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L’Histoire avec sa grande hache.
En supposant qu'à court-moyen terme l'humanité se survive à elle-même, ce qui n'est pas complètement acquis, l'Histoire ne sera pas tendre lorsqu'elle se penchera avec un peu d'objectivité et de rationalité sur notre époque.
Elle ne sera pas tendre, en l'occurrence, précisément avec la façon dont elle y est constamment et sans vergogne traitée, dénaturée, idéologisée, instrumentalisée, et, avec elle, les faits tels qu'il se déroulent sous nos yeux délibérément obstrués par une propagande à très grande échelle.
L'on a pu constater déjà pendant l'entre deux tours de l'élection présidentielle combien la très écrasante majorité des médias dits d'information (et autres) ont en réalité produit, de manière parfaitement assumée et pas même cachée, une propagande idéologique et politique massive dans le but de conduire à la réélection d’Emmanuel Macron : aucun traitement critique du bilan de celui-ci, aucun retour sur la constante maltraitance du peuple français, les grands scandales de prédation et dépeçage du biens publics type Alstom, McKinsey et compagnie ont quant à eux disparu comme par enchantement (Majax ?) quelque part dans la stratosphère, aucun véritable examen d'un programme inexistant du président-candidat. Telle fut la besogne journalistique qui permit donc le résultat que l'on sait, fort justement qualifié par Elisabeth Lévy d'une victoire "à la déloyale".
A présent, il faudrait, parait-il, se pencher sur le petit cirque législatif aux fins de savoir qui des castors associés ou de leur Maître va remporter la timbale, ce dont personnellement je me contrefiche, ayant même quelque secret plaisir à imaginer les castors se faire castoriser, étant entendu que les gens préfèrent toujours l'original à la copie. Qui d'un gauchiste culturel ou d'un gauchiste tout court l'emportera semble bien secondaire au regard de la situation à laquelle nous sommes confrontés et qui plonge notre monde au bord du gouffre.
Je veux en l'occurrence parler de la manière erratique et inepte dont sont traités les événements de la guerre russo-ukrainienne.
Je passe sur la manipulation du ministre de l’Économie qui, pendant la campagne chantait avec sa harpe les louanges de la situation pour à présent expliquer que «le pire est devant nous». Aucun des journalistes qui ont relayé sa propagande ne fera son mea culpa.
Après la séquence électorale, et comprenant qu'il n'y avait absolument plus rien à tirer de réalité ni de recherche de la vérité du côté des médias mainstream, j'ai totalement cessé de regarder les informations, chose que je continuais tout de même de m'infliger depuis des années pour la bonne cause. J'ai absolument cessé depuis. Lorsque par hasard il m'arrive de retomber dessus, j'écoute pendant quelques minutes et aussitôt je suis obligée de changer ou d'éteindre, c’est simplement épidermique, tant la partialité, la bêtise, l'absence de scientificité, de méthode et de professionnalisme sont simplement insupportables à l'entendement.
Absolument rien n'est fait pour apporter un regard de terrain qui, tout en tenant compte, naturellement, de l'immense détresse du peuple ukrainien, permettrait d'avoir une compréhension réelle de la situation. Le président bouffon, comique pénien cocaïné, qui fait la guerre 20 heures par jour sur les réseaux sociaux entre deux rails de poudre, haranguant le monde entier afin de plonger tout le monde dans un conflit nucléaire fatal, est érigé en héros, sans la moindre distance critique, sans la moindre contre-lecture des événements, sans le moindre jugement éclairé.
Lorsque même le Pape (envers lequel je n'ai pas la réputation d'être tendre et que l'on peut difficilement suspecter d'être un dangereux réactionnaire) rappelle que les responsabilités de l'OTAN et de l'autoproclamé Camp du Bien sont bien réelles dans toute cette escalade, lorsque même Lula l'ancien président brésilien, pareillement peu suspectable de complaisances nauséabondes, invoque la même lecture contrastée et non manichéenne de l'Histoire, l'on en entend pas ou si peu parler, et surtout, rien n'est fait médiatiquement pour creuser dans ce sens afin d'éclairer correctement le jugement des citoyens.
Lorsqu’on se tue à expliquer que l'armée ukrainienne est infestée de bataillons et d'éléments ouvertement néo-nazis, dont on voit sur les réseaux régulièrement les corps recouverts de croix gammées qu’ils essaient d’ailleurs à toute force de faire effacer, il se trouve des journalistes petits-bourgeois (revoilà nos castors qui, il y a 15 jours, voulaient pourfendre la bête immonde, jamais à l’abri d’une servile reptation) pour expliquer que "oui mais ce n'est pas si grave, ce ne sont que quelques brebis égarées et puis eux c’est pour la bonne cause».
Lorsque la Russie gagne des batailles, il se trouve bien sûr d’éminents experts pour expliquer que "oui mais elle va perdre la guerre".
Par-dessus tout, j'ai la nausée de ces sorties racistes intempestives selon lesquelles le Russe, essentialisé ad nauseam, serait un sauvage pas vraiment fait comme nous, que son armée est ataviquement barbare et indisciplinée (et j'en passe pour ne pas me faire perversement censurer par facebook).
A présent, à la veille de la commémoration de la capitulation de l'Allemagne nazie, nos petits serviteurs zélés de la soupe atlantiste déroulent le narratif selon lequel la Russie et ses plus de 20 millions de morts civils et militaires n'y serait quand même pas pour grand chose en réalité. Bientôt l'on apprendra que finalement ce ne sont pas les troupes russes mais les pro-nazis ukrainiens qui sont allés libérer le camp d’Auschwitz, après, tout, au point où l'on en est des petits arrangements avec l'Histoire.
Alors, en cette veille de commémoration majeure, je tiens à saluer cette victoire contre l'Allemagne nazie, celle que de nombreux bataillons ukrainiens vénèrent encore avec nostalgie et cherchent à réhabiliter, je veux saluer le sacrifice suprême du peuple et de l'armée russes pour cela.
Aucune solution valable ne sera trouvée (mais est-ce le but ?) en tordant la vérité historique et la vérité des faits tels qu'ils se déroulent.
Il est vrai que les peuples européens sont soumis depuis des mois aux diktats délirants d'une allemande dépourvue de toute légitimité démocratique, ce qui me rappelle quelque chose, mais quoi...?
Merci! Même sensation d'étouffer dans ce monde à la pensée unique, et sentiment que l'horizon est plus sombre de jour en jour. Mais nous devons garder lucidité, combativité et espoir.