Lorsque Macron assure sans rire qu'il a préservé le pouvoir d'achat des français modestes !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Macron assure sans rire que le pouvoir d’achat des ménages modestes est sorti “renforcé” des trois confinements que nous venons de vivre. Son bobard énorme s’appuie sur des “données budgétaires”, et sur les données mensongères de l’INSEE : données qui méritent quelques précisions complémentaires.
1°)-Chacun sait que le budget et sa préparation ne sont pas des opérations sincères. Et qu’ils reposent chaque année sur une hausse de croissance faramineuse, exagérée. Taux de croissance ensuite infirmé par la réalité, quelques mois après que le budget soit voté. Et tant pis s’il est impossible de revenir en arrière. Un truc de Bercy bien rodé, pour donner les enveloppes sociales les plus faibles. Racler l’Etat social jusqu’à l’os.
Je vous donnerai un seul exemple. Le projet de loi de finances 2001 fut préparé avec un taux de croissance fallacieux de +3%. Naturellement ce chiffre était largement surestimé. Mais il avait l’immense avantage de diminuer de façon drastique les enveloppes sociales, notamment l’enveloppe de contrats aidés : 650 000 CES, 2 millions d’emplois jeunes, 200 000 contrats emploi consolidés budgétés en 2019, soit 2,850 millions de contrats aidés. Le budget 2020 budgéta de mémoire moins de un million de contrats aidés au lieu des 2,850 millions de l’année précédente. On le voit : la croissance à 3%, c’était “une bonne occase”.
Naturellement, la croissance à 3% n’arriva jamais. Mais Bercy avait déjà une excuse toute faite : “on dira que c’est à cause de la guerre du Golfe contre Saddam Hussein !” Ainsi fut fait et aucun home politique de “gôche” ne s’indigna d’un tel mensonge et de ses conséquences désastreuses en terme de nombre de contrats aidés. Ni des salariés en contrat aidé basculant tristement dans la grande pauvreté et le RMI.
2°)- Les données de l’INSEE sont minorés et malhonnêtes :
Le budget public est préparé sur la base des chiffres de l’INSEE. Ah ! L’INSEE, je sais, j’en dis toujours du mal pour ses mensonges à répétition, sa réécriture du social consistant à minorer la grande pauvreté qui recouvre notre beau pays. Lorsqu’il était encore en vie, le regretté Julien LAUPRETRE, Président du Secours Populaire dénonçait avec force et juste raison “le ras de marée de pauvreté recouvrant le pays” (sic).
Mais l’INSEE, pas du tout. l’Institut sous la tutelle de Bercy (que l’on retrouve toujours sur les lieux du crime), pour les primes et les avancements de carrière, n’a de cesse de minorer le nombre de pauvres, c’est à dire de français vivant en dessous du seuil de pauvreté : 9 millions selon l’INSEE, alors que j’arrive facilement à 15, voire 16 millions depuis les derniers confinements. Et encore, les bénévoles des orgnasations caritatives conseillent de multiplier le chiffre de l’INSEE par quatre, pour être à peu près dans les clous de la réalité !
Mais ce n’est pas tout. Suite au premier confinement dur que nous avons vécu (16 mars 2020-11 mai 2021), on a vécu une catastrophe économique : 1548 plans sociaux, un million de chômeurs et de pauvres supplémentaires selon l’AFPA. Dans sa revue de presse du 27 septembre 2020, Stéphanie Angéli publia le chiffre de un million de chômeurs supplémentaires, trouvé dans Le Figaro : chiffre qui ne surprit personne.
C’était compter sans l’INSEE, qui vint aussitôt à la rescousse de Macron. INSEE, qui eut le toupet incroyable de publier au mois de février 2021, qu’il n’y avait que 391 500 chômeurs supplémentaires dus au premier confinement, soit à peine un tiers de la réalité. Je reposte un article rédigé sur le sujet dans ma lettre politique indépendante.
Donc, en ”oubliant” sur le bord de la route 608 500 “pauvres” (1 000 000 - 391 500 = 608500) produits par le premier confinement, il n’est pas difficile pour Macron de prétendre aujourd’hui, sur la base des faux chiffres de l’INSEE, que les ménages modestes ont vu leur pouvoir d’achat “s’améliorer” : alors que c’est tout le contraire !
Les mensonges de Macron ne sont pas des propos isolés. Ils s’appuient sur la fausse science de l’INSEE et la préparation folklorique du budget faite par Bercy. Mentir en politique est un geste de bandes sans risque, pas de lonesome cowboy se risquant tout seul à travestir la réalité !