Mélenchon et les intellectuels hétérodoxes ont renoncé à penser le monde, en terme de domination brutale des riches sur les pauvres !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie
Les institutions que sont devenues Mélenchon et les intellectuels hétérodoxes ont renoncé à penser le monde, en terme de domination des riches sur les pauvres. Sur une prospérité de quelques uns, fondée sur l’exploitation brutale du monde du travail, non rétribué à sa juste valeur : niveau des salaires diminuant entre 1980 et 2022. Sur le pillage organisé de nos bijoux de famille (Alsthom) et du budget de l’Etat : 2000 milliards d’euros tout de même, au seul profit des grands patrons. Misère de masse du monde en général, de la France en particulier avec 15 millions de pauvres vivant en dessous du seuil de pauvreté. Avec un taux de chômage réel de 23% (et non 8% ), comme le montre un article collector du 15 décembre 2021 publié sur le site ELUCID, que nous avons publié sur “la lettre politique indépendante”.
A la place, ils ont troqué leur critique économique de la société capitaliste 2022, dans laquelle nous survivons à peine, pour des oeuvrettes à sueur. Une prosette sans âme. Où il est surtout question de régression écologique : effondrement de la biodiversité, explosion des émissions de CO2, pollutions marines, en lieu et place d’une lutte des classes, ayant tourné très favorablement en faveur du seul Capital. Depuis 1980, dans le partage de la valeur ajoutée, le facteur Travail a perdu dix points par rapport au Capital. Après avoir augmenté de +78% entre 1947 et 1979, soit en moyenne +2,25% par an, les salaires ont stagné à +7% entre 1980 et 2021, soit +0,7% par an. Baisse réelle des salaires facilitée par la suppression de l’échelle mobile (indexation des salaires sur les prix) en 1983 par le sieur Mitterrand. Soit un énorme cadeau fait aux patrons.
Par ailleurs, au milieu des années soixante-dix, la Bourgeoisie a entrepris les grandes manoeuvres, visant à restaurer son taux de profit en chute libre. En décidant unilatéralement de la mondialisation “heureuse” des échanges, de la casse du statut du salarié fordiste, la classe dirigeante a laisse filer sciemment, volontairement, en toute connaissance de cause, la courbe du chômage. Résultat : 1 million de chômeurs en 1980. 2 millions en 1988. 3 millions en 1997. 6,6 millions aujourd’hui, selon les chiffres de la DARES.
Les inégalités abyssales sont passées d’un écart de 1 à 20 dans les années soixante à un écart de 1 à 400 aujourd’hui (chiffres Martine Orange).
Le programme “L’avenir en commun” 2022 euphémise, nie grandement le véritable génocide social que nous subissons depuis 1980. Avec bien sûr, une accélération cynique depuis 2017 avec le gangster Macron : casse de notre code du travail vieux de 120 ans. Contrats aidés réduits à 100 000 contrats. Pour mémoire, on comptait 2,650 millions contrats aidés en 2000, soit la suppression de tout un tissu économique et social faisant vivre des millions de familles pauvres. Pillage systématique du budget de l’Etat en exonérations de cotisations sociales et autres cadeaux faits aux seules entreprises, tandis que l’Etat social était raclé jusqu’à l’os. Vente d’Alsthom, de l’aéroport de Blagnac, des vignobles bordelais…Réforme des retraites visant à allonger la durée des annuités de cotisation, pour bénéficier d’une pension de retraite à taux plein.
Aux élections européennes de 2019, Manon Aubry (LFI) a obtenu 6,3% des suffrages contre 20% en 2017 par Mélenchon. Le vote ouvrier n’est plus que de 8% en 2019 contre 25% en 2017. Clairement, la France insoumise a perdu le vote ouvrier. Et ce n’est pas le programme AEC 2022 petit bourgeois bobo, qui est de nature à reconquérir cet électorat perdu.