On le sait : "Il n'y a jamais que deux partis à prendre : celui de la Bourgeoisie triomphante ; celui des salariés paupérisés" disait en substance Paul Nizan. Et Elsa Triolet de renchérir : "les barricades n'ont que 2 côtés". En 2018, il n'y a pas besoin d'être marxiste pour constater qu'avec Macron, la Classe dirigeante s'est emparée de la France pour la piller à son profit, comme il n'a pas été possible de le faire depuis les années noires de l'occupation. Les réformes libérales à marche forcée imposées par l'ex banquier de Rothschild : casse du code du travail, hausse de la CSG étendue abusivement aux retraités, baisse des APL, diminution drastique du nombre de contrats aidés. Sélection impitoyable à l'université pour seulement faire des études et pour une Jeunesse sans avenir. Suppression du statut des cheminots, réforme de la Fonction publique, réforme à venir des retraites.
Le principe même du suffrage universel "un homme, une voix" mis au rancart, au seul profit du vote "utile" contre le FN, ce qui permet à un inconnu comme Macron, "d'entrer par effraction à l'Elysée"(sic), comme il le confesse lui-même. Et d'être élu monarque absolu appelé sans rire par toute une petite bourgeoisie médiatique "Jupiter" ! ...
Le coup d'état démocratique opéré par Macron, sa politique anti sociale à marche forcée visant à sidérer, résigner un peu plus le Peuple que nous sommes, clarifie de façon extraordinaire le jeu politique actuel. Face à ces contre réformes libérales, la seule stratégie possible, raisonnable, cohérente est de se mobiliser toutes et tous contre Macron par une politique classe contre classe.
Et Mélenchon dans tout ça ? "Mélenchon bof", voilà ce que je viens de lire sur Facebook. Et je suis assez d'accord avec ce constat. JLM, les élus et dirigeants de la FI abandonnent de façon pusillanime le terrain de la critique sociale. Capitulant honteusement devant Macron à qui ils donnent du "Monsieur" large comme une avenue. Vous pensez qu'ils passent leurs journées, leur énergie à défendre les étudiants, le personnel soignant, les cheminots ou les retraités ? Pas du tout !
Voici la liste des "sujets" grandioses développés par JLM sur son mur officiel et sur son compte personnel :1)-critique de Thomas Legrand (France Inter) sur son analyse de la Syrie. 2)-300 000 migrants morts en mer méditerranée. 3)-Jeux vidéos, laïcité, véganisme, écologie. 4)-Contre la rétention des enfants. 5)-Agression de Pascal Boniface. 6)-Présentation tendancieuse de la réforme des retraites par France Inter. 7)-Selfie de JLM, Corbière et autres élus de la FI, la bobine de ces Messieurs Dames comme unique sujet "d'importance" ! On reste confondu devant la niaiserie, la platitude des sujets traités, jamais politiques ou sociaux ! Pas un mot sur la colère sociale qui monte inexorablement depuis le début de l'année. Pas un mot sur ces manifs multicolores, où l'on voit défiler ensemble des jeunes, des retraités, des cheminots et des fonctionnaires : du jamais vu depuis plus de 40 ans.
Les jeunes, les salariés et retraités sont clairement demandeurs d'une offensive politique clairement anti Macron, anti système. Au lieu de quoi, les élus de la FI proposent une ligne centre gauche, qui fait penser à un discours de RG Schwartzenberg. Je le répète depuis la convention de la FI de Clermont-Ferrand de novembre 2017 : ces joutes oratoires des élus de la FI devant un hémicycle vide ne servent strictement à rien, sauf à faire croire aux militants de la FI peu aguerris, que nos députés "font du bon travail"(sic) : alors qu'en réalité, tout leur travail est mis à la poubelle. On voit le niveau intellectuel rase moquette des élus de la FI, leur incroyable narcissisme, alors qu'en ce moment il y a un mouvement social étudiants /retraités/ cheminots/ personnel soignant d'enfer : et qu'il faut tout faire pour qu'ils gagnent.
L'attitude des députés insoumis fait penser à la petite bourgeoisie réformatrice siégeant à l'Assemblée entre 1848 et 1850, derrière son chef : Ledru-Rollin. Intitulé "Le parti révolutionnaire et démocrate" mais surnommé "La Montagne" en référence à Robespierre, dont ils ressemblaient en réalité si peu. Leur projet politique ? Atteindre leurs objectifs par des moyens purement légaux. Eviter le combat de rue, dont ils avaient la plus grande horreur. Dans son ouvrage "La lutte des classes en France", édition Folio, Gallimard, 1994, Marx, qui les détestait, écrit à leur sujet : "la nouvelle victoire électorale du 28 avril 1850 rendit arrogante La Montagne et la petite-bourgeoisie. Celle-ci jubilait à la seule idée de pouvoir atteindre l'objet de ses désirs par des moyens purement légaux et sans pousser de nouveau le prolétariat au premier plan par une nouvelle révolution ( incontrôlable)"(sic). Le parti de l'ordre répondit à la victoire de La Montagne en imposant la loi électorale qui supprimait le suffrage universel. Le parti révolutionnaire et démocrate disparut ainsi de la scène officielle.
C'est exactement la situation que va vivre le groupe des 17 élus de la FI, dont le nombre va être diminué d'un tiers avec la réforme constitutionnelle de Macron. Donc, si JLM ne veut pas disparaitre du combat politique, sa seule porte de sortie est de rejoindre activement le combat social du moment.
Comme on disait dans les années 70 :
ON A RAISON DE SE REVOLTER...!
Virez ce connard opportuniste.