Les médias organisent l'amnésie de ce qui s'est passé au cours du quinquennat : comme si Macron n'était pas à la manoeuvre à chaque fois !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie en 2017, mais toujours d'actualité en 2022
On nous ballade dans une politique politicarde, sans aucun débat d’idées sur les questions essentielles.
Frédéric Lordon pointe le vrai problème : la Classe dirigeante s'est emparée de la France, pour la gérer et l'exploiter à son profit. Et, ce faisant, a pris la société en otage, pour maintenir le pouvoir d'un petit nombre de grands patrons et de banquiers, pillant grossièrement nos richesses nationales, nées de notre propre travail.
Et nous, au lieu de dénoncer sans nuance cette dictature de la finance, on préfère passer nos journées sur Facebook à parler de l'emploi fictif de Pénélope Fillon : un leurre insignifiant que les médias nous agitent jusqu'à plus soif, afin de faire silence sur l'essentiel : la toute puissance du capital sur nos vies et sur nos âmes.
Et nous, au lieu de faire de cette campagne, le temps fort, attendu pendant cinq ans, pour formuler nos propositions, afin que le Peuple reprenne la main. Se libère enfin du carcan, où la Classe dominante le cadenasse depuis 40 ans. Au lieu de formuler des propositions, afin que les Classes populaires soient moins pauvres, vivent mieux, que chacun ait une vie décente, en ne gagnant jamais moins de mille euros par mois : on préfère baliverner ad nauseam sur tous les coups tordus de cette campagne : Fillon, Macron, sondages truqués, Hamon.... : les magouilles d'une classe politique en réalité, sans aucun intérêt pour les Classes populaires.
Hier, j'écoutais Mélenchon sur RTL : je l'ai trouvé politicard. Pas une seule proposition mise en avant sur la pauvreté, le logement par exemple. La seule fois ou il a parle de notre Programme "L'Avenir en commun", ce fut pour dire que "c'était une bonne base de discussion"(sic) : s'agirait-il de le remettre en cause...? En cela, notre campagne 2011-2012 du Front de gauche contre la finance, sur la base de notre programme "L'Humain d'abord", était de bien meilleure qualité. Mélenchon y allait au lance flammes contre Sarkosy.
Tandis qu'aujourd'hui, ses critiques se concentrent presque uniquement contre la droite. Comme s'il voulait éviter de parler du triste bilan du quinquennat : +600 000 chômeurs : dans ce ras de marée de pauvreté, Macron, loin d'être le perdreau de l'année que les médias nous présentent, attendant hypocritement son "programme", y est pour beaucoup. Car l'ANI facilitant les licenciements grâce au système de l'homologation administrative quasi automatique des demandes de licenciements déposées par les employeurs. La loi Khomri qui devait s’appeler loi Macron 2, le CICE, c'est lui...!
Autre question : si Macron est élu, il mènera des reformes, type loi Khomri. C'est cela qu'il faut dire aux gens : bien leur expliquer que de descendre dans la rue dans le cadre de 13 journées nationales comme pour le mouvement anti-Khomri, grèves des raffineries ne servira à rien : le texte de loi sera pris à coups de 49-3. Il est là le vrai danger de Macron, et pas seulement le fait qu'il soit le favori des banques et des sondages truques. En un mot, pendant qu'on se fait balader par une politique politicarde sans intérêt, toute la politique qu'on aime, le débat d'idées tombe à l'eau, par notre propre faute.
Les médias et les hommes politiques complices organisent l'amnésie des horreurs sociales (ANI, KHOMRI), que nous avons vécues pendant ce quinquennat : comme si elles n'avaient jamais eu lieu. Comme si Macron n’était pas à la manoeuvre à chaque fois…!