouzonnie : Oui, pour liquider un Peuple, l’empêcher de faire la Révolution, on lui enlève sa mémoire collective. Son Histoire ou celle d’un autre peuple de la planète.
2-1°)-*Ainsi, on a liquidé la mémoire de notre Révolution française de 1789, dont nous étions si fiers. De même, on a mis au rancart toute la mémoire communiste, l’espoir né de la Révolution bolchevique de 1917, qui pouvait exister dans les têtes et dans les coeurs. Sur le mode du souvenir, de ce que racontaient les parents et les grands-parents. Aujourd’hui, lorsqu’on fait des recherches du Google, on ne trouve absolument rien sur les grandes réalisations sociales de l’état bolchevique de 1922 : rien sur la garantie d’un emploi pour tous, de l’éducation et de services médicaux gratuits. Seul le livre rédigé par Jacques Pauwels : 1914-1918, la grande guerre de classes, édition Delga, 2016 est la butte témoin d’un système économique et politique différent du capitalisme mondialisé occidental.
2-2°)-*De même, on a liquidé la littérature classique française, afin de détruire la mémoire culurelle du Peuple français : le siècle des Lumières. Rousseau, Voltaire. Victor Hugo. Rimbaud. Baudelaire. René Char…A la place, à compter du milieu des années 1970, on impose la culture américaine à deux neurones. Des pseudo écrivains bas de gamme comme Virginie Despentes et Annie Ernaux. Et personne ne moufte face à la gigantesque dégringolade, qui va des écrits de Jean-Jacques Rousseau aux sentimentalités à la Nous-deux de V. Despentes. Seul le philosophe Alain Badiou dénonce la liquidation de “tout ce que représentait l’intelligentsia révolutionnaire française, du point de vue mondial” (cf son ouvrage : “Eloge de la politique, édition Café Voltaire/Flammarion, 2017).
La liquidation de la littérature française humaniste et de la philosophie politique révolutionnaire est une façon de priver le Peuple français de sa richesse et de sa spécificité culturelle. De sa mémoire, exactement comme écrit l’historien tchèque Milan Hübl. D’en faire un peuple colonisé par les Etats-Unis. Inculte. Médiocre. Sans passé. Fragilisé. Comme les autres peuples colonisés de la planète. Carburant à la seule culture américaine à deux balles.
Et le pire est que le peuple français a oublié sa propre culture dont il était si fier, pour sombrer sans remord et sans mémoire dans l’amnésie et l’insignifiance us.