Macron achève bien les contrats aidés !
Article rédigé par Stéphane Guérard, de l(Humanité du 7 avril 2022
Révélation : le gouvernement achève les contrats aidés
Cinq ans après avoir supprimé 250 000 emplois aidés réservés aux personnes éloignées de l’emploi, le ministère du travail finit la besogne. Une circulaire prise en catimini en février et appliquée avec zèle par certains préfets vide de sa substance leurs successeurs lointains et minimalistes : les Parcours emploi compétences (PEC).
Est-ce pour boucler la boucle et finir le (sale) boulot avant de partir ? Le ministère du Travail, de l’emploi et de l’insertion a publié en toute discrétion, le 7 février dernier, une circulaire « relative au Fonds d’inclusion dans l’emploi (FIE) en faveur des personnes les plus éloignées du marché du travail ». Dans ce texte, instruction est donnée aux préfets de « veiller au pilotage physico-financier des enveloppes de contrats aidés, en particulier des parcours emploi compétences (PEC) ». Il est notamment noté : « Vous serez particulièrement attentifs au respect des paramètres prévus, afin de maîtriser l’enveloppe physico-financière qui vous est allouée, mutualisée, comme en 2021, entre les prescripteurs ». Autrement dit : le gouvernement donne ordre de diminuer les soutiens publics au dispositif.
Ce changement de cap ne manque pas de sel. Presque cinq ans après avoir décidé de la disparition des emplois aidés, donnant le coup d’envoi du plus grand plan social de l’époque avec 250 000 contrats supprimés entre 2017 et 2018, le ministère du travail donne un coup d’arrêt aux PEC, leurs ersatz successeurs créés en 2018.
Début août 2017, Muriel Pénicaud avait affirmé que les contrats aidés étaient « extrêmement coûteux pour la nation », « pas efficaces dans la lutte contre le chômage », encore moins « un tremplin pour l’insertion professionnelle ». L’anathème prononcé par la ministre du Travail de l’époque avait permis au gouvernement Philippe d’ajouter cette coupe franche à d’autres mesures d’économies budgétaires antisociales, telles la diminution des Aides personnalisées au logement. Face à la colère des