Michel Clouscard montre comment les américains, à travers le plan Marshall, ont détaché les classes moyennes qui peuvent consommer des classes populaires qui ne le peuvent pas !
Michel Clouscard dénonce la culture libérale/libertaire. On se réfèrera à son ouvrage intitulé : “Critique du libéralisme libéral libertaire. Généalogie de la contre révolution”, édition Delga, 2013. Après mai 68, il décrit le parcours qui va inexorablement de Cohn Bendit à Le Pen.
Selon lui Mai 68 est une contre révolution libérale, cheval de Troie du libéralisme libertaire. Il fallait un nouveau marché pour lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit : le marché du désir, de la permissivité absolue a sauvé le capitalisme d’un crise radicale. Les porte étendards de mai 68 ont fait la promotion du rêve de consommation du capitalisme américain.
Dans cette interview, Clouscard montre comment les dirigeants américains, l’Union Européenne, à travers le plan Marshall d’importation en France de musiques, fringues, films américains, voyages, ont détaché les classes moyennes qui peuvent consommer des classes populaires, qui en sont interdites. Cela, c’est très juste.
Il n’y a pas de “société de consommation”, où les français par exemple “consommeraient trop”. Il n’y a que 80% d’entre eux qui ont du mal à joindre les deux bouts. Et une classe moyenne aisée, qui elle, surconsomme dans tous les domaines, y compris celui du désir, resté longtemps en dehors du marché .
Je partage 5 sur 5 l’analyse de Michel Clouscard, sauf son point de vue de Mai 68. A tous ceux qui disent que Mai 68 est une révolution de couleur avant la lettre, notamment contre De Gaule, je réponds : pas d’accord. Comme analyse Alain Badiou dans son ouvrage : « ‘On a raison de se révolter ». Actualité de Mai 68″, édition Fayard, 2018 : Mai 68 est la tresse énigmatique de 3 mai 68 différents :
1°)- Mai 68 étudiant
2°)-Mai 68 ouvrier, où les salariés scandaient : “Pouvoir aux travailleurs”
3°)- Mai 68 libéral-libertaire, effectivement manipulé par la CIA.
Mai 68 n’est pas réductible aux stratégies misérables des services secrets américains, qu’on se le dise !