Macron : le Père Noël est un baratineur, qui nous fait croire à une supposée hausse de notre pouvoir d'achat !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en mai 2019
(A propos de la hausse supposée du pouvoir d'achat de tous les français)
A trois semaines du scrutin européen (mai 2019), Macron se découvre l'âme d'un Roosevelt, à défaut de celle de Mère Thérésa. Celui qui avait viré sèchement les salariés licenciés de GM&S (entreprise située à La Souterraine, près de Limoges), venus le rencontrer à Ussel, histoire de survivre à leur licenciement, dans la misérable situation qui était la leur, le petit banquier leur avait sorti sans réplique : "JE NE SUIS PAS LE PERE NOEL"(sic). Le voilà à présent distribuer un argent public surgi de nulle part, le donner en veux tu, en voilà, par brassées entières, annonçant des hausses de Pouvoir d'achat inouïes et pour tout le monde.
Relayé en cela par Philippe, malgré sa bouche en forme de tire-lire, n'hésitant pas à parler sans rire de +850 euros par an et par ménage : pas par personne, faut tout de même pas rêver !
Et Le Maire, patron de Bercy la libérale. Bercy, dont le rôle depuis toujours est de mettre "l'édredon des besoins (traitements des fonctionnaires, minimas sociaux, contrats aidés) dans la boite d'allumettes des maigres crédits sociaux (très insuffisants) réservés à cet effet. Voilà donc le ministre des comptes publics, celui qui ne donne d'habitude que ses euros au compte-gouttes, pour des raisons limitativement, strictement définies dans la catégorie "ultra prioritaire". Le voilà donc baliverner, bluffer à son tour. Couvrir les français de dépenses somptueuses et somptuaires. Le même qui nous disait que c'était rigoureusement impossible à réaliser, hier encore, déclare aujourd'hui : "95% des français verront une baisse de leurs impôts l'an prochain. Chaque contribuable bénéficiant d'une baisse fiscale d'environ 300 euros par personne"(sic) (info entendue ce matin sur BFMTV ce matin) : naturellement, un bla-bla de première de baratineur, mentant comme un arracheur de dents !
Rien que l'apparition du mot "hausse du pouvoir d'achat", disparu depuis des années de l'agenda politique et bien sûr, de la bulle médiatique des sujets dont on parle, me semble plus que suspecte. Depuis combien de temps en effet, le pouvoir macronien occulte-t-il sciemment la grande question du manque de revenus des français : 80% d'entre eux ayant du mal à finir leur fin de mois. La Macronie préfére supprimer l'ISF des riches pouvant parfaitement s'acquitter de l'impôt sur le revenu. Multipliant les niches fiscales : plus de 100 milliards d'exonérations fiscales. +120 milliards “d’aides aux entreprises”, historiquement prises sur les enveloppes sociales. Formidable fromage, ou se goinfrent et baffrent les Arnault, Pinaut, Drahi, Niel, Leclerc, Bompard, patron de Carrefour, Rothschild, etc..., qui se dépêchent de mettre cet argent dans les paradis fiscaux.
Comme écrit Olivier Berruyer : “s’il y a 600 milliards d’euros de dette, c’est du en partie à ces aides somptueuses donnés aux patrons”(sic) sans une seule embauche supplémentaire !
Alors que pour le Peuple français : rien du tout. "On doit se serrer la ceinture" nous disent tous les gouvernants depuis Raymond Barre (1976). A force de se serrer la ceinture, on est obligé depuis 40 ans, par précaution, de mettre un gros élastique à notre pantalon, de peur de le perdre, politique de rigueur à vie oblige (1) ! Et là, tout à coup, C'EST OPEN BAR POUR TOUT LE MONDE, C'est le Patron (Macron) qui régale offrant la tournée générale à tous les français.
Bien sur, Éric Heyer et Matthieu Plane, économistes de l'OFCE, douchent un peu l'enthousiasme officiel. Éric Heyer revient sur les 850 euros promis par le Premier Ministre : 410 sont des économies d'impôts : soit 440 ne sont que des "promesses" : ce que pourraient être la hausse du pouvoir d'achat avec un taux d'inflation très bas" (sic), (info BFMTV ce matin). Quant à Matthieu Plane, il explique sur France Inter le 30 avril, que, depuis 10 ans, la dégringolade du pouvoir d'achat des ménages était telle, que même si les français percevait cette somme de 850 euros (projet), ce "cadeau" fait aux français sur lequel on émet toutes les suspicions élémentaires, les "ménages", pour parler comme les économistes, ne retrouveront pas leur niveau de pouvoir d'achat de 2009.
On est bien d'accord : cette promesse d'augmentation des revenus de tous les français est un simple bobard, n'ayant qu'un seul but : encourager les électeurs , émus de tant de magnificience à leur égard, l'oeil humide d'être tellement aimé de Macron, d'aller voter Loiseau/LREM le 26 mai 2019. Et, fonctionnement des institutions européennes oblige, nos futurs gamelards, députés européens, vont se faire des c. en or, avec l'argent public, puisque tout sera gratuit pour eux : nourriture à l'oeil, transport à l'oeil, etc. Bouteilles de champagne offertes par le lobbys, etc…
Une fois de plus, Macron congédie le réel, la Vérité, lui fait débarrasser le plancher, avec ce grand scénario de la société du spectacle, au sens ou l'utilisait Guy Debord, c'est à dire une collection D'IMAGES FALLACIEUSES, TOTALEMENT AUTONOMISEES DU REEL. Le petit poudré croit s'en sortir, grâce à l'artifice du conte substitué au réel. Je me demande si un tel scénario "passerait" dans un film, tant il est invraisemblable. Et l'accueil que me réserveraient les requins-scénaristes d'Hollywood, si on leur proposait une galéjade aussi minable. Car, à son style inimitable, on croit bien reconnaître la griffe inimitable de l'inénarrable "Meuf is dead"(Sybeth Ndaiye).
Il ne s'agit nullement de sortir des millions de français de la misère, où les a fait basculer sciemment, volontairement le petit poudré depuis 2017. En continuation il est vrai, de Hollande et de Sarkosy.
Comme écrit Alain Badiou : "le capitalisme est une machine a désorienter les consciences, les sujets, des lors qu'ils ne se résignent pas à s'installer simplement dans la vacuité du binôme consommateur/salarie"(sic) (cf "Notre mal vient de plus loin. Penser les tueries du 13 novembre", édition Fayard, 2016). De la même façon, Macron désoriente nos consciences, s'empare de la question sociale, jusque là le monopole des gilets jaunes à qui il semble dire, comme Giscard : "vous n'avez pas le monopole de la question sociale ! "(sic). Pour ensuite nous fourguer de fausses promesses, qui n'auront pas plus de densité, qu'une buée du matin sur le carreau aussitôt dissipée. Vous avez dit : "je ne suis pas le Père Noël ! "
1°)- L'histoire de l'élastique au pantalon, je la dois à l'excellente journaliste de Libération, puis du Canard Enchainé : Marie Guichoux. Héritière de l’esprit de Mai 68, elle écrivait dans Libé des années 80 du temps de July. Ayant une plume aussi talentueuse que celle de Guy Hocquenghem ou de Maurice Najmann, ce qui n’est pas peu dire. En 1983, elle avait écrit un article somptueux et très critique dans le “Canard Enchainé”, où elle disait sa stupeur face au tournant de la rigueur. Elle recommandait aux français de prévoir un élastique à leur pantalon. Forcés qu'ils étaient de se serrer la ceinture. Malheureusement, je cite son article de mémoire, qui était beaucoup plus pétillant et ravageur, que mon simple résumé. Sur le fond, aujourd’hui, un journaliste des médias au ordres qui oserait critiquer la politique libérale serait viré aussi sec. On a beaucoup perdu en perdant Marie Guichoux.