Malgré leurs mensonges réitérés, impossible de virer les "experts" des plateaux télé...!
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2014 et mis à jour le 29 novembre 2021 à partir d'une intervention de Frédéric Lordon dans le film "Les nouveaux chiens de garde".
Nous poursuivons notre semaine consacrée a la critique des media. Aujourd’hui, nous parlerons d’ une intervention de Frédéric LORDON dans le film de Gilles Ballastre : "Les nouveaux chiens de garde"(1991).
Autant je trouve que le film "ronronne" autour de la même idée- la connivence des media et du personnel politique. Autant l'intervention de Frédéric Lordon (10 minutes), montrant que les économistes libéraux sont des inoxydables, impossibles à remettre en cause. A chasser des media, au demeurant profondément complices de leurs mensonges réitérés, mérite le détour. Offrant LE temps fort de ce film, certainement sa partie la plus stimulante.
Frédéric Lordon : “Les économistes n'ont pas vu venir la crise des subprimes de 2008. On donne la parole aux moins critiques du système. "Effectivement, il y a une constance dans l'erreur, accompagnée d'une constance similaire dans l'indulgence (vis a vis du pouvoir en place). Donc, ils peuvent dire TOUT, ils sont inoxydables, ces gars la (économistes libéraux)...On se demande ce qu'il faudrait qu'ils fassent pour que, un jour, un media finisse par considérer que : "écoute, vieux, tu es bien gentil, mais tu te rends compte, c'est plus possible, on ne va plus pouvoir t’inviter, te faire venir"...!
C'est bien sûr le contraire qui s'est passé : entre le mois de septembre 2008-et de décembre 2010, on a vu :
1)- Alain de Boissieu + Jacques Attali + Alain Minc = 332 fois.
2)- Inversement, on a entendu Frédéric Lordon + Godrey = 21 passages média.
Le cadre de pensée est impossible à remettre en cause, et il en sera même pas question votre honneur :
- Le construction européenne, telle qu'elle est.
- Le mouvement général de dérèglementation généralisée des marchés, appelé "mondialisation heureuse".
- L'entreprise générale de destruction silencieuse, de démantèlement de l'Etat social français raclé jusqu’à l’os.
Ce sont les limites de l'épure. Il y a ceux qui discutent DANS LE CADRE, et ceux qui veulent changer le cadre : ceux qui veulent changer le cadre sont interdits de télévision. Mais bienvenue à ceux qui veulent grenouiller à l'intérieur du bac à sable : on les accepte...!”
On nuancera cette dernière analyse, en disant que Frédéric Lordon est sollicité par de très nombreux grand media (TF1) pour parler : mais il refuse, ce qui est son droit. Mais ensuite, il ne peut pas se plaindre d’être reçu moins souvent qu’Attali.
Pour le reste, le problème selon moi, n’est pas tant d’être dans le cadre ou non : mais d’être pro ou anti système capitaliste mondialisé, nuance. Et sur ce point, parmi les éléments cités par Frédéric Lordon, qu’il importe de ne pas remettre en cause, si on veut avoir son rond de serviette à TF1, il y a aussi la question suivante, non évoquée par Frédéric Lordon : la courbe du chômage et de la pauvreté de masse que les gouvernements successifs laissent filer e n toute connaissance de cause depuis le début des années 80 !
P.S. J’ai rédigé cet article en 2014, il y a sept ans de cela. Frédéric Lordon y va au lance-flammes contre les économistes libéraux : Jacques Attali, Alain de Boissieu, Alain Minc…Mais, difficile de relire ce papier sans penser aux “spécialistes” santés aujourd’hui vissés sur leur chaise sur un plateau de BFM-TV et d’ailleurs : et que personne ne peut décaniller, malgré tous les bobards qu’ils nous ont racontés depuis le début de la crise sanitaire…!
Bravo pour vos actions salutaires , il faut nettoyer les écuries..