Macron a peur !
Macron a peur. "C'est la colère sourde du pays qui suscite ses craintes" analyse "Le Parisien" du 20 septembre dernier, peu suspect de sympathies bolcheviques. La fébrilité, l'inquiétude s'installe en haut lieu, devant l'enracinement réussi du mouvement des Gilets Jaunes, 45 semaines, soutenu par 62% par les français, comme le montre un sondage IFOP récent. Le chiffre jaune n'a-t-il pas annoncé, qu'il y avait 91 430 participants à l'acte 45 samedi 21 septembre ? Et les organisateurs de la marche du climat à Paris 50 000 personnes ???
Le Pouvoir est aux abois. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les réflexions de King Kostard, toujours dans le même article du Parisien : "Nous sortons d'une crise politique et sociale. L'expression symptomatique d'un mal très profond qu'il y avait dans nos territoires, et qui est encore gros dans la société" (sic). Autrement dit, pour dire les choses simplement : "ça va mal pour les français de la France périphérique !" Emmanuel Todd explique les causes de ce mal : "la Présidence Macron, ça va être des présidences de gestion de baisse du niveau de vie, notamment chez les jeunes diplômés" (sic). Mais pas seulement : cela vaut aussi pour les retraités dont les pensions vont baisser de 25%, suite à la réforme des retraites ; les salariés du privé, sans hausse généralisée de salaire ; les fonctionnaires dont le point d'indice est bloqué depuis 7 ans ; les 190 000 jeunes débarquant chaque année sur le marché du travail, sans CDI correspondant !
Voilà pourquoi Macron ne cache pas son inquiétude. Un de ses proches confie même au Parisien du 20 septembre 2019 : "le Président a l'obsession d'un possible automne social, voire d'un nouvel embrasement"(sic). Tandis qu'un poids lourd du Gouvernement confie : "Il ne pense pas forcément que cela reviendra sous la forme de gilets jaunes, mais il est très conscient qu'une violence monte dans le pays"(sic).
De plus, on ne peut que pointer son incroyable absence à Paris, samedi 21 septembre 2019, journée de rentrée des Gilets Jaunes, marche pour le climat des écolos, et manifestation contre la réforme des retraites appelée par FO et de grandes violences, avec des affrontements dignes d'une journée de Mai 68 dans le Quartier latin : magasins dévalisés, barricades, affrontements avec les CRS : voir la vidéo du Média postée sur mon mur lundi matin !
Comme s'il ne se passait rien d'important en France. Comme si Macron n'était pas le premier concerné par la colère sociale du Peuple français, ce bouillonnement ras la marmite, qui sourd depuis 45 semaines, en réalité depuis le début de l'année 2018, comme l'ont montré les chiffres du nombre de luttes visibles et invisibles établis par Jacques Chastaing du Front Social.
Comme dans le célèbre poème de Victor Hugo : "Waterloo", la peur changea de camp, le combat changea d'âme"(sic). Ce ne sont plus les Classes populaires, la "France d'en bas" chère à Raffarin, si méprisée des "zélites", qui a peur de ne pas finir sa fin de mois : c'est le fameux président faussement jupitérien, passé maître des horloges, qui "sait qu'il est dans la zone de tous les dangers" (sic), écrit expréssement l'article du Parisien.
Aujourd'hui, la vérité est crue : MACRON NE SAIT PAS COMMENT RETOURNER LA SITUATION A SON AVANTAGE.
Comme disait Lénine : "la crise, c'est quand ceux d'en bas n'en veulent plus. Et que ceux d'en haut n'en peuvent plus"(sic) ("La maladie infantile du communisme").
Le mouvement des gilets jaunes est en train de créer un bloc anti bourgeois, anti libéral écrit Bruno Amiable dans Libération du 26 novembre 2018, en ajoutant : " il semble bien que la composition du mouvement, classes populaires et petites classes moyennes soit adéquates. Mais la constitution d'un bloc social suppose une stratégie politique, notamment dans sa dimension économique" (sic).
A ce stade, et comme aurait dit Alain Badiou, IL FAUT IMPOSER UNE VISION AFFIRMATIVE D'UN PROJET POLITIQUE DISJOINT DE CELUI DU PROJET LIBERAL DE MACRON, EN POPULARISANT NOTRE PROGRAMME "L'AVENIR EN COMMUN". Ce matin sur France Inter, j'écoutais un Gilet Jaune de La Rochelle réclamer : une "répartition plus juste des richesses" ; "la hausse du SMIC" ; "un geste sur le RSA". Exactement ce que nous proposons dans notre programme "L'avenir en commun", notamment le doublement des minimas sociaux
Le mouvement social des Gilets jaunes accède à la Grande Histoire éternelle du Peuple français se battant d'arrache-pied pour son émancipation. Macron n'est plus maître de la situation. Alain Badiou analyse ce type de situation : "le mouvement social actuel crée une nouvelle vérité politique dans son processus actif, avec de nouvelles valeurs" ("Le réveil de l'Histoire", édition Lignes, 2011). Et fait exister publiquement les sans nom les sans grade que nous sommes, sèchement mis au rancart à la fin des années 70.
"Paris terrible et gai combat, Bonjour Madame
"ON EST UN PEUPLE, ON EST UN MONDE, ON EST UNE AME.
"Du pigeon qui revient au ballon qui s'envole
"C'est beau : le formidable est sorti du frivole"(sic)
(extrait du poème de Victor Hugo, "Lettre à une femme, porté en ballon le 10 janvier 1871, à propos du siège des parisiens contre l'assaut des prussiens).