Les gilets jaunes sont traités pires que les peuples colonisés !
Article rédigé par Brigitte Bouzonnie le 23 janvier 2019, mis à jour le 14 février 2022
Les violences menées par Macron contre les gilets jaunes sont scandaleuses, inacceptables. La Macronie a traité son propre Peuple, comme autrefois les anciennes métropoles coloniales traitaient les peules colonisés d'Afrique.
N'oublions jamais : Macron est un méchant homme.
On n'a pas oublié des gilets jaunes condamnés à des peines de prison fermes, rien que pour avoir manifesté. Dans les prisons, les détenus de droit commun appellent les gilets jaunes les "politiques"(sic), tant leur condamnation leu semble incongrue.
On n'a pas oublié Jérôme Rodriguez, éborgné Place de la République. Ni Manu amoché Place d'Italie.
On n'a pas oublié ce jeune homme, trainé au commissariat, condamné à une lourde amende, pour avoir osé dire : "Macron démission".
On n'a pas oublié l'ordre de Macron de tirer à balles réelles sur les Gilets Jaunes. Ordre heureusement jamais mis en pratique par les CRS eux même !
On n'a pas oublié ce que racontait Alexandre Langlois, de WIGI Police : Macron donnant directement des ordres à Benalla, sur un smartphone crypté, en pleine manifestation.
Il faut bien dire à notre dirigeant hexagonal, que donner tout l'argent du budget public, et donc nos impôts à ses amis du CAC 40, tandis que beaucoup de français, surtout les plus faibles, sont abandonnés sur le bord de la route. Il ne faut pas s'étonner ensuite d'être haï par le Peuple français.
Heureusement, la Gendarmerie a refusé les "primes matraque". Et de "mâter" les gilets jaunes en 2019, malgré les ordres insistants de Florence Parly, Ministre des armées. Qu'ils soient remerciés de leur courage. De leur force à dire "non" à cette dictature macronienne, que personne n'a le courage de dénoncer à hauteur de ses maux. Devant laquelle tous les corps intermédiaires corrompus, notamment la France insoumise, s'inclinent. S'ovalisent. Rampent, histoire d'avoir quatre pésétas dans leur tiroir. Faire ses emplettes chez Hédiard comme le sieur Corbière.
Car le Peuple est à l'initiative. Le mouvement des Gilets Jaunes ne s'essouffle pas, bien au contraire. Ainsi Éric Drouet, figure des Gilets Jaunes, propose une "nuit jaune" et une grève générale illimitée à compter du 5 février 2019.
Face à la détermination, le courage et la pugnacité des Gilets Jaunes, le Pouvoir Macronien n'a plus que le rempart de la Police et de l'extrême violence : plus de 1600 blessés gilets jaunes, selon les chiffres officiels, tandis que les soignants sont surpris de la gravité et de la violence des coups reçus par les manifestants, véritables blessures de guerre. Gilets Jaunes "flasballés" à la tête par le désormais célèbre LBD 40, éborgnés, mains arrachées, certains dans le coma. 11 morts en France et 3 en Belgique.
Sans parler de la nouvelle loi anti casseurs, remettant honteusement en cause notre droit constitutionnel de manifester : prévoyant notamment une interdiction administrative de manifester, et la création d'un fichier de personnes "bannies" de manifester. « C’est un texte qui revient pratiquement aux textes des lois scélérates de 1970 , un hybride entre les lois de 1970 et la deuxième partie des dispositions de l’état d’urgence qui n’étaient pas encore intégrées dans le droit commun », analyse Me Alimi, pour Médiapart du 22 janvier 2019. Même les députés LREM renâclent à voter ce texte inspiré directement de la célèbre loi anticasseur de Marcellin de 1970....!
Cette violence d'Etat est sans précédent depuis la guerre d'Algérie. Alain Badiou raconte ses souvenirs de jeune militant SFIO puis du PSU, à compter de 1959. Comment on torturait dans les commissariats. Comment les manifestants hostiles à la guerre d'Algerie étaient agressés par des gendarmes en pèlerine de fer, frappant avec cette cape les anti-Algérie francaise (cf vidéo d'Alain Badiou sur Hors Sujet de novembre 2018);.
Comme écrit Éric Werner : "les gouvernements européens ont tendance à traiter leurs propres populations comme autrefois les anciennes métropole coloniales traitaient les peuples colonisés"(sic) (extrait de l'article : "Violences policières : la revanche des faibles" du 20 janvier 2019 posté sur le blog "Vu du droit" de Regis de Castelnau). Rien de plus juste. En ce moment, on lit le livre de Jacques Pauwells intitulé "1914-1918, la grande guerre des classes", édition Delga, 2016. L'auteur raconte en détail comment étaient "traités" les soldats africains pendant la première guerre : parqués dans des camps, ne devant pas regarder une femme blanche, traités avec mépris, à peine nourris, mourant prématurément d'épidémie...!
Aujourd'hui, rien n'a changé. Alexandre Langlois, syndicaliste policier du syndicat WIGI Police, raconte sur Le Média, comment sa hiérarchie, dans la salle de commandement, oblige les CRS de base, à commettre des actes, dont ils ne mesurent pas toujours l'ampleur. Ni l’illégalité. Ainsi, le 1er décembre, les gilets jaunes ont été totalement "nassés" Place de l'Etoile + Champs Elysées. Sans aucune rue laissée libre, leur permettant de s'échapper, comme il est de coutume. Les GJ n'ont eu d'autre "solution", que d'affronter la Police, soit une "'escalade de la violence", dont a pu ensuite se gargariser les médias aux ordres. Mais surtout, les manifestants ont été traités pareils à du bétail dans un élevage intensif. Comme des êtres jetables de seconde zone, pareil aux colonisés de la métropole française d'avant 1914 et pendant la première guerre.
LES MILITANTS SONT DEVENUS LES NOUVELLES CLASSES DANGEREUSES : la criminalisation des Gilets Jaunes devenue politique publique macronienne. En Amérique du Nord, Lesley J. Wood pointe dans son ouvrage "Mater la meute, la militarisation de la gestion policière des manifestants", édition Lux, LA GUERRE DE BASSE INTENSITE MENEE CONTRE DES MILITANTS PACIFIQUES : utilisation de gaz poivre, lacrymos, taser, flash ball, nasses, brigades anti émeutes, arrestations de masse, qui ont suivi les manifs anti G20 de Toronto en 2010, et d'Ocucupy 2011, etc. Le capitalisme sécuritaire mate les classes moyennes, promues nouvel ennemi de l'ordre public.
En France, Matthieu Rigouste, auteur de l'ouvrage "La domination policière", édition La Fabrique, 2012, montre des analogies troublantes avec la militarisation menée outre Atlantique. La Police française, boostée par l'Etat d'urgence, maintient l'ordre social par l'usage de la violence la plus brutale. Jusque là, elle humiliait, brutalisait, harcelait, frappait les classes dominées, les pauvres : 10 à 15 morts chaque année dans les commissariats, comme Koume et Cayet. Désormais, elle s'en prend aux manifestants conscientisés sur lesquels elle utilise les mêmes pratiques.
Car il est interdit de réfléchir ! Alain Badiou développe cette idée dans sa conférence sur la féminité, mai 2013. Il explique : "la société capitaliste mondialisée veut qu'on lui achète les produits du marché, ou qu'on la laisse tranquille, si on ne peut pas se payer ces biens. IL FAUT N'AVOIR AUCUNE IDEE D'UN AUTRE AVENIR POSSIBLE...! Pour le capitalisme, la pensée critique, c'est la chose abominable par excellence. Il faut une société sans boussole de la pensée : voilà pourquoi on organise depuis 40 ans sciemment, volontairement, la crise des idéologies" (sic).Et j’ajouterai : la baisse du niveau scolaire.
La maltraitance des Gilets Jaunes est un fait tristement établi, incontestable. Le vrai problème, face à cette extrême violence subie par des manifestants, dont le seul mobile est d'obtenir des fins de mois moins difficiles, ce n'est pas tant l'attitude prévisible du Pouvoir, que la mollesse de caractère de la petite "gôche", qui feint, de plus en plus mal d'ailleurs, de défendre les classes populaires : PS, EELV, Générations, Autain, Libération, Le Monde, l'Obs, etc. Face à cette brutalisation assumée des pratiques policières, le silence assourdissant de cette soi disant gauche droits-de-l'Hommiste, mis à part Médiapart en ce moment.
Ce qui montre combien cette "gôche" n'est en réalité que l'aile gauche du capital, qu'elle soutient mieux que tout au monde. Comme écrit Alain Badiou, "la gauche a toujours été une institution du pouvoir dominant, elle en est une nuance" (sic) (extrait de : "Eloge de la Politique", édition Café Voltaire/Flammarion, 2017.
Le "mal", si on se place du point de vue du pouvoir actuel, commis par les Gilets Jaunes, ce n'est pas tant de manifester, que d'afficher des pancartes et banderoles critiques : "Pour une vie décente", "on veut pouvoir bouffer jusqu'à la fin du mois", "pour le RIC", "Rends-nous l'ISF d'abord", "Pour une indexation des retraites sur le niveau de l'inflation", "Macron démission", etc..., soit la boussole d'un autre projet politique concurrent du projet libéral, que l'on subit à tort depuis 40 ans (depuis Giscard), comme seul espace des possibles.
Nous vivons un très long Mai 68, avec un Peuple qui se réveille. Il faut élaborer, peaufiner, développer une nouvelle proposition politique, prenant appui notamment sur notre programme du Rassemblement “Le Peuple d’abord", préconisant notamment la rédaction d’une Constituante par les gilets jaunes sur les rond points. La priorité de 2022, c'est de voir l'émergence d'un gouvernement populaire distinct de nos gouvernants actuels.