Les pays occidentaux mettent de l'huile sur le feu de la guerre en Ukraine !
Excellente analyse de Jacques Baud, ex-colonel, ex-membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est. Je remercie Dominique Delhomme de m'avoir fait connaitre ce texte.
"Jacques Baud est un ancien colonel d’État-major général, ex-membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est. Il a été formé dans les services de renseignement américain et britannique. Il a été chef de la doctrine des opérations de la paix des Nations Unies. Expert des Nations Unies pour l’État de droit et les institutions de sécurité, il a conçu et dirigé le premier service de renseignement multidimensionnel des Nations Unies au Soudan. Il a travaillé pour l’Union africaine et a été durant 5 ans responsable de la lutte contre la prolifération des armes légères à l’OTAN. Il a été engagé dans des discussions avec les plus hauts responsables militaires et du renseignement russes juste après la chute de l’URSS. Au sein de l’OTAN, il a suivi la crise ukrainienne de 2014, puis a participé à des programmes d’assistance à l’Ukraine. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le renseignement, la guerre et le terrorisme, et en particulier Le Détournement aux éditions SIGEST, Gouverner par les fake news, L’affaire Navalny, et Poutine, maître du jeu ? aux éditions Max Milo.
Son dernier ouvrage « Poutine, maître du jeu ? », éditions Max Milo, paraît le 16 mars 2022." (voir photo ci-dessus).
"...Clairement, ce conflit nous a conduit dans l’hystérie. Les sanctions semblent être devenues l’outil privilégié de nos politiques étrangères. Si nous avions insisté pour que l’Ukraine respecte les Accords de Minsk, que nous avions négocié et cautionné, tout cela ne serait pas arrivé. La condamnation de Vladimir Poutine est aussi la nôtre. Rien ne sert de pleurnicher après coup, il fallait agir avant. Or, ni Emmanuel Macron (comme garant et comme membre du Conseil de Sécurité de l’ONU), ni Olaf Scholz, ni Volodymyr Zelensky n’ont respecté leurs engagements. En définitive, la vraie défaite est celle de ceux qui n’ont pas de parole.
L’Union européenne a été incapable de promouvoir la mise en œuvre des accords de Minsk, au contraire, elle n’a pas réagi lorsque l’Ukraine bombardait sa propre population dans le Donbass. L’eût-elle fait, Vladimir Poutine n’aurait pas eu besoin de réagir. Absente de la phase diplomatique, l’UE s’est distinguée en alimentant le conflit. Le 27 février, le gouvernement ukrainien est d’accord d’entamer des négociations avec la Russie. Mais quelques heures plus tard, l’Union européenne vote un budget de 450 millions d’euros pour fournir des armes à l’Ukraine, remettant de l’huile sur le feu. A partir de là, les Ukrainiens sentent qu’ils n’auront pas besoin d’arriver à un accord. La résistance des milices Azov à Marioupol provoquera même une relance de 500 millions d’euros pour des armes.
En Ukraine, avec la bénédiction des pays occidentaux, ceux qui sont en faveur d’une négociation sont éliminés. C’est le cas de Denis Kireyev, un des négociateurs ukrainiens, assassiné le 5 mars par le service secret ukrainien (SBU) car il est trop favorable à la Russie et est considéré comme traître. Le même sort est réservé à Dmitry Demyanenko, ex-chef adjoint de la direction principale du SBU pour Kiev et sa région, assassiné le 10 mars, car trop favorable à un accord avec la Russie : il est abattu par la milice Mirotvorets (« Pacificateur »). Cette milice est associée au site web Mirotvorets qui liste les « ennemis de l’Ukraine », avec leurs données personnelles, leur adresse et numéros de téléphone, afin qu’ils puissent être harcelés, voire éliminés ; une pratique punissable dans de nombreux pays, mais pas en Ukraine. L’ONU et quelques pays européens en ont exigé la fermeture… refusée par la Rada..."
CF2R.ORG
La situation militaire en Ukraine » Centre Français de Recherche sur le Renseignement
PREMIÈRE PARTIE : EN ROUTE VERS LA GUERRE Pendant des années, du Mali à l’Afghanistan, j’ai travaillé pour la paix et ai risqué ma vie pour elle. Il ne s’agit donc pas de justifier la guerre, mais de comprendre ce qui nous y a conduit. Je constate que les « experts » qui se rel...