"L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant...!" (René CHAR)
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
On a ressorti l'affaire Grégory. De qui ne parlerait-on pas, pourvu que ce soit le plus insignifiant possible ?! Afin de s'exonérer de faire de la vraie politique. C'est à dire procurer à chacun l'assurance minimale de vivre décemment dans une société solidaire. Et non pas dans un abattoir des plus faibles. Et notamment, répondre à cette INSECURITE SOCIALE, que nous vivons depuis les années 80, avec l'imposition, par les gouvernements successifs de gauche et de droite du chômage et de la pauvreté de masse. Les responsables des pays occidentaux ont choisi de laisser filer sciemment, volontairement la courbe du chômage.
“La pauvreté n'est pas naturelle, ce sont des hommes qui la créent et qui la tolèrent, et ce sont des hommes qui la vaincront" disait Nelson MANDELA. Rien de plus juste. Je pense que la fin du plein emploi n'est pas une histoire de robots envahisseurs, prenant à eux tous seuls le travail des humains. Ou d'une économie "pauvre" ou "riche" en emploi : mais le résultat d'une action concertée, les grandes manoeuvres entreprises par la Bourgeoisie à compter du milieu des années 70, pour lutter contre la chute du taux de profit. Reprendre la première place vis à vis du mouvement 68 ard et post-68 ards. En effet, les années 1968-1975 sont des années record de journées non travaillées pour fait de grève et en nombre de manifestations. Ce sont aussi des années record d'adhésion à un syndicat de salariés. En réponse, la Classe dirigeante française entrepris cruellement la mondialisation des échanges. La casse du statut de l'ouvrier fordiste. L’explosion volontaire de la courbe du chômage passée de un million en1980. 2 millions en 1988. 3 millions en 1997. 6, 5 millions aujourd’hui, selon les chiffres de la DARES.
Et encore, la DARES ne compte pas les jeunes au chômage, les 2 millions de chômeurs cherchant un emploi par eux même, un million d'allocataires du RSA non inscrits à Pôle Emploi, les radiés, etc. 9 millions selon nos calculs. Depuis 40 ans, les pouvoirs de droite et de gauche ont voulu, organisé la fin du plein emploi. Aussi aujourd’hui, lorsque le sieur Macron a le toupet infernal d’annoncer le “plein emploi”(sic), alors que le taux de chômage est à 23% (source : article de ELUCID du 15 novembre 2021) : on reste bouche bée devant une telle mystification des consciences !
Dans le sillage de Mandela, je dirai que ce chômage de masse n'est pas "naturel", comme feint de le croire aujourd'hui le débat politique, que ce soit la Macronie ou la FI à la tribune. Ce sont des hommes qui l'ont voulue, créée et entretenue, dans une conspiration, on ne peut plus consciente.
Cette action des pouvoirs publics est relayée dans la société par UN DENI DE REALITE de ce chômage de masse par la Classe moyenne alliée à l'oligarchie, et participant donc à l'immobilisme social. A une société devenue "la Belle au bois dormant", pour reprendre la formule d'Emmanuel Todd.
A partir du moment où, dans une société, il se passe quelque chose que personne ne peut avaler, se mettent en place des mécanismes de déni du réel. Le traumatisme fabrique du mensonge médiatique sur le chômage et la pauvreté (cf chiffres truqués du chômage forgés par l'INSEE, ne comptabilisant que les demandeurs d’emploi en catégorie A). Histoire de substituer à l'insupportable quelque chose de supportable.
Mais la Classe moyenne va être liquidée à son tour, sur volonté de Macron, comme l’explique l’économiste marxiste Vincent Gouysse dans son article du 4 juillet 2020 intitulé : “sur les rails du Grand Reset”, publié sur le site : Les 7 du Québec. Le chômage frappe désormais les enfants de al classe moyenne, jusque là épargnés par le sous emploi, analyse Louis Chauvel dans son ouvrage "Le déclassement". Aux Etats-Unis, qui annoncent toujours ce que nous allons vivre dans 5 ou 10 ans, on licencie massivement la classe moyenne, afin de faire monter mécaniquement le cours de la bourse. Ce n'est pas un hasard si Trump promet, le jour de son investiture, "de créer des millions et des millions d’emplois"(sic). En France, les slogans des jeunes anti Khomri parlent d'abord de leurs craintes du chômage et de la pauvreté : sur la pancarte de l'un deux, "notre futur" a été remplacé par "No futur". "PS : chose promise, chomedu". "Pour ceux d'en haut des couilles en or, pour ceux d'en bas, des pâtes d'abord !" "Les vieux dans la galère, les jeunes dans la misère. “Nos rêves sont trop grands pour rentrer dans vos urnes”, etc.
Le grand couvercle du déni de réalité sur la question du plein emploi se soulève enfin. C'est le résultat, non pas d'une nouvelle conjoncture économique plus favorable, mais, comme le prédisait Mandela, de la seule volonté d'hommes et de femmes, soucieux de revenir au plein emploi.
Voilà pourquoi le programme du “Rassemblement Pouvoir au Peuple” propose un grand plan keynésien de relance de la consommation des ménages. La création de 2 millions d’emplois en CDI dans le secteur associatif. Le doublement des minimas sociaux à 1000 euros par mois.
Comme on disait dans les années 70 :
ON A RAISON DE SE REVOLTER !