Lettre ouverte aux intellectuels collaborant avec Macron !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Le départ de Macron de l’Elysée ne vous rendra pas votre jeunesse. La pureté initiale de votre engagement au service du Peuple français. Car c’est bien la triste marionnette de la CIA, qui vous l’a fait perdre. Définitivement. C’est sous King bobard que vous vous êtes “normalisés”. Rangés des révolutions. Obéissant craintivement à l’idéologie dominante libérale. Pour devenir les néo-bourgeois des années 2020, au service du pire : la dictature antisociale, pro-vaccinale voulant la mort de masse du Peuple français. Mort sociale et physique. Vous êtes devenus des êtres, “à force d’érosion morale, moralement anesthésiés” (sic), comme écrit si bien Alain Accardo dans son ouvrage : “Le petit-bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes”, édition Agone, 2009.
L’importance du surmoi vous échappe totalement. L’importance de toute considération politique et morale, permettant aux français de comprendre à minima ce qu’il leur arrive avec Macron depuis 2017, glisse sur votre cerveau résolument hors sol. Qui a cessé d’être en relation avec la réalité sociale. Aux problèmes de son époque. Comme si Macron vous avait greffé un cerveau en plastique. Virtuel.
De la même façon, vous avez lâchement abandonné votre rôle d’élaboration d’un projet clairement antisystème, porteur d’une salutaire alternative populaire face à la mise à mort économique, sociale et sanitaire, programmée par Macron. Mise à mort qui a fait tristement rétrograder la France du sixième au 47ème rang mondial. Obligeant les Gilets Jaunes et les manifestants anti dictature vaccinale à se limiter à l’action directe (manifs du samedi) sans projet ni Idée directrice. Votre devoir politique number one est tombé dans l’amnésie de votre refoulé. Le déni de réalité. Votre devoir politique number one glisse sur votre conscience moralement anesthésiée, achetée par Macron et le camp mondialiste occidental voulant la mort de tous les peuples “en soi” et “pour soi” de la planète.
Toutes ces démissions morales et politiques, entassées l’une sur l’autre, ont fait de vous la gôche, hier encore les porte-paroles (respectés) du Peuple de gauche, titre dont vous vous enorgueillissez, aujourd’hui les laquais du capital et du seul gangster Macron. Nouveaux valets de Macron au reste silencieux. A la différence des renégats du passé : Montand, Glücksmann, BHL, July, Duras…, votre reniement n’est pas bavard. Disert, prolixe.
Rien à voir avec l’émission “Vive la crise” de 1985, au service du seul esprit d’entreprise, culte de la compétition, supposée bienheureuse crise, qui élimine les faibles, durcit les forts. Avec un Montand loufiat, râleur, géostratége, mégalo : “Moi si j’étais Reagan, moi si j’étais les russes…!”(sic). Et un Bernard Kouchner, dont la présence à cette célèbre émission a été un peu oubliée depuis, (sur “Vive la crise”, voir l’ouvrage de Guy Hocquenghem “Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary”, édition Albin Michel, 1986).
Au bavardage expansif, bla-bla, baratin, jacasserie de garçon de course d’un Montand fou de joie de tutoyer Reagan. Lui taper symboliquement sur l’épaule, voire sur le ventre, vous avez préféré le silence. C’est plus sobre, le silence. Plus difficile à interpréter. Car, comme disait Ferdinand de Saussure: “c’est dans les mots que nous pensons”. C’est dans le choix des mots que nous nous arrachons du ventre, que nous formulons une opinion, souvent maladroite, approximative. Alors que le silence, c’est toujours l’informulé. Soit.
Mais votre silence réitéré, souvent depuis 2017 : depuis l’arrivée par fraudes abyssales de Macron à l’Elysée. Depuis la casse ignoble de notre code du travail vieux de cent vingt ans. La mise au rancart du statut des cheminots en 2018. La non défense frontale du mouvement des Gilets Jaunes apparu le 17 novembre 2018. Le mouvement anti réforme des retraites, commencé le 5 décembre 2019, qui a duré huit semaines : soit deux fois la durée de Mai 68 ! Votre silence suite à votre vote ignoble fin mars 2020, donnant 300 milliards d’euros aux banques, afin de les renflouer, provoquant l’inflation à deux chiffres, dans laquelle nous pataugeons aujourd’hui. Votre silence lors du premier confinement et l’absence abjecte de masques pour se protéger, y compris dans les lieux de cluster, et on parle d’expérience. Votre silence quand l’obligation vaccinale a été mise en oeuvre à marche forcée par les sieurs Macron et Castex : avec des produits expérimentaux tueurs, dont les labos déclinent toute responsabilité.
Tous ces silences empilés l’un sur les autres en disent beaucoup. Plus que tous les aveux que vous ne ferez jamais. Entre votre aisance matérielle, situation professionnelle confortable, grandement améliorée par vos trahisons. Le risque assuré de déplaire à Macron, en prenant parti pour les sans nom, les sans grade que nous sommes, malgré le grand danger que nous courons : vous avez clairement choisi de garder vos fromages. Et de vous y goinfrer. Sans risque.
Comme disait avec humour Guy Hocqenghem : “le silence des intellectuels, c’est le silence de tous ces universitaires, artistes, etc., trop occupés à manger ce que le Pouvoir leur a mis dans la gamelle”(sic) ( cf “Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary”, op cit)..
Mais aussi, le silence des intellectuels, comme écrit avec lucidité Alain Accardo, c’est le silence pendant lequel vous vous livrez à votre “devoir de plaisir”, “quel que soit le moyen de vous le procurer : alcool, sexe, drogue, ivresse, et bien sûr dans tous les cas : l’argent. Une soif inextinguible de jouissance immédiate sans fin et sans frein”(sic) ( cf “Le petit-Bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes”, op cit. Votre devoir de plaisir est devenu votre seule préoccupation. Votre seule raison de vivre. Les choses de l’esprit, de la pensée critique, si tant est qu’elles existent encore dans votre cerveau de débauché, n’ont qu’à bien se tenir.
Mais, en vous taisant, refusant de produire du sens pour le Peuple 2022, vous perdez toute prétention à être hégémonique sur les classes populaires. C’est la fin de “la moyennisation de la société française” fort bien analysée par Alain Accardo : c’est à dire la prétention intellectuelle de la petite bourgeoisie à dominer culturellement les classes populaires. Malgré votre nombre restreint dans la société (30% environ), votre capital culturel vous permettait jusque là d’influencer l’ensemble de la société. En tant que force auxiliaire des très riches, au service de l’immobilisme social. Loin de combattre le système, vous assuriez sa pérennité.
Jusque là, et grâce à votre maitrise de la parole et de l’écrit, dont vous avez le monopole, grâce à vos passage médias, dont vous confisquez l’entrée, vous transformiez les classes populaires et les petites classes moyennes en masse de manoeuvre docile : juste bonne à distribuer les tracts sur les marchés. Et à voter pour le parti de “gôche”, pour lequel vous travaillez au sommet.
En vous taisant sur la durée, souvent depuis 2017, vous sciez la branche sur laquelle vous étiez assis. Jusque là, vous décidiez de l’avenir politique des classes populaires, petites classes moyennes. Maintenant, plus du tout. Selon moi, la moyennisation de la société française est un phénomène relevant désormais au passé. De nouvelles figures de lutte apparaissent comme les Gilets Jaunes, les manifestants anti vaccins, les militant(e)s de contre information sur le net. Ce sont ces figures de l’opposition extra-parlementaire, qui construisent, élaborent SANS VOUS, la nouvelle hégémonie idéologique, mère de toute victoire politique, pour reprendre la formule de Gramsci.
Et vous, vous n’êtes plus rien.
“Ils t’ont récité leurs poèmes
“Tes beaux Messieurs, tes beaux enfants,
“Tes faux Rimbaud, tes faux Verlaine
“Eh bien, c’est fini maintenant” (sic)
Barbara