Je reposte un article rédigé le 25 juillet 2017, mais qui n'a pas pris une seule ride.
Les tristes votes à l'Assemblée nous rappellent le pire. Le vote du 5 juillet 2017 sur la confiance donnée au Premier Ministre (360 pour, 129 abstentions, 67 contre) ; puis le vote hélas massif des députés acceptant craintivement, -sauf naturellement les députés de la FI et les députés communistes-, la loi d'habilitation destinée à démolir le code du travail. Tous ces votes additionnés évoquent irrésistiblement les pleins pouvoirs donnés massivement à Pétain en 1940 : à l'exception de 80 députés "honnêtes". Sans oublier les communistes qui n'étaient pas à Vichy, le PCF ayant été interdit de séjour.
Comme l'explique Alain Badiou, la désorientation des consciences pétainistes a rendu possible un tel plébiscite à ce gouvernement contre révolutionnaire (celui de 1940) : "ce régime d'oligarques corrompus jusqu'à l'os, qui se présentent comme ceux qui vont sortir le pays d'une grande crise morale. Un aventurier, un roi cacochyme, vieux militaire, politicien retors (Pétain), toujours homme de main des grandes fortunes, qui se présente comme le vrai détenteur de l'énergie nationale"(sic) ("De quoi Sarkosy est-il le nom ?", édition Lignes, 2009).
Car, tout comme Pétain, Macron n'est pas un "accident", une "erreur" de la grande Histoire et de quelques dirigeants "pris de court", ainsi que j'ai pu souvent le lire sur Facebook.
1)-S'agissant de Pétain en 1940, Claude Bourdet, initiateur de la Résistance nous révèle cette information peu connue, mais significative :
"En avril 1937, Laval, par l'intermédiaire d'un de ses parents, demanda à rencontrer une personne ayant la confiance du "caudillo". L'entrevue eut lieu, et Laval déclara à l'envoyé du "caudillo" que, pour éviter un mouvement communiste en France, il était en contact avec Doriot, le Colonel de La Roque et le Maréchal Pétain. Il affirma que le salut de la France résidait dans un gouvernement Pétain, et que le Maréchal était déterminé à assumer cette responsabilité. : cf Dépêche de l'ambassadeur d'Allemagne en Espagne au Ministre des affaires étrangères allemand du 13 avril 1937, in archives secrètes de la Wilhemstrasse, tome 3, Plon, 1952. Le complot qui a présidé à la naissance de "l'Etat français" de Pétain était tramé de longue date. La "divine surprise" ne fut pas une surprise pour tous" (sic) (extrait de ses mémoires, "L'aventure incertaine", édition du Félin, 1998).
S'agissant de Laval et de Petain, Annie lacroix-Riz fait remonter leur complicité avec les allemands à 1934-1935. Dans son dernier ouvrage, "Les élites françaises entre 1940 et 1944. De la collaboration avec l'Allemagne à l'alliance américaine", édition Armand Colin, 2016, elle écrit : "Laval conserva jusqu'au bout, COMME PETAIN, SON COMPLICE AVERE DEPUIS 1934-1935, le rôle de favori du Reich en général et d'Abetz en particulier que lui avaient valu les SERVICES RENDUS DANS LA DECENNIE 1930, et que lui avait été confirmé le zèle déployé en tous domaines depuis l'invasion, tant en matière de "collaboration économique", que de répression contre les ennemis intérieurs : juifs, francs-maçons, gaullistes, républicains, communistes. Abetz lui écrit le 20 juillet 1940: "Nous avons contre les chefs communistes des intérêts identiques aux vôtres" (sic).
2)-De la même façon aujourd'hui et s'agissant cette fois de Macron, nous possédons de nombreuses vidéos de technocrates de Bruxelles, expliquant devant la camera que l'objectif de la Commission européenne est la casse du CDI français. Voire la casse de tout le code du travail.
Autre témoignage, celui d'un écrivain allemand, Ernst Wolff, dans le journal le "Frankfurter Allegemeine Zeitung" de novembre 2015 :
"Pour augmenter sa capacité de concurrence sur le marche mondial, le pays (la France) doit prochainement réduire les prestations sociales, DURCIR LA LOI DU TRAVAIL, et abaisser le niveau des salaires. Toutes ces mesures vont provoquer une résistance sociale considérable à cause des inégalités sociales déjà existantes dans le pays. Cette résistance va pouvoir être réprimée au moyen de toutes ces mesures de limitation du droit de rassemblement, de surveillance d'internet élargie et de l'extension des pouvoirs de police et de l'armée"(sic).
Autre information connue de tous les manifestants contre la loi Khomri : nous savions que ce premier coup de bélier lancé contre la porte des acquis sociaux manifestants contre la loi Khomri de 2016 n'était qu'un hors d'oeuvre : ainsi, il a bien été question de plafonner les indemnités de licenciements dans le projet initial de la loi Khomri. Mais, au vu de la très forte mobilisation contre ce texte, Valls avait du rétro-pédaler, lâcher du lest, notamment sur cette disposition. On savait que Gattaz voulait prendre sa revanche sur cet échec partiel. Et que ce ne serait que partie remise.
Autrement dit, l'annonce par Macron au cours de la campagne présidentielle de sa volonté de reforme du code du travail est tout, sauf comme on a feint de le croire, un coup de tonnerre dans un ciel serein... ! Ainsi, les députés de la FI gagneraient, dans leurs débats, à remettre en perspective historique le problème de la casse du code du travail. Et à montrer que les vrais "rédacteurs" de cette reforme pourrie, ce ne sont, ni Macron ni Pénicaud, simples portes-flingue du capital : mais très au-dessus : le MEDEF (Gattaz), la Commission européenne : et à travers eux, l'Ogre capitaliste mondialisé, à qui il en faut toujours plus : toujours plus de profits, toujours plus de Volonté de Puissance. Je pense en particulier au patron d'Amazon (à qui j'ai la faiblesse d'acheter quelques livres) : aujourd'hui, il a tellement de thunes, qu'il ne sait pas comment les utiliser... ! Dans un moment où on diminue l'APL des bénéficiaires de minima sociaux, dont le revenu va à peine entre 400 et 800 euros par mois. Or, l'APL est leur seconde source de revenu, puisqu'elle représente en moyenne 120/140 euros par mois... !
Dominique a raison : les députés de la FI ne font pas une analyse lucide de la situation. Ils se laissent abuser par tout une pseudo "culture parlementariste" en vogue à l'AN. Imaginant naïvement une sorte de fraternité politique, qu'ils pourraient développer avec certains députés LREM. Les mêmes fausses illusions que d'autres, hier encore, ont pu avoir à leurs dépends avec les "frondeurs" socialistes...! Je me réjouis du beau travail accompli par les députés de la FI. Mais enfin, ils n'épuisent pas à eux tout seuls tous les combats à mener :
1)- COMBAT IDEOLOGIQUE sur les réseaux sociaux, et, je l'espère aussi, par des passages média d'intellectuels de la gauche critique "reconnus". En ce moment, il n'y a que Michel Onfray qui l'ouvre : même ce qu'il dit est du déjà vu, déjà entendu : critique du Peuple mis au rancart, malgré le succès du NON au TCE en 2005. Ce n'est pas mon préféré, mais ça fait du bien de l'écouter à défaut d'un autre.
2)-COMBATS SYNDICAUX aussi à mener dans la rue en septembre avec un Front Social déterminé : comme le montre le dernier article de Mickaël Wamen traitant Macron de "chien enragé de l'ordre libéral"(sic). Nous, les "riens", nous devons faire du tapage dans la rue et sur Facebook. La combativité, la Résistance, contre ce régime arrogant avec les plus pauvres, elles sont partout : au niveau local et national, et sur tous les fronts : et non réductible au combat de 17 députés de la FI, quels que soient leurs immenses mérites. Dans Le "Canard enchainé" de cette semaine, on trouve une confidence de Philippe, Premier Ministre, affirmant : "en réalité, Mélenchon n'a pas choisi de faire la guerre des amendements à l'Assemblée, il veut privilégier la rue" (sic). JLM a tout à fait compris que ses 17 députés, aussi brillants soient-ils, ne sont qu'une force de feu limitée. D'où l'importance de nous battre tous dans la rue, en septembre, avec le Front social !
CONTRE MACRON, CONTRE TOUS LES CHIENS ENRAGES DU LIBERALISME MORTIFERE DERRIERE LUI, RESISTANCE A TOUS LES ETAGES : les "riens" que nous sommes, comme les responsables et les intellectuels critiques : car dans nos têtes inassouvies, coulent tous les rêves du monde ...!!