Macron traite les Gilets Jaunes comme la France coloniale traitait ses peuples colonisés !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
LE POUVOIR MACRONIEN TRAITE LES GILETS JAUNES, COMME LA FRANCE COLONIALE DE LA IIIEME REPUBLIQUE TRAITAIT SES PEUPLES COLONISES !
Le Peuple est à l'initiative. Le mouvement des Gilets Jaunes ne s'essouffle pas, bien au contraire. Ainsi Éric Drouet, figure des Gilets Jaunes, propose une "nuit jaune" et une grève générale à compter du 5 fevrier. Face à la détermination, le courage et la pugnacité des Gilets Jaunes, le Pouvoir Macronien n'a plus que le rempart de la Police et de l'extrême violence : plus de 1600 blessés gilets jaunes, selon les chiffres officiels, tandis que les soignants sont surpris de la gravité et de la violence des coups reçus par les manifestants. Gilets Jaunes "flasballés" à la tête par le désormais célèbre LB 40, éborgnés, mains arrachées, certains dans le coma. Sans parler de la nouvelle loi anti casseurs, remettant honteusement en cause notre droit constitutionnel de manifester : prévoyant notamment une interdiction administrative de manifester, et la création d'un fichier de personnes "bannies" de manifester. Même les députés LREM renaclent à voter ce texte digne de la célèbre loi anticasseur de Marcellin de 1970, c'est dire....!
Cette violence d'Etat est sans précédent depuis la guerre d'Algérie. Alain Badiou raconte ses souvenirs de jeune militant SFIO puis du PSU, à compter de 1959. Comment on torturait dans les commissariats. Comment les manifestants hostiles à la guerre d'Algerie étaient agressés par des gendarmes en pèlerine de fer, frappant avec cette cape les anti-Algérie francaise (cf vidéo d'Alain Badiou sur Hors Sujet de novembre 2018);.
Comme écrit Éric Werner : "les gouvernements européens ont tendance à traiter leurs propres populations comme autrefois les anciennes métropole coloniales traitaient les peuples colonises"(sic) (extrait de l'article : "Violences policières : la revanche des faibles" du 20 janvier 2019 posté sur le blog "Vu du droit" de Regis de Castelnau). Rien de plus juste. En ce moment, on lit le livre de Jacques Pauwells intitulé "1914-1918, la grande guerre des classes", édition Delga, 2016. L'auteur raconte en détail comment étaient "traités" les soldats africains pendant la première guerre : parqués dans des camps, ne devant pas regarder une femme blanche, traités avec mépris, à peine nourris, mourant prématurément d'épidémie...!
Aujourd'hui, rien n'a changé. Alexandre Langlois, syndicaliste policier du syndicat WIGI Police, raconte sur Le Média, comment sa hiérarchie,dans la salle de commandement, oblige les CRS de base, à commettre des actes, dont ils ne mesurent pas toujours l'ampleur. Ainsi, le 1er décembre, les gilets jaunes ont été totalement "nassés" Place de l'Etoile + Champs Elysées. Sans aucune rue laissée libre, leur permettant de s'échapper, comme il est de coutume. Les GJ n'ont eu d'autre "solution", que d'affronter la Police, soit une "'escalade de la violence", dont a pu ensuite se gargariser les médias aux ordres. Mais surtout, les manifestants ont été traités pareils à des porcs dans un élevage intensif. Comme des êtres jetables de seconde zone, pareil aux colonisés de la métropole française d'avant 1914 et pendant la première guerre.
LES MILITANTS SONT DEVENUS LES NOUVELLES CLASSES DANGEREUSES : la criminalisation des Gilets Jaunes devenue politique publique macronienne. En Amérique du Nord, Lesley J. Wood pointe dans son ouvrage "Mater la meute, la militarisation de la gestion policière des manifestants", édition Lux, LA GUERRE DE BASSE INTENSITE MENEE CONTRE DES MILITANTS PACIFIQUES : utilisation de gaz poivre, lacrymos, taser, flash ball, nasses, brigades anti émeutes, arrestations de masse, qui ont suivi les manifs anti G20 de Toronto en 2010, et d'Ocucupy 2011, etc. Le capitalisme sécuritaire mate les classes moyennes, promues nouvel ennemi de l'ordre public.
En France, Matthieu Rigouste, auteur de l'ouvrage "La domination policière", édition La Fabrique, 2012, montre des analogies troublantes avec la militarisation menée outre Atlantique. La Police française, boostée par l'Etat d'urgence, maintient l'ordre social par l'usage de la violence la plus brutale. Jusque là, elel humiliait, brutalisait, harcelait, frappait les classes dominées, les pauvres : 10 à 15 morts chaque année dans les commissariats, comme Koume et Cayet. Désormais, elle s'en prend aux manifestants conscientisés sur lesquels elle utilise les mêmes pratiques. Car il est interdit de réfléchir ! Alain Badiou développe cette idée dans sa conférence sur la féminité, mai 2013. Il explique : "la société capitaliste mondialisée veut qu'on lui achète les produits du marché, ou qu'on la laisse tranquille, si on ne peut pas se payer ces biens. IL FAUT N'AVOIR AUCUNE IDEE D'UN AUTRE AVENIR POSSIBLE...! Pour la capitalisme, la pensée critique, c'est la chose abominable par excellence. Il faut une société sans boussole de la pensée : voilà pourquoi on organise depuis 40 ans sciemment, volontairement, la crise des idéologies" (sic).
La maltraitance des Gilets Jaunes est un fait tristement établi, incontestable. Le vrai problème, face à cette extrême violence subie par des manifestants, dont le seul mobile est d'obtenir des fins de mois moins difficiles, ce n'est pas tant l'attitude prévisible du Pouvoir, que la mollesse de caractère de la petite "gôche", qui feint, de plus en plus mal d'ailleurs, de défendre les classes populaires : PS, EELV, Générations, Autain, Libération, Le Monde, l'Obs, etc. Face à cette brutalisation assumée des pratiques policières, le silence assourdissant de cette soit disante gauche droits-de-l'Hommiste, mis à part Médiapart en ce moment, il faut bien le dire, montre combien cette "gôche" n'est en réalité que l'aile gauche du capital, qu'elle soutient mieux que tout au monde. Comme écrit Alain Badiou, "la gauche a toujours été une institution du pouvoir dominant, elle en est une nuance" (sic) (extrait de : "Eloge de la Politique", édition Café Voltaire/Flammarion, 2017.
Le "mal", si on se place du point de vue du pouvoir actuel, commis par les Gilets Jaunes, ce n'est pas tant de manifester, que d'afficher des pancartes et banderoles critiques : "Pour une vie décente", "on veut pouvoir bouffer jusqu'à la fin du mois", "pour le RIC", "Rends-nous l'ISF d'abord", "Pour une indexation des retraites sur le niveau de l'inflation", "Macron démission", etc..., soit la boussole d'un autre projet politique concurrent du projet libéral, que l'on subit à tort depuis 40 ans (depuis Giscard), comme seul espace des possibles.
Nous vivons un très long Mai 68. Voilà pourquoi, avec un Peuple qui se réveille, il faut élaborer, peaufiner, développer une nouvelle proposition politique". La priorité de 2019, c'est de voir l'émergence d'un programme des Gilets Jaunes fondé sur la solidarité et la partage, préconisant une vie décente pour chacun, avis...!