Malheur au Peuple qui a besoin d'un héros. Mais malheur au Peuple sans tuteur en Révolution !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2017
1°)-Prologue : J’ai écrit cet article en 2017. En particulier, je m’indigne de ce bus à impériale, où sont montés les 17 députés de la France Insoumise, histoire de regarder de très haut la piétaille que nous sommes. Ce papier n’a pas pris une seule ride. Le soir du premier tour des Présidentielles 2022, au Palais d’hiver, il y avait les élus “médiatiques”, “branchés”, style Aymeric Caron, qui, seuls, avaient le droit de rentrer dans une salle, où on annonçait les résultats. Et, dehors, 300 militants de base, qui malgré tous leurs tractages, ne pouvaient pas rentrer dans la pièce réservée à “l’happy few” ! Bonjour la société duale au sein de la FI, bonjour l’inégalité entre les hommes que dénonçait à juste titre le philosophe Jean-Jacques Rousseau !
2°)-Article : "Malheur au pays qui a besoin d'un héros" écrivait Hegel à propos de Napoléon. Phrase reprise ensuite par Brecht, visant Hitler. Depuis toujours, depuis l'âge de 17 ans, la culture autogestionnaire du PSU chevillée au coeur me servant de solide antidote, j'abhorre définitivement les "chefs" toutes catégories confondues. Surtout en politique, quand l'Histoire récente nous impose, au nom du soit disant "suffrage universel" une brochette de monarques plus autoritaires les uns que les autres. Pratiquant l'exercice solitaire du Pouvoir en toute bonne conscience "démocratique" : De Gaulle et son autoritarisme maladif, comme disait Claude Bourdet qui l'a bien connu ; le Roi Mitterrand qu'on a du se supporter durant 14 ans. Et aujourd'hui, le pire de tous : l'inconnu Macron, surgi de nulle part, vide à n'y pas croire, décidant de tout, philosophant sans rire sur tout. Notamment de la triste "la société postmoderne"(sic), où nous sommes justes des êtres jetables réduits à survivre seulement : activité qui nous occupe pourtant à plein temps. Et surtout A NE DECIDER DE RIEN, tant le Pouvoir aujourd'hui est entré les mains du banquier et de quelques conseillers elyséens.
Aussi la critique du bus à impériale défilant "en dessert" pendant la fête à Macron, où les élus de la France Insoumise +Mélenchon, pleins de morgue, ont montré leur bobine inoubliable aux gens de "rien" que nous sommes, fut un moment de la fête qui ne passe pas dans beaucoup de têtes. A commencer par la mienne.. Des élus de la FI, uniquement là pour parader, faire le beau. Quand leurs joutes oratoires se finissent toutes à la poubelle, étant la franche risée de leurs collègues LREM. Elus de la FI qui ont tous visiblement chopé le melon, le titre de premier de la classe en vanité rance. Députés de la FI se vivant dans une autre sphère "aristocratique", loin très loin de la piétaille, les sans nom les sans grade que nous sommes.
Je condamne sévèrement cette triste initiative : sûrement encore un truc "grandiose" de Corbiere dont je reconnais le mode opératoire les yeux fermés.
Ces élus de la FI plastronnant sur le bus à impériale commettent une double faute. Pas seulement d'arrogance et de confiscation du Pouvoir populaire. Mais aussi, leur attitude déconnectée de la réalité des luttes les exonère de leur tâche historique du moment : ÊTRE LES TUTEURS EN REVOLTE de tous les manifestants : personnel des prisons, infirmiers, retraites, cheminots, agents d'Air France, caissières de Carrefour promises à un grand licenciement collectifs, étudiants, motards, parents d'eleves, agriculteurs...Comme l'explique finement Jacques Chastaing, observateur des luttes invisibles pour le Front social, ces luttes catégorielles SONT PARTIES DE LA BASE. Et sont souvent le fait de jeunes, salariés, retraites TRÈS PEU SYNDIQUES. Si on veut parvenir à construire un acteur national de résistance anti Macron, il faut des TUTEURS CONSCIENTISES EN REVOLTE, popularisant notre programme politique "l'avenir en commun". Soit un corps d'idées simples capable d'unifier les jeunes et les retraites, les cheminots et les infirmières. Voilà ce dont le Peuple a besoin. Et non pas de Pardaillan de l'amendement inutile, aussitôt jeté à la poubelle sous les éclats de rire de Macron détenant hélas le "vrai" pouvoir !
Pourtant, ce bus à impériale aura eu un seul bienfait : celui de signer le grand retour de JLM, Transmué depuis juin 2017 en potiche d'honneur par Corbière et les autres. Pour vous persuader que je n'invente rien, je vous conseille de visionner la dernière conférence de presse de la FI, ou JLM est sévèrement "encadre" par Corbière et Bompard, surveillant ses moindres mots et surtout ses silences. Images qui font penser à un fou de Sainte-Anne en camisole de force obligatoirement flanqués de 2 infirmiers psychiatriques mastoques, comme tout être déficient qui se respecte.
Laisser tout le pouvoir de la FI à Corbière, de quelque manière que ce puisse être, c'est rétrograder vers les années les plus noires du PS mitterrandien. C’est à dire : de la “deuxième droite”, comme écrit avec justesse le camarade Jean-Pierre Garnier. Ce sont des équipées parlementaires perdues d'avance. C'est le beau combat de rue que nous menons depuis le début de l'année, qui n'accède jamais à la sphère politique et à l’agenda des réformes du moment, condition sine qu'à non de son succès durable dans les têtes et dans les coeurs de l’hexagone.
Comme on disait dans les années 70 :
ON A RAISON DE SE REVOLTER !