L'assentiment minimal dont a besoin Macron pour durer à l'Elysée a volé en éclats : il n'est plus crédité que de 11% !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2018, mis à jour
L'ESPOIR CHANGEA DE CAMP, LE COMBAT CHANGEA D'AME" (Victor Hugo)
On sent un bouillonnement ras la marmite. Formant un chapelet de grèves, sans lien les unes avec les autres. Une solidarité à saute mouton se crée entre salariés, indépendamment de l'activité occupée : ce fut d'abord les "matons", les agents des services pénitenciers très déterminés, à l'origine de 12 jours de grève sans concession. Puis les infirmiers en grève de nombreux hôpitaux au bord de l'asphyxie, mais tout aussi remontés que leurs collègues des prisons. Sans oublier les soignants des EHPAD réclamant des crédits, des effectifs, leur journée de mobilisation mardi dernier étant très réussie. S'y ajoutèrent les lycéens et les étudiants gonflés à bloc, comme le montre l'amphi plein à ras-bord de Clermont-Ferrand votant évidemment la reconduction de la grève. Samedi, ce fut la manifestation des motards contre la limitation de vitesse à 80 kilomètres heure. Hier les agriculteurs occupant deux RN à Auch et à Toulouse. Sans oublier les salaries des services : les salariés de Carrefour se mobilisent depuis une semaine, contre les suppressions massives d'emplois annoncées par la Direction pourtant bénéficiaire. Hier, ils manifestaient au Carrefour de Montreuil. Martinez était venu les soutenir, ce qui montre à quel point on les prend au sérieux, en haut lieu. Et veut étendre la grève à tous les centres commerciaux. Les centres Leclerc sont également en grève. Aujourd'hui, les syndicats d'enseignants et d'étudiants appellent à une mobilisation contre la réforme des études dans le supérieur...
Mieux encore : ces grèves sont très populaires : plus de 85% des français approuvent ces mouvements sociaux. 65% d'entre eux pense qu'un mouvement social d'envergure nationale peut intervenir dans les prochaines semaines.
Pour autant, je suis en désaccord avec Jacques Chastaing, affirmant que "le régime Macron est en train de craquer aux coutures" (sic). Un tel constat est prématuré et inexact. je développerai une analyse plus modérée. Dans le sillage d'Alain Badiou ("Le réveil de l'Histoire", édition Lignes, 2011), on peut penser qu'avec le réveil des grèves catégorielles, la masse des travailleurs ordinaires, "les gens qui ne sont rien", qui ne décident absolument de rien, qui n'ont aucune voix au chapitre, -tout le pouvoir étant entre les mains de l'oligarchie + Macron, + des classes moyennes politiques (élus), syndicales (directions) et médiatiques (journalistes aux ordres du pouvoir)- , COMMENCENT À EXISTER, ONT LE SENTIMENT D'EXISTER dans ce monde, qui les a mis férocement au rancart.
C'est peu, pour ceux qui imaginait déjà une chute de la maison Macron. Mais c'est inouï, impensable hier encore, à cause de l'incroyable hégémonie des classes moyennes, qui participe à la domination sociale de la Classe dominante. Et qui rend quasi impossible toute possibilité d'émettre avec succès un discours critique en rupture avec l'ordre établi. Tant la chappe de plomb du mensonge médiatique, le Mensonge majuscule structurant notre mode de pensée, nous ramènent au binôme travailler/consommer. Comme le seul horizon possible et indépassable. On nous le répète tous les jours : "there is no alternative", TINA...!
Hier, les grévistes n'existaient pas. Maintenant ils existent un peu. Ils peuvent décider de l'avenir de leur vie, à défaut de décider de l'avenir du pays. Ce fait subjectif a une puissance considérable. Les pauvres ne sont pas devenus riches d'un coup de baguette magique. Sur le fond, rien n'a changé. Mais les "riens" chers à Macron prennent la parole, hors suffrage universel dont d'ailleurs personne ne parle : ce qui est en soi un événement considérable.
Les médias sont désemparés, ne nous sortant pas leur éternelle rengaine : "les grévistes prennent les français en otage"(sic). Ou bien encore : "le mouvement est minoritaire, en voie d'extinction"(re-sic). On sent qu'il se passe un glissement d'opinions dans les têtes. Qui atteste de la fragilité du gouvernement Macron, fondé sur le seul mensonge et la triche. Martinez acheté à prix d’or, pour qu'il n'y ait pas de mouvement anti-casse du code du travail.
L'assentiment minimal dont a besoin Macron pour durer à l'Elysée a volé en éclats. Crédité officiellement de 25%, un sondage publié au mois de décembre 2021 place en réalité le banquier à 11% des suffrages. Il ne peut plus gouverner sur la durée. La fin de la pandémie de Covid et de la vaccination obligatoire l’obligent à chercher une mauvais querelle à Poutine en Ukraine, histoire de déclarer une bonne troisième guerre mondiale.
Comme on disait dans les années 70 :
ON A RAISON DE SE REVOLTER !
Si Martinez alias sergent Garcia était là on est sauvé
Quand les syndicats appelle a un mouvement de grève ils appelle ça une journée d’action rapport à leur immobilisme quotidien